CinémaCritique Ciné

ALIEN : COVENANT de Ridley Scott [Critique Ciné]

 

Alien : Covenant

 

Histoire de convaincre les fans frustrés par Prometheus et en rameuter des nouveaux, Ridley Scott revient aux racines de la saga avec la suite Alien : Covenant. Lent, sombre, violent mais vraiment utile ?

 

 

SYNOPSIS : Le vaisseau Covenant est en route pour un voyage de plusieurs années vers une nouvelle planète où s’installera son équipage et les 2000 colons qu’ils convoient. Réveillé plus tot que prévu suite à une avarie, l’équipe recevra une étrange transmission venue d’une planète inconnue. Plutôt que de repartir en hibernation pour encore sept années, ils préfèrent aller tenter leur chance sur cette planète qui s’annonce idyllique. Leur exploration va cependant rapidement tourner au cauchemar lorsqu’ils découvriront son terrible secret.

 

Lorsque la 20th Century Fox a perdu la saga Star Wars racheté par Disney, ils se sont immédiatement rabattu sur leur autre grande saga spatiale : Alien. Réussissant à convaincre Ridley Scott de s’atteler à nouveau à cette franchise dont il est à l’origine, le réalisateur a accepté à la condition de pouvoir faire un film très différent. Sorti en 2012, le très réussi Prometheus n’a pourtant pas convaincu tous ses spectateurs qui s’attendaient à revoir du xenomorphe en pagaille. Le plus déçus a certainement été la Fox qui face à cette déception était prêt à confier l’avenir de la saga à Neil Blomkamp qui avait une bonne idée pour rebooter la saga. C’était sans compter sur Ridley Scott qui a curieusement décidé à 79 ans de s’accrocher farouchement à la franchise en prévoyant au moins deux à trois suite à Prometheus. Histoire d’être certain de ne plus se faire piquer la place, il revient aux fondamentaux avec Alien : Covenant, un nouvel épisode qui ressemble beaucoup à son grand classique de 1979.

 

Alien : Covenant

 

Souvenez-vous, à la fin de Prometheus, l’héroïne Elizabeth Shaw (Noomi Rapace) s’envolait à bord du vaisseau des Ingénieurs avec ce qui restait de l’androïde David pour aller sur leur planète reverser le virus qu’il comptait utiliser sur Terre. En toute logique, on était en droit de découvrir cela dans cette suite mais pourtant les scénaristes ont décidé de faire passer dix ans et Noomi Rapace est désormais visible uniquement dans un prologue diffusé sur YouTube. Cela donne l’impression que Ridley Scott a choisi de renier presque totalement Prometheus comme beaucoup de fans l’ont fait avant lui.

Là où Prometheus cherchait vraiment à bouleverser les codes imposés par les quatre films de la saga pour faire la lumière sur les mystères d’Alien : Le Huitième Le Passage, cette suite semble revenir sur un terrain bien connu.  L’histoire d’Alien : Covenant  démarre de manière très similaire au classique de 1979 en mettant en scène un tout nouvel équipage avec une nouvelle héroïne toujours brune aux cheveux courts clone de la désormais cultissime Ellen Ripley, pilier de la saga. Dans les deux cas, ils vont répondre à tort à un signal de détresse. Le rythme du film est d’ailleurs presque le même, vraiment très lent et très bavard avant qu’il ne se passe vraiment quelque chose. Le film a même parfois des allures de reboot avec les nombreux clins d’œil et reprises d’éléments des précédents long métrages de la saga. Mais tout cela n’est que ce que  la bande annonce nous racontait car le film fini tout de même par sortir de ce sentier battu en nous faisant retrouver l’androïde David encore plus machiavélique que dans Prometheus même si ses motivations se font de plus en plus obscures.

 

Alien : Covenant

 

Alien : Covenant déçoit sévèrement en donnant l’impression que Ridley Scott a déjà choisi d’arrêter à chercher à nous expliquer les origines de la saga. Pire que cela, on dirait même qu’avec ces préquels, il renie une partie de ce que l’on avait pu découvrir au fil des précédents épisodes de la franchise. À chercher à apporter une explication aux Xenomorphes, on ne comprend plus trop pourquoi certains naissent à partir de spores et d’autres de manière classique grâce aux FaceHuggers. Les scénaristes ne nous expliquent d’ailleurs toujours pas l’origine des œufs d’Alien mais semblent remettre en cause l’existence de la Reine dévoilée dans Aliens en nous montrant les expériences des Ingénieurs et de David.

Saga souvent copiée sans jamais être égalée jusque là, ce nouvel épisode Alien : Covenant se trouve cependant aujourd’hui dans une position assez étrange en pouvant être comparé à Passengers et Life : Origine Inconnue sortis tout récemment. Du premier, on retrouve l’avarie qui réveille trop tôt un équipage en hibernation quand au second il ne paraissait qu’une pale copie de la saga qui ne ferait pas le poids face à la sortie du nouveau film de Ridley Scott mais au final son aspect plus réaliste de l’Espace est un petit plus par rapport à Alien : Covenant. Car si ce nouveau film a une photo très réussie, les images de l’espace  sont assez peu spectaculaire et l’intérieur du vaisseau fait un peu trop propre et aseptisé.

 

Alien : Covenant

 

Au crédit d’Alien : Covenant, il faut reconnaître que si elles se font attendre les scènes de confrontation avec les Xénormophes sont vraiment une très grande réussite. Le film passe  subitement du calme plat à des scènes frénétiques qui ne lésine pas sur l’hémoglobine et la violence. Elles sont tellement réussies que l’on regrette du coup encore plus qu’elles ne soient pas plus nombreuses. Un bestiaire original a été créé pour cette suite avec plusieurs sortes de Xenomorphes vraiment effrayants.

La vrai star d’Alien : Covenant est clairement Michael Fassbender qui joue désormais deux androïdes : le David de Prometheus et Walter de l’équipage du Covenant. Katherine Waterston dévoile une nouvelle facette d’Action Girl  après son rôle dans Les Animaux Fantastiques en incarnant l’héroïne du film. Choix étonnant Danny Huston plus connu pour ses rôles comiques est ici l’un des piliers très sérieux de l’histoire. L’équipage se compose aussi  de Billy Crudup (Presque Célèbre), Carmen Ejogo (American Nightmare) ou bien encore Callie Hernandez (Blair Witch) mais ils disparaissent tellement vite de l’histoire que leurs présences paraissent presque anecdotiques.

 

Alien : Covenant

 

A chercher un peu trop à vouloir ressembler à Alien : Le Huitième Passager en reprenant tous les codes de la saga, Alien : Covenant perd toute l’originalité de Prometheus et donne même parfois l’impression d’être juste un Alien de plus qui ne cherche plus du tout à revitaliser la franchise. Au lieu de s’adresser aux véritables fans, la cible de ce nouveau long métrage semble être au contraire un public qui n’aurait encore jamais vu aucun Alien et qu’ils espèrent capter pour aller voir les suites déjà prévues par Ridley Scott plutôt que se retourner ver les anciens épisodes. Passé la déception d’avoir l’impression de ne pas apprendre grand chose de plus sur les mystères de la saga, on gardera tout de même en tête de superbes scènes d’action qui méritent à elle seule d’aller de ne pas fuir ce Alien : Covenant comme le conseille maladroitement l’affiche mais plutôt de lui donner malgré tout une chance.

 

MON AVIS : 3/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • RÉALISATEUR : Ridley Scott
  • AVEC : Katherine Waterston, Michael Fassbender, Danny McBride, Billy Crudup et Callie Hernandez
  • SCENARISTES : Dante Harper, John Logan, Jack Paglen et Michael Green
  • COMPOSITEUR : Jed Kurzel
  • GENRE : Science Fiction, Horreur, Épouvante
  • DURÉE : 2h02
  • NATIONALITÉ : Américain
  • DISTRIBUTEUR : 20th Century Fox France 
  • SITE OFFICIELhttp://www.foxmovies.com/movies/alien-covenant
  • DATE DE SORTIE : 10 mai 2017

 

 

Une réflexion sur “ALIEN : COVENANT de Ridley Scott [Critique Ciné]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.