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Critique Ciné : CRIMSON PEAK de Guillermo Del Toro


 

Crimson Peak

 

Après le blockbuster de robots géants Pacific Rim, Guillermo Del Toro effectue un retour à ses origines horrifiques avec Crimson Peak. De l’horreur gothique dans la lignée du Labyrinthe de Pan qui avait grandement contribué à son succès mondial. Un projet que le réalisateur avait en tête depuis très longtemps et que l’on va enfin pouvoir découvrir en ce mois d’octobre 2015 sur grand écran pour égayer notre soirée d’Halloween.

 

INTERDIT AUX MOINS DE 12 ANS

 

Lorsqu’elle était encore toute jeune, Edith a reçu l’avertissement du fantôme de sa mère de se méfier de Crimson Peak. N’y ayant jamais pris vraiment garde, elle réalisera uniquement vingt ans plus tard ce que voulait dire ces mots…

Guillermo Del Toro à toujours tellement de projets en cours que l’on ne sait jamais lequel sera son prochain film. Développé depuis 2006, Crimson Peak voit enfin le jour neuf ans plus tard. Il faut dire qu’à Hollywood, les patrons de studios préfèrent privilégier les blockbusters décérébrés source d’argent facile que les projets d’auteurs plus ambitieux. Ce n’est pas de chance pour Guillermo Del Toro dont la majorité des films rentrent dans cette seconde catégorie. C’est probablement pour cela que chacun de ses films mettent toujours autant de temps à sortir lorsqu’ils ne sont pas carrément annulés.

Crimson Peak

Dans les premières minutes de Crimson Peak, le réalisateur dévoile très clairement ses intentions pour ce nouveau film via son héroïne Edith Cushing. Celle ci souhaiterait devenir une romancière dans l’esprit d’une Mary Shelley, l’auteur de Frankenstein, et Jane Austen, auteur des Hauts De Hurlevents. Elle reprend un éditeur qui pense découvrir en sa première oeuvre une histoire de fantômes en précisant qu’il s’agit d’une histoire avec des fantômes. C’est exactement ce qui nous attend dans Crimson Peak : une histoire romantique et gothique où s’invitent les fantômes.

Ce n’est pas nouveau, Guillermo Del Toro a toujours exprimé son amour pour les spectres et les maisons hantées tout le long de sa filmographie que ce soit en tant que réalisateur, scénariste ou producteur. L’Orphelinat ou Don’t Be Afraid Of The Dark en sont quelques uns des exemples les plus récents et il ne compte pas s’arrêter là car il devrait remettre le couvert sous peu avec l’adaptation de l’attraction Haunted Mansion de Disney. Pour Crimson Peak, le réalisateur rend hommage aux classiques du genres et spécialement aux productions de la Hammer avec une somptueuse demeure gothique et des allusions cachés ici et là comme le nom de famille de l’héroïne qui doit certainement faire allusion à l’acteur Peter Cushing.

Crimson Peak

Le film est porté par un trio d’acteurs pas forcement les plus bankables mais tout de même assez réputé pour attirer un maximum de spectateurs. C’est à Mia Wasikowska, découverte dans le Alice Au Pays Des Merveilles de Tim Burton, que revient le rôle principal du film. Elle qui avait aussi joué dans Jane Eyre ne doit pas être dépaysée ici dans ce mélange entre le classicisme et le Burtonien. Elle tombera sous le charme de Tom Hiddleston, célèbre pour le rôle de Loki chez Marvel, avec qui elle partageait l’affiche du film de vampires Only Lovers Left Alive. L’acteur qui a toujours su se montrer inquiétant et versatile, trouve ici en Thomas Sharpe un personnage que l’on croirait tailler pour lui. Jessica Chastain a du abandonner sa flamboyante chevelure rouss pour incarner Lucille, la sœur de Thomas dont le caractère et l’impatience ne laisse peu de place aux mystères de l’intrigue. Déjà à l’affiche de Pacific Rim, Charlie Hunnam cherche à faire sa place dans l’intrigue en amoureux éconduit toujours au soin pour Edith.

Vendu par Universal comme un film d’horreur, Crimson Peak est cependant avant tout une histoire d’un classicisme littéraire rappelant les Jane Eye et autres œuvres en costumes qui sont régulièrement adaptées au cinéma avec son triangle amoureux typique. Ce n’est que dans son second acte que la tension monte et qu’on aura vraiment l’occasion de frissonner grâce à une mise en scène bien plus efficace que le scénario du film en lui-même. Sans pour autant que l’on trouve le temps de s’ennuyer, on pourra cependant regretter le manque d’originalité de cette histoire qui n’arrive pas à ménager très longtemps son intrigue.

 

Crimson Peak

 

 

MON AVIS :

 3/5 

Alors que la promo du film se focalise sur son coté le plus obscure, Crimson Peak décevra probablement les amateurs de frissons qui n’en auront certainement pas assez pour leur argent avec ces fantômes au final pas si menaçants. Reste tout de même quelques trop rares très belles scènes angoissantes portées par les sublimes costumes et décors qui donnent l’impression que Guillermo Del Toro a porté plus de soin à la forme qu’au fond de son histoire. Dommage pour les acteurs qui auraient certainement pu faire encore mieux avec un scénario plus intriguant. Au final Crimson Peak ressemble plus à un thriller que l’on a déjà trop vu rendu tout de fois un peu plus original par ses influences romantiques et gothiques.

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • RÉALISATEUR : Guillermo Del Toro
  • AVEC : Mia Wasikowska, Tom Hiddleston & Jessica Chastain
  • SCÉNARISTE : Guillermo Del Toro & Matthew Robbins
  • MUSIQUE : Fernando Velazquez
  • GENRE : Fantastique / Drame
  • DURÉE : 1h59
  • NATIONALITÉ : Américain
  • DISTRIBUTEUR : Universal Pictures International France
  • SITE OFFICIEL : http://crimsonpeakmovie.tumblr.com/
  • DATE DE SORTIE : 14 octobre 2015

 

 

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3 réflexions sur “Critique Ciné : CRIMSON PEAK de Guillermo Del Toro

  • Le problème avec Del Toro c’est qu’il fait des films d’horreurs qui ne font pas particulièrement peur, par exemple « Dont be afraid of the dark » ça ne fait flipper que les gosses! Je trouve que c’est toujours un peu raté, mais l’esthétique du film et l’imaginaire de Guillermo comble grandement cette lacune parc’que l’on reste quand même pris par l’ambiance très 80 qui s’y dégage. Je vais quand même me mater celui-là mais j’en attend pas grand chose, éspérons qu’il me surprenne.
    Au final moi je n’attend que son Hellboy 3 pour foutre dans ma dvdthéque le coffret de la trilogie!
    Très bon article l’ami.

    Répondre
  • Merci, c’est pas gagné pour voir un jour Hellboy 3. Moi j’attends surtout un deuxième Pacific Rim mais il faudra aussi être patient.

    Répondre
  • Ping : BABA YAGA de Caradog W. James [Critique DVD] - Freakin' Geek

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