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DEATH NOTE d’Adam Wingard [Critique VOD]

 

Death Note

 

 

Une fois de plus l’événement cinématographique de la semaine n’est pas dans les salles obscures mais sur Netflix avec la sortie de l’adaptation américaine du manga culte Death Note aussi crainte qu’attendue. Alors que vaut le film d’Adam Wingard ?

 

 

SYNOPSIS : Light Turner découvre un mystérieux cahier qui semble être tombé directement du ciel. Un Death Note qui permet à son propriétaire légitime d’assassiner n’importe qui en écrivant son nom dans ses pages. Rapidement, Light et sa petite amie Mia y voit l’opportunité de régler leur compte à tous les criminels qui ont échappés aux mailles de la justice comme celui qui a tué sa mère. Alors qu’il se fait passer pour un dieu tout puissant baptisé Kira, le F.B.I. est bien décidé à coincer ce mystérieux justicier qui a déjà fait plus de 400 victimes à travers le monde. Ils vont mettre à ses trousses l’étrange L qui ne tardera pas à remonter sa piste.

 

Lorsque Hollywood s’est mis en tête de réaliser une adaptation du manga culte Death Note de Tsugumi Ohba & Takeshi Obata, les fans n’ont pas tarder à lever toute de suite les boucliers même si le talentueux Shane Black, réalisateur d’Iron Man 3 et Kiss Kiss Bang Bang, était attaché au projet pour le compte de la Warner. Quand il a fini par jeter l’éponge, c’est finalement Netflix qui a choisi de proposer son adaptation dont elle a confié la réalisation au spécialiste de l’horreur Adam Wingard révélé par You’re Next et récemment à la tête du reboot inutile de Blair Witch. Au lieu de rester fidèle à l’oeuvre d’origine, c’est une relecture complète transposée aux Etats Unis qu’ils nous proposent de découvrir. Après tout le phénomène Death Note date maintenant d’il y a une quinzaine d’années et il y a donc probablement une nouvelle génération qui n’a pas eu l’occasion de le lire ou de voir son adaptation animée même si elle est aussi diffusée sur Netflix et c’est clairement principalement à eux que s’adresse ce long métrage tandis que ceux qui connaissent déjà l’histoire devront faire un effort pour tenter de l’oublier pour profiter du film.

 

Death Note

 

Histoire de bien faire entrer dans le crane qu’il s’agit d’une nouvelle histoire transposée aux Etats Unis, le film commence par un plan large de Seattle immédiatement reconnaissable par sa tour panoramique « Space Needle« , par des images de lycée typiquement américain et de joueurs de football U.S en pleine partie. On découvre le héros Light Turner, occupé à revendre des devoirs de maths pré remplis histoire de souligner son intelligence. Immédiatement le film met aussi en scène Mia devenue simple pom pom girl au lieu d’Idol. On comprend alors vite que si on passe tout le film à chercher à le comparer au manga, nous n’allons clairement pas passer un bon moment. En tentant à la place d’accepter ce nouveau récit, on découvrira une histoire qui commence plutôt bien en terme d’ambiance et de récit.

Mais même dans ces conditions, il y a encore des choses qui ne vont pas. A commencer par la première rencontre entre Light et Ryuk le dieu de la mort, véritable propriétaire de ce Death Note. Light part alors dans une crise d’hystérie digne de la pire des parodies. De quoi vraiment faire décrocher des fans déjà réticents. Heureusement les choses ne tardent pas à s’améliorer avec la première exécution. Une décapitation qu’Adam Wingard a choisi de nous montrer de la manière la plus gore possible, histoire de donner un ton un peu plus horrifique à l’histoire. Il sera cependant plus soft sur les prochaines exécutions qui auront souvent l’air accidentelle à la manière de la saga Final Destination. L’ensemble de la réalisation d’Adam Wingard reste cependant le véritable point fort de cette adaptation avec de très belles images qui reposent sur l’utilisation de néons peut être inspiré par le jeu vidéo Infamous Second Son qui se passait aussi à Seattle mais aussi par des films comme The Neon Demon ou John Wick. Le réalisateur distille une ambiance vraiment sombre mais marqué aussi souvent d’explosion de couleurs surprenantes.

 

Death Note

 

Vouloir résumer en à peine 1h41 un manga en quinze volumes qui a donné naissance à une série animée de 37 épisodes était totalement impossible et les scénaristes ont forcement dû mettre énormément de choses à la trappe pour ne pas dire presque tout. Du coup ce qu’il en reste donne l’impression de se passer très vite avec notamment la relation entre Light et Mia qui commence immédiatement et prendra une tournure inédite  assez intéressante. Pas le temps non plus de développer vraiment le duel psychologique entre Light et le mystérieux L, les deux personnages ayant ici beaucoup moins de profondeur que dans le manga. Ceux qui ne connaîtront pas du tout Death Note apprécieront certainement cette intrigue assez bien écrite qui ouvre de nouvelles opportunités en cas d’éventuelle suite.

Outre les libertés prise avec le manga, le choix le plus discutable est certainement d’avoir confié le rôle principal du film à l’acteur Natt Wolff. Le comédien découvert dans Nos Etoiles Contraires et héros de La Face Cachée De Margo a probablement été choisi pour attirer les midinettes de 15 ans mais il n’a clairement pas les épaules pour incarner Light dont il accentue au contraire l’aseptisation dans cette adaptation. Même déception du coté de L joué par Lakeith Stanfield qui n’arrive pas à reproduire le mystère de son personnage. Heureusement il y a la sublime Margaret Qualley découverte dans The Nice Guys qui incarne brillamment une Mia rebelle et bien plus diabolique que Light. Dans le rôle de Ryuk le dieu de la mort c’est Willem Dafoe qui lui prête sa voix et sa gestuelle mais il manque ici l’humour qui se dégageait du manga et un aspect visuel parfois discutable.

 

Death Note

 

Comme pour la plupart des adaptations , ce sont ceux qui ne connaissent pas encore le manga Death Note qui ont le plus de chance d’apprécier le film d’Adam Wingard. Esthétiquement, le long métrage est très réussi et aurait largement mérité d’être découvert sur grand écran. L’intrigue en elle-même tient suffisamment bien la route pour passer un bon moment. En revanche, pour les fans du manga, il faudra faire un très gros effort pour tenter d’oublier tout ce qu’il manque au film et accepter cette nouvelle intrigue. Il faut  voir ce long métrage comme une sorte de dérivé sans chercher la comparaison et vous découvrirez que ce nouveau Death Note ne manque pas de qualités.
MON AVIS : 3/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • RÉALISATEUR : Adam Wingard
  • AVEC : Natt Wolff, Margaret Qualley, Lakeith Stanfield & Willem Dafoe
  • SCÉNARISTES : Charley Parlapanides, Vlas Parlapanides et Jeremy Slater d’après l’oeuvre de Tsugumi Ohba et Takeshi Obata
  • COMPOSITEURS : Atticus Ross et Leopold Ross
  • GENRE : Thriller, Épouvante-Horreur, Fantastique
  • DURÉE : 1h41
  • NATIONALITÉ : Américain
  • DISTRIBUTEUR : Netflix
  • SITE OFFICIELhttps://www.netflix.com/title/80122759
  • DATE DE SORTIE : 25 août 2017

 

 

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