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GOOD TIME de Ben et Joshua Safdie [Critique Ciné]

 

Good Time

 

Robert Pattinson poursuit son chemin dans le cinéma indépendant avec Good Time, le nouveau film des Frères Safdie, en compétition à Cannes en mai dernier, entre film de braquage et néant intégral.

 

 

SYNOPSIS : Connie a entraîné son frère déficient mental Nick dans un braquage qui aurait pu changer leur vie si il s’était déroulé comme prévu. Mais lors de leur cavale, ils vont vite être repéré et dans leur fuite Nick va finir par se faire arrêter. Connie s’engage alors dans une course contre la montre pour réunir la somme nécessaire pour le faire sortir de prison.

 

Comme sa partenaire Kristen Stewart, Robert Pattinson semble désormais rejeter les blockbusters depuis la fin de la saga Twilight pour se consacrer uniquement à des films indépendants qui l’ont parfois amené à tourner avec de grands réalisateurs comme David Cronenberg ou James Gray mais aussi de jeunes cinéastes moins réputés avec bien souvent des succès beaucoup plus confidentiels que celui de la saga vampirique. Six mois après s’être perdu dans la jungle de The Lost City Of Z, c’est cette fois ci dans une jungle urbaine qu’il se retrouve dans Good Time, le troisième film des frères Ben et Joshua Safdie.  Deux réalisateurs New Yorkais qui sont devenus les chouchous du Festival de Cannes dès leur premier film Lenny And The Kids et qui ont retenté leur chance cette année avec ce nouveau film qui n’est reparti qu’avec un prix pour sa bande originale mais reçoit des critiques dithyrambiques de la presse clairement pas justifiées à la vue du résultat.

 

Good Time

 

Good Time commence de manière très nerveuse avec l’interruption d’une séance de thérapie de Nick par son frère Connie qui refuse qu’il soit traité comme un handicapé mental. Il va l’embarquer dans un braquage très malin où ils avaient très peu de chance de se faire reconnaître. Mais les choses ne tarderont pas à rapidement se gâter pour eux dévoilant les premières failles du scénario. Alors qu’ils ont changé leur tenue, ils se promènent dans la rue avec la capuche sur la tête faisant d’eux des fugitifs potentiels que la Police va repérer sans peine. Puis alors que l’on croyait Connie proche de son frère, celui-ci va détaler sans se soucier d’être bien suivi par son frère qui va être rapidement attrapé. Certes, il fallait bien ça pour lancer l’intrigue mais on ne pourra s’empêcher de tiquer face à ce comportement et cette facilité scénaristique.

La suite du scénario se montrera particulièrement brouillonne avec des personnages secondaires mal définis et dont le rôle dans cette intrigue semble bien dispensable. On comprend vaguement que Connie profite d’une femme plus âgée amoureuse de lui sans que l’on sache si c’est mutuel car il semble plus intéressé par l’argent qu’elle peut voler à sa mère. N’arrivant pas à lui soutirer la somme nécessaire pour payer la caution de son frère, nous n’entendrons plus parler d’elle dans la suite du film. Apprenant qu’en fait Nick a dû être transféré à l’hôpital, il va tenter de le faire s’échapper. Une nouvelle fois le scénario facilite trop cette  évasion et tourne au n’importe quoi. La dernière partie du film ne rime plus à rien. Caché dans une famille croisé dans le bus, Connie va découvrir que ce n’est pas son frère qu’il a sauvé mais un parfait inconnu ! Au lieu de laisser partir cet inconnu,  les deux hommes vont rester ensemble après que l’intrus lui raconte qu’il a caché une grosse somme d’argent que Connie va vouloir récupérer.

 

Good Time

 

Jusqu’à la fin du film se succèdent des scènes incohérentes nous laissant dans le plus grand doute sur ce que les frères Safdie ont voulu nous raconter avec leur long métrage. Ce qui sauve Good Time du ratage complet ce sont quelques scènes bien nerveuses qui prouvent qu’ils avaient le potentiel de faire un bon thriller. Il y a aussi l’esthétique du film qui s’inscrit dans cette mode du néon mais aussi des films des années 80. On pense parfois à Night Call ou à Drive en plus sale surtout avec cette bande originale electro très réussie. Cela n’empêchera pas de trouver très souvent le temps longs devant des scènes qui ne font qu’éloigner le film de son intrigue de départ sans que l’on sache trop dans quel but.

Loin d’être le meilleur rôle de Robert Pattinson qui était bien plu convaincant dans The Rover, il est ici au contraire très rapidement détestable car ce personnage de Connie est un idiot fini doublé d’un égoïste. Il est franchement impossible de s’attacher à un personnage pareil. Le réalisateur Benny Safdie est bien plus convaincant dans le rôle de Nick le frère demeuré. La femme à moitié folle dont Connie abusera est jouée par Jennifer Jason Leigh bien habituée à ce genre de rôle mais qui au fond de ne sert à rien car elle disparaît presque aussi vite qu’elle est apparue.

 

Good Time

 

Seul l’esthétique et la bande originale du film sauveront le film du naufrage le plus complet. Si on ne comprendra pas pourquoi le film s’appelle Good Time, ce qui est certains c’est que l’on ne passera pas un bon moment devant le long métrage de Ben et Joshua Safdie. Difficile de comprendre ce que certains peuvent trouver de si extasiant à cette histoire sans queue ni tête qui n’aura de véritable intérêt que dans ses  passages les plus nerveux malheureusement pas assez nombreux.

 

MON AVIS : 1/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • REALISATEURS : Ben et Joshua Safdie
  • AVEC : Robert Pattinson, Benny Safdie, Jennifer Jason Leigh & Necro
  • SCÉNARISTES : Ronald Bronstein & Josh Safdie
  • COMPOSITEUR : Oneohtrix Point Never
  • GENRE : Thriller, Policier
  • DURÉE : 1h40
  • NATIONALITÉ : Américain, Luxembourgeois
  • DISTRIBUTEUR : Ad Vitam
  • SITE OFFICIELhttp://goodtime.movie/
  • DATE DE SORTIE : 13 septembre 2017

 

 

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