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HHhH de Cédric Jimenez [Critique Ciné]

 

HHhH

 

Avec HHhH, le réalisateur Cédric Jimenez a souhaité mettre en lumière l’ascension d’une figure méconnue du nazisme dans un film de guerre au casting international composé curieusement principalement d’acteurs américains pour une histoire allemande.

 

 

SYNOPSIS : La terrible ascension de Reinhard Heydrich, renvoyé de la Marine Allemande qui a su prendre sa revanche en montant en grade chez les S.S. en devenant le chef de la Gestapo et le bras droit d’Himmler. Nommé Vice Protecteur de Bohême Moravie, il va être la cible d’une tentative d’assassinat en 1942 au moment où il venait d’écrire les plans de la solution finale.

 

Heureusement qu’on a maintenant des caisses automatiques à l’entrée des cinémas, cela évite d’avoir à se ridiculiser en demandant des places pour des films avec des titres aussi imprononçables que HHhH. C’est parce que le nouveau film de Cédric Jimenez est particulièrement raté que l’on peut se permettre de rire un peu en introduction de cette critique malgré son sujet grave. Ce HHhH signifie en allemand « Himmlers Hirn heißt Heydrich » ce qui se traduit par « Heydrich est le cerveau de Himmler ». C’est en effet ce que va illustrer de manière très maladroite ce biopic de Reinhard Heydrich, une figure méconnue du nazisme qui a pourtant été l’architecte de la solution finale.

 

HHhH

 

Mais qu’est que vraiment ce film ? Librement adapté du livre du même nom écrit par Laurent Binnet, on ne peut pas dire que HHhH est vraiment un biopic tant il ne fait qu’effleurer la vie et les actions de Reinhard Heydrich.  Le film commence comme Mesrine en nous montrant le dirigeant Nazi face à la mort pour ensuite remonter dans le temps pour nous raconter sa vie. Elle dépeint un homme loin d’être un gentleman avec les femmes ce qui lui vaudra d’être viré de la Marine. Mais sa future femme Lina qui a su déceler en lui un fort potentiel pour rejoindre les partisans d’Hitler va le faire entrer au parti où il gravira rapidement les échelons et oubliera rapidement ce qu’il doit à sa femme. Tout cela n’est malheureusement que survolé en ne rentrant jamais dans le vif du sujet pour se montrer vraiment informatif sur ce personnage qu’on verra agir sans vraiment réaliser l’ampleur de ses crimes et dont certains des faits d’armes les plus célèbres sont passés à la trappe. Il n’y aura par exemple aucune scène avec Hitler, celui-ci n’apparaissant qu’en photo comme si ils ne s’étaient jamais rencontré.

En plein milieu, Cédric Jimenez préfère s’arrêter là pour intéresser tout d’un coup aux deux soldats Tchèques qui ont été choisi pour tenter d’assassiner Heydrich. Cette seconde partie, rentrera elle dans tous les détails de l’opération de leur formation en Ecosse, jusqu’à leur parachutage et leur planque dans différentes familles de Prague où ils auront même le temps de tomber amoureux. Ce n’est clairement pas ce qu’on attendait d’un tel film. Après l’assassinat, Cédric Jimenez s’attardera aussi étonnamment beaucoup sur les funérailles du Nazi comme si il cherchait à nous émouvoir puis ensuite, il s’intéressera à la traque des deux résistants pour encore une période interminable.

 

HHhH

 

HHhH fait beaucoup penser à Operation Walkyrie et notamment parce qu’il partage le même défaut principal. Allez savoir pourquoi Cédric Jimenez a voulu tourner ce film en anglais alors qu’il met en scène des allemands ! Cela nuit complètement à l’immersion dans l’histoire d’entendre tous ces accents très british. Il aurait mieux fait de s’inspirer du Inglourious Basterds de Tarantino qui n’hésitait pas à mélanger les langues pour plus de réalisme. L’autre gros problème du film est sa conception en deux parties très distinctes là où il aurait été plus agréable de suivre ces deux intrigues de manière entremêlées.

On ne pourra pas reprocher à Cédric Jimenez de ne pas s’être entouré d’acteurs impeccables même si ils ne sont pas le choix le plus judicieux. Jason Clarke, célèbre pour son rôle dans Zero Dark Thirty incarne avec conviction un Heydrich vraiment cruel. Rosamund Pike toujours là pour les rôles de beauté glaciale retrouve un rôle familier en femme du nazi.  Jack O’Connel vu en soldat Irlandais dans 71 incarne un des deux résistants tandis que l’autre moins mis en avant est joué par Jack Reynor issu de Transformers 4. On sera surpris de retrouver Mia Wasikowska dans un petit rôle de petite amie d’un des résistant tandis que les apparitions de Gilles Lellouche et Céline Sallette semble n’être que des apparitions amicales dans un film international.

 

HHhH

 

Que vous recherchiez un bon film de guerre ou un film historique, vous pouvez passer votre chemin car HHhH ne vous satisfera dans aucun des cas. Trop sommaire pour nous apprendre qui était vraiment ce Reinhard Heydrich ni bien construit pour faire monter un suspense comme un bon film de guerre ou de complot aurait pu le faire, le film de Cédric Jimenez est un ratage complet dont le seul intérêt est le casting. Il aurait encore fallu qu’il se mettent tous à l’allemand pour rendre le film un peu plus crédible.

 

 

MON AVIS : 1/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • RÉALISATEUR : Cédric Jimenez
  • AVEC : Jason Clarke, Rosamund Pike, Jack O’Connell et Mia Wasikowska
  • SCÉNARISTES : Cédric Jimenez, Laurent Binet & David Farr d’après l’oeuvre de Laurent Binet
  • COMPOSITEUR : Guillaume Roussel
  • GENRE : Guerre, Biopic, Drame
  • DURÉE : 2h00
  • NATIONALITÉ : Français
  • DISTRIBUTEUR : Mars Films
  • DATE DE SORTIE : 07 juin 2017

 

 

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