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MIRAI, MA PETITE SŒUR de Mamoru Hosoda [Critique Ciné]

 

Miraï, Ma Petite Sœur

 

Trois ans après Le Garçon Et La Bête, Mamoru Hosoda revient avec Miraï, Ma Petite Sœur, un septième long métrage plus intimiste sur la famille qui s’agrandit et les problèmes que cela peut susciter.

 

 

SYNOPSIS : Kun attend avec impatience le retour de la maternité de sa mère avec sa nouvelle petite sœur. Mais les jours passant, il se rend compte qu’alors qu’il était au centre de tous les intérêts de ses parents, il va désormais devoir partager leur amour avec cette petite chose bien encombrante. Un voyage magique à travers le temps va lui faire découvrir les valeurs de la famille et la chance de devenir un grand frère.

 

Après avoir quitté la Toeï pour voler de ses propres ailes avec La Traversée Du Temps, Mamoru Hosoda a progressivement gagné ses galons de digne héritier d’Hayao Miyazaki auprès des fans de japanimation. Lentement mais surement, son nom devient de plus en plus célèbre même auprès du grand public français mais alors que Le Garçon Et La Bête avait eu le droit à une sortie en grande pompe chez Gaumont, Miraï, Ma Petite Sœur prend la petite porte pour sortir sur grand écran face à la masse de blockbusters prévu pour les vacances de Noël. Il serait pourtant bien dommage de passer à coté de cette petite perle.

 

 

C’est un retour au film plus poétique et intimiste que Mamoru Hosoda signe avec Miraï, Ma Petite Sœur. Après le mouvementé Le Garçon Et La Bête, on retrouve ici le charme et la poésie de Les Enfants Loups, Ame & Yuki dans une nouvelle histoire qui met la famille à l’honneur. Un thème qui lui est devenu cher depuis qu’il est devenu lui même père de famille. Si le film tourne principalement autour de la jalousie du jeune Kun âgé de quatre ans qui ne supporte plus d’être le principal centre d’intérêt de ses parents depuis l’arrivée de sa petite sœur Miraï, c’est aussi l’histoire de ce couple qui va devoir réorganiser leur vie avec l’arrivée de ce second enfant.

Miraï, Ma Petite Sœur pourrait presque être considéré comme un huis clos tant la majorité de l’histoire se déroule uniquement dans la maison de cette petite famille. Une demeure créé par le père architecte qui ne ressemble à aucune avec une grande cours intérieur centrale qui sert de jardin. Ce lieu servira d’échappatoire au jeune garçon qui a chaque fois qu’il y mettra les pieds se retrouvera plongé dans des scènes souvent folles où toute la poésie de Mamoru Hosoda peut enfin s’exprimer. Le petit chien de la maison s’y présente comme l’ancien prince des lieux avant l’arrivée de Kun et Miraï lui apparaît comme une jeune collégienne venu lui exprimer sa tristesse d’être ainsi maltraité par ce grand frère jaloux. De grandes aventures drôles ou émouvantes lui arriveront pour notre plus grand enchantement.

 

Miraï, Ma Petite Sœur

 

Face à ces scènes oniriques qui séduiront petits et grands, les scènes du quotidien semblent avant tout plus s’adresser au public adulte. Il n’est pas sur que les plus jeunes comprennent les difficultés du couple à s’adapter à leur nouvelle vie où la mère est repartie à son travail et où le père freelance va devoir se charger de toutes les tâches ménagères même si cela est traité toujours de manière légère et souvent drôles. Loin de Summer Wars qui parlait en partie de tradition familiales bien japonaises, Miraï Ma Petite Soeur semble être une oeuvre bien plus moderne et volontairement plus ouvert vers le monde occidental. Il faut cependant  pouvoir supporter les jérémiades du jeune Kun qui feront peut être perdre patience à certains spectateurs qui n’aiment pas trop les enfants. On ne pourra en tout cas s’empêcher d’être émus par certaines scènes du quotidien qui rappelleront forcement des souvenirs à chacun. 

La style visuel de Mamoru Hosoda est parfaitement reconnaissable dans ce nouveau long métrage. Toujours très proche graphiquement des œuvres du Studio Ghibli, la production ne semble cependant pas bénéficier d’autant de moyens et restera tout de même moins joli dans l’ensemble que les œuvres de Miyazaki et Takahata. Mais le plus gros soucis du film est certainement le choix d’une jeune actrice de 18 ans pour faire la voix du jeune Kun en version originale. Celle-ci paraît curieusement bien trop mature pour un jeune garçon de 4 ans. On ne pourra s’empêcher de comparer ce personnage à l’héroïne du Tombeau Des Lucioles qui avait le même age mais qui semblait bien plus expressive dans la qualité de son animation.

 

Miraï, Ma Petite Sœur

 

Miraï, Ma Petite Soeur n’est peut être pas le chef d’oeuvre espéré de la part de Mamoru Hosoda mais un petit film d’animation bien sympathique qui pourra aider les jeunes parents à faire face à une situation de jalousie entre leurs enfants et dans leur quotidien. Petits et grands devraient cependant être à nouveau enchanté par les nombreuses scènes oniriques et par les souvenirs d’enfance que le film réveille en nous.

 

MON AVIS : 3/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • TITRE ORIGINAL : Mirai no Mirai
  • RÉALISATEUR : Mamoru Hosoda
  • AVEC LES VOIX EN V.O. DE : Moka Kamishiraishi, Haru Kuroki, Gen Hoshino & Kumiko Aso
  • SCÉNARISTE : Mamoru Hosoda
  • COMPOSITEUR : Kyôko Kitahara
  • GENRE : Animation
  • DURÉE : 1h38
  • NATIONALITÉ : Japonais
  • DISTRIBUTEUR : Wild Bunch Distribution
  • SITE OFFICIELhttp://mirai-no-mirai.jp/
  • DATE DE SORTIE : 26 décembre 2018

 

 

 

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