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THE PREDATOR de Shane Black [Critique Ciné]

 

The Predator

 

Le réalisateur Shane Black revient aux blockbusters avec The Predator, nouvelle tentative de soft reboot d’une franchise pour le moins moribonde. Était-ce bien nécessaire ?

 

 

SYNOPSIS : En s’écrasant sur Terre, un Predator va perdre une partie de son équipement qui va se retrouver par hasard dans les mains d’un jeune garçon. Devenu une cible pour les extra-terrestre, Rory pourra compter sur son père et une bande de mercenaires déjantés pour lui venir en aide. Mais les Predators sont désormais capable d’assimiler l’A.D.N. de leurs adversaires pour devenir encore plus redoutable qu’avant…

 

Trente ans après la sortie du premier Predator, reste t-il encore vraiment des fans de la franchise ? Alors que le premier épisode  signé John McTiernan en 1987 restera culte à jamais, on ne peut pas en dire autant de sa suite parue en 1991 et encore moins des deux spin offs Alien Vs. Predator ou du Predators de Nimrod Antal en 2010. Pourtant La 20th Century Fox a choisi de capitaliser une nouvelle fois sur la saga moribonde pour cet anniversaire en laissant au réalisateur Shane Black le soin de signer un nouveau soft reboot de la franchise après avoir joué dans le premier film. Le réalisateur et scénariste qui brille lorsqu’ils s’inspire du film noir avec Kiss Kiss Bang Bang et The Nice Guys, n’avait pas autant convaincu en réalisant Iron Man 3 au point que l’on peut se demander si il est vraiment taillé pour les blockbusters. Si les différentes bandes annonces de The Predator n’avaient déjà rien de très convaincant, le résultat final arrive pourtant encore à nous décevoir.

 

The Predator

 

The Predator démarre très mal par une première scène dans l’espace avec un vaisseau Predator en difficulté  dont les images de synthèse sont tellement moches que l’on se demande si c’est vraiment le début du film où un extrait de jeu vidéo. Le film ne prend pas la peine de nous donner des explications sur les origines de ce vaisseau  sur le point de s’écraser sur Terre après être sorti d’une faille spatio-temporelle, avant de devoir faire face à un groupe de soldats qui ont eu le malheur de se trouver près du lieu du crash. Parmi eux se trouve le héros de cet histoire qui aura la lourde tâche de faire oublier Arnold Schwarzenegger. C’est à Boyd Holbrook, principalement connu pour son rôle dans la série Narcos, qu’a été confié ce premier rôle malgré un manque de charisme flagrant.

Il va prendre la tête d’un groupe de soldats souffrant tous de troubles psychiatriques comme une sorte de « Suicide Squad » du pauvre dont les membres ne sont pas plus attachants. Ce qui est le plus saoulant dans le film c’est le suremploi de termes vulgaires dans les dialogues du genre « Fuck » et « Pussy » habituellement mal vu aux Etats Unis mais que Shane Black semble s’être amusé à placer dans chacune des phrases du film dans le but flagrant de se montrer irrévérencieux. Cette surenchère sonne faux et cesse rapidement d’être aussi amusante que ce qu’on a voulu nous faire croire. Il en va de même dans l’emploi de scènes qui se voudrait vraiment gore mais dont l’afflux de sang ne nous fera guère d’effets tant on s’ennuie dans la plupart des affrontements souvent plongés dans le noir pour cacher la misère des effets spéciaux.

 

The Predator

 

The Predator met en fait en scène deux monstres différents, un Predator classique proche de celui que l’on a toujours connu et un nouveau modèle encore plus grand et imposant qui ne s’entendent pas. Une fois de plus le manque de dialogues de ces personnages a du mal à nous faire prendre parti pour l’un ou l’autre. On assistera à leur affrontement sans le moindre intérêt car on attendait bien plus de ce reboot. On n’aurait aimé en effet voir des choses inédites et en apprendre enfin un peu plus sur ces créatures que l’on voit à chaque fois uniquement se battre. On nous explique qu’ils sont désormais  capable d’assimiler l’A.D.N. de leurs adversaires mais on ne saura jamais comment ils pratiquent cela. Le film deviendra même par moment exaspérant lorsqu’il dégaine des chiens Predators comme dans le précédent reboot mais qui sont ici tout simplement ridicules et totalement inutiles.

Lorsqu’on voit le casting et leur utilisation au final, on peut parler de véritable gâchis. Réunir Trevante Rhodes révélation du film Moonlight, Thomas Jane l’ancien Punisher, Alfie Allen de Game Of Thrones ou Jake Busey de la série From Dusk Till Dawn être si mal utilisé avec aucune scène pour briller, juste des tunnels de dialogues sans intérêt, il y a de quoi être vraiment déçu. Rapidement, on aura clairement plus rien à faire d’eux ni du sort qui leur sera réservé. Quasiment seul personnage féminin de l’histoire, Olivia Munn  joue une scientifique qui n’a pas peur de prendre les armes et qui sert aussi d’atout sexy en se dénudant de manière très gratuite mais tout de fois très pudique. Celui qui s’en sort le mieux est le jeune Jacob Tremblay, révélation de Room, dont les premières scènes profitent de son talent mais qui sera rapidement éclipsé par les scènes d’action.

 

The Predator

 

On était en droit d’attendre bien mieux de la part de Shane Black que cette série B d’action fauchée. Il nous avait en effet habitué à bien mieux avec Kiss Kiss Bang Bang et The Nice Guys en terme de dialogues, d’humour et d’action. Il faut croire que le Predator n’aurait jamais du devenir une franchise tant aucun film depuis le premier est une réussite. The Predator ne déroge pas à la règle et serait même à placer parmi les moins réussis tant il n’apporte strictement rien à la saga. Il n’y a que les fans prêts à débrancher le cerveau qui pourront apprécier ce film d’action alors que ceux plus attiré par une science fiction plus cérébrale et curieux d’en savoir plus sur les Predator devront attendre encore un nouveau reboot pour espérer enfin voir un film à la hauteur du premier épisode.

 

MON AVIS : 1/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • RÉALISATEUR : Shane Black
  • AVEC : Boyd Holbrook, Jacob Tremblay, Trevante Rhodes, Olivia Munn  & Thomas Jane
  • SCÉNARIO : Shane Black & Fred Dekker d’après les personnages créés par Jim Thomas
  • COMPOSITEUR : Henry Jackman
  • GENRE : Action, Science Fiction
  • DURÉE : 1h47
  • NATIONALITÉ : Américain
  • DISTRIBUTEUR : Twentieth Century Fox France
  • SITE OFFICIEL :
  • DATE DE SORTIE : 17 octobre 2018

 

 

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