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VALÉRIAN ET LA CITE DES MILLE PLANÈTES de Luc Besson [Critique Ciné]

Valérian Et La Cité Des Mille Planètes

 

Motivé par le succès d’Avatar et le retour de Star Wars sur le grand écran, Luc Besson replonge à son tour dans le space opera avec Valerian Et La Cité Des Mille Planètes, adaptation de la bande dessinée culte qui a en grande partie contribué à forger l’imagination du réalisateur. Autant dire qu’il n’avait pas le droit de se planter sur ce coup ci, alors va-t-on enfin retrouver le Luc Besson ambitieux des débuts de sa carrière ?

 

 

SYNOPSIS : Après un cauchemar troublant, l’agent Spatio-Temporel Valerian cherche à trouver des infos sur la planète Mül mais le dossier est curieusement classé confidentiel. En partant en mission sur la Cité Intergalactique Alpha avec sa partenaire Laureline, il va  finir par trouver des indices qui laissent à penser que l’on cherche à cacher ce qui a bien pu passer sur cette planète…

 

Entre Avatar, le reboot de Star Trek, la reprise de la saga Star Wars et Les Gardiens De La Galaxie, il en faut du courage pour tenter de réaliser un Space Opera en France. Un seul homme avait la réputation et l’infrastructure nécessaire pour pouvoir se le permettre : Luc Besson. Malgré sa nullité, le carton international de Lucy, lui permet aujourd’hui de réaliser un rêve tellement impensable qu’il a fallu que ce soit le dessinateur Jean-Claude Mézières, créateur de la bande dessinée qui lui glisse l’idée de réaliser une adaptation de Valérian sur grand écran alors qu’ils travaillaient ensemble sur l’univers du Cinquième Élément. Il aura finalement dû attendre vingt ans pour que la technologie soit enfin disponible pour pouvoir adapter correctement cette grande saga spatiale.

 

Valérian Et La Cité Des Mille Planètes

 

Apparue pour la première fois dans les pages du magazine Pilote en 1967, la bande dessinée Valérian a probablement beaucoup inspiré George Lucas pour l’univers de Star Wars, si le réalisateur ne l’a jamais vraiment avoué, on ne compte pas le nombre d’emprunts flagrant d’éléments à commencer par le Faucon Millénium qui ressemble beaucoup à celui de l’Agent Spatio-Temporel. Un gros avantage pour Luc Besson à qui on ne pourra pas reprocher ainsi d’avoir voulu copier Star Wars. Mais après une scène d’introduction où le réalisateur nous prend par les sentiments avec le Space Oddity de David Bowie, histoire de faire comme James Gunn dans Les Gardiens De La Galaxie en utilisant un classique du Rock, la scène suivante est clairement inspiré par Avatar en dévoilant la vie d’un peuple pacifique sur une île paradisiaque. Une scène 100% en image de synthèse qui donne l’impression de se retrouver devant un très beau dessin animé.

Avec un budget sans équivalent pour un film français de 190 millions d’Euros, Luc Besson a pu s’offrir les services de tous les plus grands studios d’effets spéciaux : ILM de George Lucas, Weta de Peter Jackson, Digital Domain de James Cameron et les français de Mac Guff. Avec tous ses talents réunis, Valérian Et La Cité Des Mille Planètes est un émerveillement de chaque instant absolument sans failles et jamais vu dans un film français. La première heure est très divertissante, enchaînant sans temps morts les scènes d’actions avec de nombreux moments de bravoure. Le tout est porté par la très belle partition d’Alexandre Desplat qui n’a pas hésité à abandonner Rogue One : A Star Wars Story pour se consacrer à Valérian. On se dit alors qu’on n’est pas dans un film de Luc Besson car pour une fois on a pas l’impression d’être pris pour un imbécile comme dans la plupart de ces derniers films.

 

Valérian Et La Cité Des Mille Planètes

 

Il suffisait malheureusement de le penser pour que les choses se gâtent dans les derniers trois quart d’heure. Après une apparition de la chanteuse Rihanna qui ne se justifie que pour attirer ses nombreux fans au cinéma où après une danse inutile où elle est constamment doublée, elle tentera de nous émouvoir avec le personnage le plus « Jar Jar Binksiesque » (comprendre nul et sans intérêt) de toute cette histoire. Les choses continueront à se gâter car Luc Besson décide alors de conclure son film avec un long dénouement sans queue ni tête et qui manque cruellement d’action. Tout ce qu’il a du rajouter de lui même à la bande dessinée tombe complètement à plat et viendra gâcher totalement notre impression finale du long métrage. Les années passent et le réalisateur semble toujours aussi naïf ne voyant le monde que de manière très manichéenne ce qu’a pourtant toujours rejeté Pierre Christin, le scénariste de la bande dessinée. Mais ce qui est le plus regrettable est que vingt ans plus tard le message final du réalisateur est toujours le même que celui du Cinquième Élément déjà bien stupide à l’époque.

Pour jouer Valérian, Luc Besson a misé sur Dane DeHaan, la révélation de Chronicle revu dans The Amazing Spider-Man 2 et tout récemment dans A Cure For Life qui n’a pas eu le succès qu’il méritait pourtant. Alors que ce film aurait pu vraiment faire de lui une star, le rôle de Valérian est en fait ingrat car même dans la bande dessinée il a fini par se faire éclipser par sa partenaire. Il est ici réduit à un queutard qui ne cherche qu’à séduire Laureline dans chacune de leur scène en commun. Seul, il manque de caractère pour porter le film alors qu’un tel personnage pouvait avoir largement le potentiel d’un Starlord dans Les Gardiens De La Galaxie. On est en tout cas bien loin du Korben Dallas ultra charismatique interprété par Bruce Willis dans Le Cinquième Element. Dans le rôle de Laureline, la top model Cara Delevingne est bien plus convaincante. Une femme forte et courageuse, pour ne pas dire plus couillue, avec une sacrée répartie qui devrait l’imposer un peu plus au cinéma. Clive Owen embauché pour jouer leur supérieur sera trop cliché pour être convaincant. Seul acteur français du lot, Alain Chabat ne fait qu’une brève apparition amusante en commandant de sous marin.

 

Valérian Et La Cité Des Mille Planètes

 

Si visuellement Valérian Et La Cité Des Milles Planètes peut largement prétendre rivaliser avec tous ses modèles américains, et pour cause vu que ce sont les mêmes qui ont fait les effets spéciaux, l’espèce d’ébauche de scénario imaginé par Luc Besson plombera une nouvelle fois le travail du réalisateur. Quand va-t-il comprendre qu’il devrait s’entourer d’un auteur compétent pour l’aider à développer des histoires qui tiennent vraiment la route ? Même si la déception est là, il faut saluer le courage et l’audace du réalisateur qui mériterait bien quelques César pour ce film sans aucune mesure avec les autres productions françaises.

 

MON AVIS : 3/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • TITRE ORIGINAL : Valerian And The City Of A Thousand Planets
  • RÉALISATEUR : Luc Besson
  • AVEC : Dane DeHaan, Cara Delevingne, Clive Owen & Sam Spruell
  • SCÉNARISTE : Luc Besson
  • COMPOSITEUR : Alexandre Desplat
  • GENRE : Science Fiction
  • DURÉE : 2h18
  • NATIONALITÉ : Français
  • DISTRIBUTEUR : EuropaCorp Distribution
  • SITE OFFICIELhttp://valerianmovie.com/
  • DATE DE SORTIE : 26 juillet 2016

 

 

2 réflexions sur “VALÉRIAN ET LA CITE DES MILLE PLANÈTES de Luc Besson [Critique Ciné]

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