CinémaCritique Ciné

VENOM de Ruben Fleischer [Critique Ciné]

 

Venom

 

Maintenant que Spider-Man a rejoint les Avengers, Sony compte capitaliser sur les droits de la franchise avec une série de spin offs consacrée à ses ennemis jurés et forcement cela commence par le préféré des fans : Venom.

 

 

SYNOPSIS : Journaliste d’investigation célèbre pour ne rien laisser passer, Eddie Brock va être mis sur la piste des manigances de l’homme d’affaire Carlton Drake qui a mis la main sur des symbiotes extra-terrestres qu’il compte utiliser pour des expériences sur les êtres humains. Parasité par accident par l’un d’entre eux, Eddie va se transformer en Venom. Apprenant à dompter les pulsions criminels du symbiote, il va finir par se transformer en un super héros pas comme les autres.

 

Si la plupart des fans de Spider-Man se sont réjouis de l’accord passé entre Sony Pictures et le Marvel’s Studio qui a permis à Peter Parker et son alter-ego super héroïque de rejoindre les Avengers, le producteur Avi Arad n’a pas été des plus ravis de voir la franchise lui échapper. Comptant exploiter ce qui leur restait de la saga, un grand plan a été mis en place par Sony Pictures pour offrir à de nombreux personnages secondaires et adversaires de l’homme araignée des spin offs dont ils seraient les têtes d’affiche et dans lesquels le super héros serait absent. Motivé par le succès en salles de Deadpool et Logan, Venom avait été tourné avec en vue une interdiction aux moins de 17 ans aux Etats Unis mais pour espérer se rattacher peut être un jour au nouveau Spider-Man, le film a finalement été raboté et censuré pour s’adresser désormais au plus large public. Cela n’est généralement pas bon signe, alors que reste t-il de ce Venom ?

 

Venom

 

Même sans avoir lu les comic books Venom, les spectateurs connaissent déjà certainement ce personnage puisqu’il était déjà l’ennemi de Spider-Man dans le dernier volet de la trilogie de Sam Raimi, décrié pour les prises de libertés sur le personnage. Comme Spider-Man qui a connu depuis deux autres interprètes, c’est donc une sorte de reboot que signe ici le réalisateur Ruben Fleischer en nous racontant une nouvelle version de l’histoire. Pour pouvoir faire un film Venom sans que l’ombre de Spider-Man ne plane sur le film, les scénaristes ont trouvé l’idée de transposer cette histoire à San Francisco. Même si l’Homme-Araignée appartient toujours à Sony Pictures qui compte l’exploiter en fin d’année avec le dessin animé Spider-Man : New Generation, il ne sera ici fait aucune référence au super héros tout le long du film. Venom repart de zéro en respectant les origines extra-terrestres du symbiote et en mettant en scène son porteur le plus célèbre le journaliste Eddie Brock qui se retrouvera parasité de manière différente et qui s’éloigne de l’araignée qu’il est normalement.

Conçu pour être le premier volet d’une trilogie, Venom prend tout son temps pour installer son intrigue comme la plupart des Origin Movies. Ce n’est pas que l’on s’ennuie mais il ne se passera pas grand chose durant les vingt cinq premières minutes du film.  Il faudra attendre qu’Eddie Brock soit mis sur la piste du symbiote pour que le film décolle enfin. Nous aurons alors l’occasion de découvrir de belles scènes d’action vraiment dynamiques dont une superbe course poursuite dans les rues de San Francisco bien plus réussie que celle sur-vendue du dernier Mission : Impossible. S’inspirant de l’arc Venom : Mortel Protection, le film met ici en scène plusieurs symbiotes mais cette intrigue semble se perdre en route pour garder des munitions pour les éventuelles suites. Le film va alors trop vite et semble avoir souffert des coupes nécessaires pour le rendre tout public. Au final on ne comprendra pas vraiment les intentions du grand méchant Docteur Carlton Drake et l’importance de l’empêcher de mettre en oeuvre ses sinistres ambitions.

Venom

 

Loin d’être parfait, Venom déborde au contraire de défauts qui l’empêche de se hisser à la hauteurs des films du Marvel’s Studio. Le premier est la décision d’avoir supprimé tous les plans les plus violents. On voit Venom déchiqueter des corps et dévorer des têtes sans voir la moindre goutte de sang. Sans forcement réclamer du gore, un strict minimum aurait été logique pour apporter un minimum de réalisme. Si l’ensemble des effets spéciaux sont vraiment réussis, il n’en sera pas de même du grand combat final. Alors que Venom doit faire face à un autre symbiote baptisé Riot, les deux adversaires se ressemblent tellement qu’il sera par moment difficile de les distinguer. Au lieu d’être le véritable point d’orgue du film, cet affrontement passe bien trop vite et semble carrément bâclé. Enfin, alors que Ruben Fleischer s’est fait connaître avec le déjanté Bienvenue A Zombieland, l’humour de Venom peine à faire mouche autant que celui d’un Spider-Man.

Après avoir joué le méchant Bane dans The Dark Knight Rises, Tom Hardy délaisse D.C. Comics pour rejoindre l’univers Marvel dans le rôle d’Eddie Brock / Venom. Une nouvelle performance très différente de ce qu’il nous a donné à voir précédemment car Eddie Brock est à l’origine un vrai gentil. Son talent lui permet de jouer à la perfection  la folie qui le gagne une fois parasité comme un toxico. On sera surpris de voir Michelle Williams bien plus habitué aux films d’auteur jouer ici la fiancée du héros dans un rôle très anecdotique alors qu’il y avait matière à faire bien mieux à la vue de certaines pistes engagées. Il en est de même pour Riz Ahmed dans le rôle de Carlton Drake, un méchant au fort potentiel malheureusement trop vite sacrifié pour des raisons de timing. On sera content aussi de voir Jenny Slate en scientifique de la Life Foundation mais cela sera malheureusement de courte durée car elle sera trop vite éclipsée.

 

Venom

 

Alors qu’il s’est fait massacrer par de nombreux critiques, Venom est loin de la catastrophe annoncé. Porté par un Tom Hardy en grande forme, le film de Ruben Fleischer nous fera passer un vraiment bon moment plein d’action et s’avère bien meilleur que les derniers D.C. Comics. On se laisse cependant à rêver de ce qu’il aurait pu être si il était resté le film interdit aux moins de 17 ans qu’il devait être à l’origine. Il n’y a plus qu’à croiser les doigts pour voir arriver une Director’s Cut en Blu-Ray qui corrigerait les problèmes de scénario et apporterait la dose d’hémoglobine qui manque cruellement.

 

MON AVIS : 3/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • RÉALISATEUR : Ruben Fleischer
  • AVEC : Tom Hardy, Michelle Williams, Riz Ahmed & Jenny Slate
  • SCÉNARISTES : Jeff Pinkner, Scott Rosenberg, Kelly Marcel d’après les personnages créés par Todd McFarlane et David Michelinie
  • COMPOSITEUR : Ludwig Göransson
  • GENRE : Super Héros, Science Fiction, Action
  • DURÉE : 1h52
  • NATIONALITÉ : Américain
  • DISTRIBUTEUR : Sony Pictures France
  • SITE OFFICIELhttp://www.venom.movie/site/
  • DATE DE SORTIE : 10 octobre 2018

 

 

Une réflexion sur “VENOM de Ruben Fleischer [Critique Ciné]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.