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VERÓNICA de Paco Plaza [Critique Ciné]

Verónica

Cinq ans après [Rec]³ Genesis, le réalisateur Paco Plaza compte bien nous terroriser à nouveau avec Verónica, une nouvelle histoire de possession démoniaque qui a déjà remporté un franc succès en Espagne.

SYNOPSIS : Profitant d’une éclipse solaire, Verónica organise une séance de spiritisme avec deux camarades de classe afin d’entrer en contact avec son père décédé. Mais ce sont d’autres esprits qui vont se manifester et ne plus lâcher l’adolescente. Souvent seule à s’occuper de ses deux petites sœurs et de son petit frère, elle va devoir tout tenter pour les protéger des démons qui l’entourent.

Ce n’est pas encore aujourd’hui qu’un film d’horreur pourrait décrocher sept nominations aux César en France mais en Espagne, cela semble être devenu une habitude. Avec pas moins de sept nominations  dont celles de meilleur film et meilleur réalisateur à la prochaine cérémonie des Goyas qui se déroulera en février, Verónica a des allures de favoris après son succès dans les salles espagnoles. Il faut dire qu’avec Paco Plaza, le co-créateur de la saga [Rec] à la réalisation,cette intrigante histoire basée sur une histoire vraie a tous les ingrédients pour séduire les fans du genre.

Verónica

Avec toutes les films d’exorcisme ou de maisons hantées, ce n’est pas la première fois que le cinéma horrifique nous fait le coup de l’histoire vraie. Surfant entre autre sur le récent succès des films Conjuring, inspiré des véritables  enquêtes paranormales du couple Warren, le réalisateur Paco Plaza est allé dénicher le seul cas de phénomène paranormal officiellement reconnu en Espagne par la police. Mais à lire la véritable histoire on se rend très vite compte que le réalisateur se l’est en fait totalement approprié pour écrire un scénario très vaguement inspiré par ce fait divers. Dans l’affaire Vallecas, la jeune fille soi-disant possédée est morte mystérieusement alors que sa famille l’avait fait interner, ce n’est qu’après sa mort que ses soeurs et ses parents ont vraiment été témoins des événements paranormaux troublants que l’on peut voir dans le long métrage. Pour le film, Paco Plaza a choisi de laisser la jeune fille chez elle pour lui faire vivre tous les événements.

La première scène de Verónica fait beaucoup penser à [REC], le film commence par un appel au secours et l’arrivée de la police dans un grand immeuble où un appartement a mystérieusement été dévasté. Remontant plusieurs jours auparavant, le long métrage qui se déroule en 1991 va nous raconter alors comment ce sont déroulé les événements qui ont conduit au drame en suivant la jeune Verónica. Loin du coté frénétique de sa saga de zombies, c’est au contraire très lentement que Paco Plaza déroule cet intrigue, profitant du fait qu’il a abandonné le procédé de « Found Footage » pour nous offrir de magnifiques plans de caméra. Ce rythme contribue grandement à la montée d’une angoisse quasi permanente même si le scénario n’a pas grand chose d’original en lui-même.

Verónica

Nommé pour les révélations à la cérémonie des Goyas, la jeune Sandra Escacena se montre vraiment excellente pour son premier film directement en tête d’affiche. Peut être choisie pour son énorme bouche que l’on peut voir sur l’affiche sans trucage, elle s’impose déjà comme une future « Scream Queen ». Son rôle d’adolescente semble s’inscrire dans une nouvelle vague horrifique dans lequel s’immisce une part de drame où l’on pourrait aussi glisser Grave ou Thelma. Très attachante, on la suit ici avant tout dans son quotidien où elle doit s’occuper en permanence de ses deux sœurs et de son petit frère tandis que leur mère jouée par Ana Torrent est en permanence occupée dans son café au point de ne jamais être disponible quand Verónica aurait besoin de lui confier ses problèmes. Le coté horrifique intervient surtout le soir avec une créature qui aime les coins obscures et dont l’ombre glisse sur les murs et le sol avant de se matérialiser pour terroriser cette petite famille et en même temps les spectateurs.

Loin des films d’horreurs formatés de plus en plus décevants qui ont le droit à de larges sorties en salles, Paco Plaza s’impose avec Verónica comme un vrai maître de l’horreur qui n’a pas besoin de mettre subitement le son à fond pour nous faire sursauter. Ici tout est finement emmené avec un travail sur la spatialisation du son très efficace avec des bruits détonants, des rires, des voix qui semblent parfois être vraiment dans la salle. Ses créatures sont aussi très réussies, le démon qui prendra un temps l’apparence du père de la jeune fille pourra certainement donner des cauchemars aux plus sensibles tout comme cette nonne aveugle qui officie dans l’école de Verónica dont on se demande comment elle n’effraye pas tous les gamins de l’école.

Verónica

Après un [REC]³ Genesis décevant, on avait un peu peur d’avoir perdu Paco Plaza mais avec Verónica, il signe un nouveau grand film d’épouvante diaboliquement efficace qui le place en nouveau maître de l’horreur espagnol. Il se dégage une ambiance particulièrement angoissante tout le long du film grâce à un sublime travail sur l’image et le son. Mais c’est aussi la véritable révélation de la jeune et talentueuse Sandra Escacena qui porte vraiment le long métrage sur ses épaules. Une actrice espagnole qui pourrait remporter un Goya parmi les sept pour lesquels le film est nommé et devrait rapidement refaire parler d’elle.
MON AVIS : 4/5

FICHE TECHNIQUE :

  • RÉALISATEUR : Paco Plaza
  • AVEC : Sandra Escacena, Claudia Placer, Bruna González, Ivan Chavero & Ana Torrent
  • SCÉNARISTES : Paco Plaza & Fernando Navarro
  • COMPOSITEUR : Chuck Namanera
  • GENRE : Épouvante, Horreur
  • DURÉE : 1h45
  • NATIONALITÉ : Espagnol
  • DISTRIBUTEUR : Wild Bunch Distribution 
  • SITE OFFICIELhttp://veronica-lefilm.fr/
  • DATE DE SORTIE : 24 janvier 2018

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