AFTERMATH de Elliot Lester [Critique Blu-Ray]
En poursuivant son ambition de devenir un acteur dramatique, Arnold Schwarzenegger voit son nouveau film Aftermath sortir directement en Blu-Ray et DVD le 18 juillet 2017 sans passer par les salles obscures. Mais est-ce pour autant vraiment raté ?
SYNOPSIS : Alors qu’il pensait enfin pouvoir accueillir sa femme et sa fille aux Etats Unis, Roman un immigré russe va voir sa vie s’écrouler en apprenant que leur avion a été victime d’une collision en plein vol qui n’a laissé aucun rescapé. Dans sa tour de contrôle, Jack était seul au moment du drame. à devoir gérer des problèmes techniques qui ne lui ont pas permis de voir à temps venir l’accident. Désormais les vies des ces deux hommes sont brisées, est-il possible de se remettre un jour d’une pareille tragédie ?
Aftermath est une collaboration étonnante entre Darren Aronofsky et Arnold Schwarzenegger autour d’une histoire vraie. Celle de la collision entre deux avions au dessus de la ville allemande d’Überlingen survenue en 2002. En tant que producteurs, les deux hommes ont fait appel à Javier Gullón, le scénariste du Enemy de Denis Villeneuve, pour transposer cette histoire aux Etats Unis et en y apportant quelques changements afin de la rendre encore plus dramatique. Si l’acteur s’en est réservé le premier rôle, Darren Aronofsky a laissé la réalisation du film à Elliot Lester, principalement connu jusque là pour le film d’action Blitz avec Jason Statham.
Ne vous fiez pas à la présence d’Arnold Schwarzenegger et l’interdiction aux moins de dix ans car Aftermath n’a rien d’un film d’action ni même d’un thriller ou d’un revenge movie. C’est en fait un véritable drame au rythme extrêmement lent qui nous fait suivre les conséquences de la collision pour un père endeuillé et le contrôleur aérien qui n’a pas pu empêcher la catastrophe. Construit en trois chapitre, le film consacre d’abord une partie à chacun de ses deux personnages principaux pour montrer leur lente reconstruction et les conséquences du drame avant de les faire se croiser dans une troisième partie un an après la catastrophe. Une dernière partie un peu plus mouvementée où le réalisateur semble ne pas avoir pu s’empêcher de reproduire une scène de Terminator juste pour le plaisir de diriger l’acteur.
Depuis son retour devant la caméra après ses mandats de Gouverneur, Arnold Schwarzenegger a bien compris qu’il commençait peut être à se faire trop vieux pour continuer à jouer dans des films d’action. C’est pourquoi il avait tenté pour la première fois d’aborder un registre plus dramatique avec le film de zombies Maggie qui n’avait guère convaincu grand monde. Aftermath lui donne l’occasion de récidiver dans ce nouveau registre avec un rôle encore plus exigent. Son personnage de père endeuillé étant russe, il peut pour une fois pousser sur son encombrant accent autrichien qu’il n’a jamais réussi à perdre. Malheureusement, au niveau de l’interprétation ce n’est clairement toujours pas ça et l’acteur aura bien du mal à nous émouvoir.
Pour cela il faudra plus compter sur Scoot McNairi, découvert dans le film Monsters de Gareth Edwards, qui joue le contrôleur aérien. Le rôle en lui même est bien plus riche et aura fort à faire pour affronter les conséquences de cette catastrophe aux niveaux professionnelles, familiales avec le risque de voir exploser son couple et personnelles avec les menaces de mort et la dépression qui guette. Il a la chance d’être épaulé par Maggie Grace, découverte dans la série Lost et héroïne de la saga Taken, qui joue son épouse. C’est sans problème qu’ils arriveront à faire vibrer notre corde sensible alors que l’on devrait pourtant détester ce personnage.
Au crédit du film, il faut reconnaître que la réalisation de Elliot Lester est somptueuse. En grande partie grâce à son fidèle directeur photo Pieter Vermeer qui a choisi d’utiliser au maximum un éclairage naturel pour souligner le caractère dramatique du film. En revanche, il faudra vraiment s’accrocher pour suivre l’histoire jusqu’au bout tant le rythme est lent et le scénario cherche trop souvent à appuyer là où ça fait mal pour tenter de faire pleurer les spectateurs. Il faudra cependant avoir vécu une situation quasi similaire où être vraiment sensible pour verser une larme.
Cette seconde tentative dans le registre dramatique n’est toujours pas une réussite pour Arnold Schwarzenegger qui n’arrivera définitivement pas à nous émouvoir malgré un rôle chargé en pathos et frôle même parfois le ridicule. C’est peut être bien pour cela que Aftermath n’a pas eu le droit à une sortie en salles car les fans de l’acteur risque fort d’être à nouveau déçu par ce nouveau long métrage. Heureusement la réalisation très esthétique de Elliot Lester et la prestation touchante de Scoot McNairy et Maggie Grace sauveront le film du ratage complet.
MON AVIS : 2/5
LE BLU-RAY : Grace au directeur photo Pieter Vermeer, l’image d’Aftermath est absolument somptueuse. Elle est parfaitement retranscrite sur le Blu-ray du film au noir profond. Au niveau du son, nous sommes ici dans un drame dont l’ambiance sonore est dans l’ensemble tamisé mais dans les moments les plus sombres les basses de votre système seront particulièrement sollicitées et pourront carrément faire trembler les murs. Question bonus : le reportage sur les coulisses est en fait une interview du réalisateur et d’une partie de l’équipe qui apportera quelques explications sur les motivations et le message du film. On aura du mal à croire qu’il n’y a pas de scènes coupées ou de bêtisier qui auraient pu être rajouté. Le menu du film est étonnant car le choix des langues, le chapitrage et les bonus seront tous accessible à partir de la page principale sans avoir à passer pour une fois par de sous menus.
FICHE TECHNIQUE :
- RÉALISATEUR : Elliot Lester
- AVEC : Arnold Schwarzenegger, Scoot McNairy & Maggie Grace
- SCÉNARISTE : Javier Gullón
- COMPOSITEUR : Mark D. Todd
- GENRE : Drame
- DURÉE : 1h32
- NATIONALITÉ : Américain
- ÉDITEUR : Metropolitan FilmExport
- SITE OFFICIEL : http://lionsgatepremiere.com/aftermath-the-movie
- DATE DE SORTIE : 18 juillet 2017
- SPÉCIFICITÉS : Format image : 2,35 : 1 – HD 1920 x 1080p – 16/9, Français ou Anglais sous titré 5.1 DTS HD master Audio
- BONUS : Les coulisses du film