Critique Ciné : PARADISE LOST de Andrea Di Stefano
Déjà interprète de Che Guevara dans le dyptique de Steven Soderbergh, Benicio Del Toro incarne un nouveau personnage historique mythique d’Amérique du Sud avec le rôle de Pablo Escobar. N’allez cependant pas croire que Paradise Lost est un biopic car il s’agit en réalité d’une fiction inspirée de ce que l’on sait du personnage au moment de son arrestation. Vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas prévenu.
Nick et Dylan, deux frangins canadiens, débarquent en Colombie dans le but d’ouvrir un petit bar sur la plage et donner des cours de surf. Peu de temps après Nick fait la connaissance de Maria dont il tombe immédiatement amoureux. Seul hic, elle est la nièce de Pablo Escobar. Alors que la jeune femme ne voit en son oncle qu’une sorte de Robin Des Bois, Nick va très rapidement se rendre compte qu’Escobar n’est pas réellement un bienfaiteur innocent.
L’acteur italien Andrea Di Stefano passe pour la première fois à la réalisation avec Paradise Lost. Visiblement passionné par Pablo Escobar, il a passé trois ans à faire des recherches avant d’écrire son film. Pourtant au lieu d’oser s’attaquer à un véritable biopic sur lequel d’autres réalisateurs plus chevronnés comme Oliver Stone se sont cassé les dents, il a préféré joué la carte du thriller. C’est curieusement un « euro-pudding » Franco-hispano-belge qui lui a permis de réaliser sa vision.
Pas vraiment original, l’histoire de Paradise Lost n’est pas sans rappeler celle du Dernier Roi D’Ecosse ou du plus récent Players. Un type balancé dans un lieu paradisiaque qui va regretter très vite de s’être trop rapproché d’un homme qu’il n’aurait mieux fallu jamais rencontrer c’est du vu et du revu. En plus Andrea Di Stefano massacre tout suspense dès le début du film en nous montrant déjà comment va se conclure le second acte en l’espace de dix secondes. Lorsque l’intrigue rejoint ce début on comprend tout de suite ce qu’il va se passer. C’est bien dommage car c’est à ce moment là qu’on aurait pu espérer que l’intrigue démarre enfin.
Tout dans cette intrigue paraît artificiel, à commencer par cette histoire d’amour assez improbable qui démarre simplement avec une discussion autour d’un verre d’eau. C’est le problème général du film, l’intrigue va trop vite mais ne montre jamais ce qu’on espérait voir dans un film ayant pour méchant Pablo Escobar. Sans notion de temps précise en dehors de la longueur de barbe de Pablo Escobar, Paradise Lost nous donne l’impression qu’à peine ils se sont rencontrés les deux amoureux se fiancent et que Nick embauché comme nettoyeur de piscine de l’hacienda de Pablo Escobar devient subitement son homme de main.
Quelle idée d’être aller chercher Josh Hutcherson pour jouer le personnage principal de Paradise Lost ! Tout comme dans Hunger Games, le jeune acteur ne dégage rien, il paraît mou et ne donne absolument pas envie de le prendre en sympathie. Quand à Benicio Del Toro, il ne se foule pas spécialement pour incarner Pablo Escobar. On regrettera en plus qu’il passe plus de temps à nous montrer son coté bienfaiteur que le véritable narco trafiquant redoutable qui mener d’une main de fer son business.
Paradise Lost n’est pas aidé non plus par ses acteurs secondaires. L’actrice Claudia Traisac est certes très jolie mais on a du mal à croire que son personnage puisse être aussi naïf. Brady Corbet qui joue le frère de Nick en couple avec la pauvre Ana Girardot qu’on s’étonne de retrouver ici, tous deux apparaissent comme ça de temps en temps souvent dans le rôle de victimes dont le sort nous intéresse guère puisqu’il semblent ne faire partie de l’intrigue que comme ressort tragique.
MON AVIS : 1/5 |
On se demande au final quelles étaient les intentions d’ Andrea Di Stefano avec Paradise Lost ? Si c’était de peindre le portrait dePablo Escobar, le réalisateur ne fait que l’effleurer en montrant plus son bon coté que les atrocités qu’il a pu ordonner. Si son intention était de faire un thriller, il aurait fallu beaucoup plus de tension et un acteur principal plus charismatique que Josh Hutcherson. Au finalParadise Lost souffre de trop nombreux défauts pour emballer d’autant plus qu’on a déjà vu des histoires un peu similaires beaucoup plus réussis. |
- FICHE TECHNIQUE :
- – TITRE ORIGINAL : Escobar : Paradise Lost
- – REALISATEUR : Andrea Di Stefano
- – AVEC : Benicio Del Toro, Josh Hutcherson & Claudia Traisac
- – SCENARISTES : Andrea Di Stefano & Francesca Marciano
- – DUREE : 1h54
- – MUSIQUE : Max Richter
- – NATIONALITE : Français, Espagnol, Belge
- – DISTRIBUTEUR : Pathé
- – PAGE FACEBOOK : https://www.facebook.com/ParadiseLostLeFilm
- – DATE DE SORTIE : 05 Novembre 2014
- A LIRE AUSSI :
- – la critique de LE DERNIER ROI D’ECOSSE : http://xav-b.over-blog.com/article-5703243.html
- – la critique de PLAYERS : http://xav-b.over-blog.com/article-120343383.html
- – la critique de SAVAGES avec Benicio Del Toro : http://xav-b.over-blog.com/article-110883465.html
- – la critique de WOLFMAN avec Benicio Del Toro : http://xav-b.over-blog.com/article-45167908.html
- – la critique de HUNGER GAMES avec Josh Hutcherson : http://xav-b.over-blog.com/article-102338811.html
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