Critique Ciné : COSMOPOLIS de David Cronenberg
FICHE TECHNIQUE :
– REALISATEUR : David Cronenberg
– AVEC : Robert Pattinson & Sarah Gadon
– GENRE : Anticipation / Drame
– DUREE : 1h48
– SITE OFFICIEL : http://cosmopolisthefilm.com/en
– DATE DE SORTIE : 25 Mai 2012
BANDE ANNONCE :
SYNOPSIS : A la tête d’une enorme puissance financière, Eric Packer décide de faire fi des embouteillages qui
paralysent New York suite à la visite du Président Des États Unis pour se rendre chez son coiffeur. Un périple qui le mènera lentement à l’auto-destruction.
CRITIQUE : Sorti ce vendredi pour coller avec sa présentation en compétition officielle au Festival de Cannes, Cosmopolis le
nouveau film de David Cronenberg, a de quoi surprendre après les trois derniers films plus « classiques » du réalisateur que l’on avait connu pour des oeuvres vraiment barrées.
Doit on y voir un retour aux sources ?
C’est en tout cas ce que laisse présager la mystérieuse bande annonce du film reprenant la typo bien années 80 de La Mouche. Il est clair que le style est radicalement différent
d’A Dangerous Method, dernier film en date du réalisateur sorti il y a peine cinq mois. On passe d’un biopic historique sur les relations entre Sigmund Freud et
Carl Jung à une histoire vraiment barrée adaptée d’un roman de Don DeLillo. Mais là ou la bande annonce nous laisser présager d’un film vraiment sulfureux où le
sexe et la violence côtoieraient l’étrange, Cosmopolis est en fait beaucoup plus sage que ce qu’il paraissait.
Le roman de Don DeLillo, devenu culte sur le tard, a longtemps été réputé inadaptable au cinéma même par son auteur du fait que l’intrigue se déroulait principalement dans
une limousine. Cela ne semble pas avoir dérangé David Cronenberg qui a utilisé tous les dialogues du livre à la virgule prés et s’est juste contenté de broder le contexte autour
afin de transformer le roman en film. Le réalisateur s’est seulement autorisé à changer la fin qui ne lui convenait pas. Au final il faudra s’accrocher pour bien saisir le sens de tout ces
dialogues un brin complexe.
Ce huis clos en limousine a visiblement été filmé avec une caméra numérique donnant à l’image un aspect lisse et très propre semblable un peu à celui de Twixt, le dernier film de
Francis Ford Coppola. Cela surprend un peu et donne un aspect jeu vidéo a une histoire qui n’a pourtant rien de tel. Cela participe pourtant bien à l’ambiance un brin futuriste
de cette histoire d’anticipation financière. De même, Howard Shore a privilégié synthétiseurs et sons éléctro pour composer une sublime bande originale qui colle parfaitement à
l’ambiance.
D’abord proposé à Colin Farrel, le rôle principal du film a finalement échoué à Robert Pattinson. Il y avait de quoi être inquiet lorsqu’on voit la prestation de
l’acteur dans la saga Twilight mais il s’avère en vérité excellent. Présent dans chacun des plans, il prouve enfin qu’il sait jouer et pourrait même repartir avec le prix
d’interprétation tant le rôle est exigeant. Les autres acteurs ne font que de courtes apparitions dans la la limousine sans même de scène de transition. Se bouscule ainsi Jay
Baruchel, Juliette Binoche, Mathieu Amalric ou encore Paul Giamatti au milieu d’acteurs moins connus. La jeune Sarah
Gadon déjà présente dans A Dangerous Method rempile avec le réalisateur en tenant le rôle de la femme du héros.
Il faudra vraiment s’accrocher pour suivre cette histoire qui enchaîne scènes de dialogues après scènes de dialogues sans la moindre action et quasiment dans un décor unique. Un film vraiment
particulier qui rappellera un peu dans le genre incompréhensible le A Scanner Darkly de Richard Linklater. Faut il y voir une nouvelle orientation pour
David Cronenberg qui multiplie les projets dont un remake de La Mouche et une suite aux Promesses de L’Ombre, ou bien un simple exercice de
style ? seul l’avenir nous le dira mais les fans de la première heure devraient ressentir un peu de nostalgie devant ce Cosmopolis.
MON AVIS : 2/5