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GHOST IN THE SHELL de Rupert Sanders [Critique Ciné]

 

Ghost In The Shell

 

Après nous avoir proposé une relecture de Blanche Neige, le réalisateur Rupert Sanders ose s’attaquer à une adaptation live du célèbre manga Ghost In The Shell. Un projet casse gueule déjà attendu avec le fusil par la majorité des fans. Alors que vaut ce long métrage aussi attendu que craint d’avance ?

 

 

SYNOPSIS : A une époque où les humains ont pris pour habitude d’améliorer leurs capacités grâce à des implants cybernétiques. Le Major est le premier exemplaire d’une nouvelle génération d’androïde auquel a été greffé un cerveau humain. Elle est engagée par la Section 9 pour lutter contre le cyber-terrorisme et devra enquêter sur un redoutable pirate. Durant son investigation, elle sera amenée à découvrir des bribes de son passé qui prouveront qu’elle a été manipulée.

Depuis sa sortie en 1989, le manga Ghost In The Shell de Masamune Shirow a connu de nombreuses adaptations très libres en dessin animée. La plus célèbre d’entre elles est celle réalisée par Mamoru Oshii en 1995 devenue peut être encore plus culte que le manga lui même. elle fut suivie d’une suite Ghost In The Shell 2 : Innocence beaucoup moins réussie et prolongée par tellement d’histoires différentes sous forme de série animée Stand Alone Complex, d’O.A.V. Arise et même d’un autre long métrage Ghost In The Shell : The New Movie l’année dernière que l’on fini par s’y perdre. La seule chose que les japonais n’avaient pas encore osé c’est une adaptation avec de véritables acteurs.

 

Ghost In The Shell

 

Cela fait neuf ans que Steven Spielberg a acquis les droits d’adaptation de Ghost In The Shell pour Dreamworks mais le projet s’est rapidement transformé en véritable enfer à adapter jusqu’à ce le réalisateur pense à embaucher Rupert Sanders (Blanche Neige Et Le Chasseur). En tant que fan du manga et du film de Mamoru Oshii, celui-ci avait envie d’apporter sa pierre à l’édifice plutôt que de simplement réalisé un remake. C’est pourquoi cette nouvelle adaptation très libre se permet de mélanger les intrigues des deux films de Mamoru Oshii ainsi que de la série Stand Alone Complex tout en y apportant une touche très personnelle dont on se serait très bien passée.

C’est une véritable américanisation de cette histoire comme une sorte de plateau de sushis au ketchup que le metteur en scène nous propose avec pour premier objectif de simplifier grandement l’intrigue très complexe du film d’origine. Alors que le film de Mamoru Oshii s’interrogeait sur ce qu’était réellement la conscience, ce qui nous définit en tant qu’humain et les dangers de l’intelligence artificielle, cette nouvelle histoire se résume principalement au lavage de cerveau du Major où se croisent différents méchants inspirés par le manga sans en être vraiment tiré. Il sera du coup particulièrement curieux de retrouver des scènes tirées des deux longs métrages animés adaptées presque au plan prêt dans une intrigue qui n’est pourtant pas la même.

 

Ghost In The Shell

 

Les fans du manga devront faire un gros effort pour tenter d’oublier tout ce qu’ils ont vu ou lu précédemment pour apprécier le film de Rupert Sanders. Lorsqu’on arrête de comparer, on se rendra alors compte que cette nouvelle adaptation n’a pas que des défauts. L’univers visuel de ce nouveau Ghost In The Shell est en effet particulièrement soigné avec des effets spéciaux créé par Weta Digitals souvent réellement impressionnants. L’intrigue plus simple nous permet de profiter sans se creuser les méninges d’une enquête pleine de rebondissements ponctuée de scènes d’action d’excellentes factures qui demandera tout de même de fermer les yeux sur quelques incohérences.

Dans le rôle du « Major » Scarlett Johansson trouve un personnage qui rappelle beaucoup la Black Widow de Marvel ou la Lucy de Luc Besson avec aussi peut être une légère touche de l’extra-terrestre d’Under The Skin. Autant dire qu’elle maîtrise déjà le rôle mais nous régale encore. Autour d’elle, Rupert Sanders a réuni un casting international avec notamment Pilou Asbaek dans le rôle de son co-équipier Batou sous exploité, Takeshi Kitano traité en véritable légende vivante par le réalisateur avec des scènes mémorables est le seul à avoir le droit de parler en japonais dans un film en anglais dans le rôle du chef de la Section 9. Un peu comme Marion Cotillard dans Assassin’s Creed, notre Juliette Binoche nationale joue la scientifique à l’origine de la création du Major et véritable mère de substitution. Enfin, Michael Pitt apparaîtra tardivement mais brillament dans le rôle du cyber-criminel au cœur de l’intrigue.

 

Takeshi Kitano

 

Ceux qui ne connaissent pas le manga ou les dessins animés qui en ont été tiré risquent d’apprécier beaucoup plus cette nouvelle version de Ghost In The Shell qui ne manque pas de qualités. En revanche pour les fans de l’univers créé par Masamune Shirow et Mamoru Oshii, le film de Rupert Sanders demandera de fermer les yeux sur beaucoup d’éléments pour être réellement apprécié. Quoi qu’il en soit, il faut bien reconnaître que le résultat final est tout de même bien mieux que ce qu’on pouvait craindre d’une adaptation hollywoodienne et mérite malgré tout largement d’être découvert

 

MON AVIS : 3/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • RÉALISATEUR : Rupert Sanders
  • AVEC : Scarlett Johansson, Pilou Asbæk, Takeshi Kitano, Juliette Binoche et Michael Pitt
  • SCÉNARISTES : Jamie Moss et William Wheeler d’après le manga de Masamune Shirow
  • COMPOSITEUR : Lorne Balfe et Clint Mansell
  • GENRE : Science Fiction
  • DURÉE : 1h47
  • NATIONALITÉ : Américain
  • DISTRIBUTEUR : Paramount Pictures France
  • SITE OFFICIELhttp://ghostintheshell.tumblr.com/
  • DATE DE SORTIE : 29 mars 2017

 

 

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