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METALLICA : HARDWIRED… TO SELF DESTRUCT – EDITION DELUXE (2016) [Chronique CD]

 

Metallica : Hardwired... To Self-Destruct

 

En matière de musique, l’année 2016 a surtout été marqué par la disparition de très grands artistes mais il y eu quand même de très bonnes nouvelles comme la sortie du silence de Metallica avec leur dixième album Hardwired… To Self Destruct.

 

 

Huit ans qu’on l’attendait ce dixième album de Metallica ! Il faut reconnaître que depuis la sortie de Death Magnetic, James Hetflield et sa bande n’ont pas chaumé enchaînant une grosse tournée, suivie de l’enregistrement du décrié mais pourtant excellent Lulu en collaboration avec Lou Reed, la préparation et le tournage de leur film en 3D Through The Never et d’incessantes tournées. Autant dire qu’avec tout cela, le temps est passé très vite mais l’envie d’entendre de nouvelles chansons se faisait tout de même de plus en plus pressante !

C’est peut être pour s’excuser de ce délai que Metallica a carrément choisi de faire de leur dixième album baptisé Hardwired… To Self Destruct un double album comprenant douze titres pour un peu plus de 80 minutes. Une édition deluxe propose même pour à peine quelques euros de plus un troisième disque avec l’inédite Lords Of Summer, des reprises et un live enregistré à Rasputin Records pendant le Record Store Day. Ce qui est certain c’est que Metallica n’avait plus envie de décevoir leur fans et devraient largement les contenter avec ce nouvel album.

 

Metallica

 

C’est sur les chapeaux de roues que le disque commence avec le titre Hardwired… To Self Destruct qui donne justement le titre à ce nouvel album. Un morceau de Thrash à la limite du punk dans ses paroles (We’re So Fucked, Shit Out Of Luck) de seulement trois minutes qui prouve que Metallica a encore de l’énergie à revendre. C’est encore avec un autre titre bien énergique que se poursuit ce nouveau disque, Atlas Rise ! qui rappelle la période Ride The Lightning avec une influence très heavy metal dans sa sublime interlude instrumentale qui fait toute la force de ce morceau. Une première faille se fait cependant ressentir car le titre semble construit à la manière de ceux de St. Anger avec une impression de copier/coller des  couplet refrain. Il aurait certainement gagné en intensité en étant un peu raccourci.

Le choix de placer le titre Now That We’re Dead en troisième piste de ce disque semble ne pas être franchement judicieux. Il s’agit là clairement du titre les plus faible de ce nouvel album avec son riff principal trop simple et clairement pas inspiré. On ne peut plus parler ici de Thrash Metal mais plutôt d’un titre taillé pour passer sur les radios rock américaine. Là encore c’est surtout la longue interlude instrumental et le solo de Kirk Hammett qui feront tout l’intérêt de ce titre. Les choses sérieuses reprennent avec Moth Into Flames, le quatrième titre de l’album qui renoue avec le Thrash où Lars Ulrich nous épate avec ces roulements de caisse claire. Là encore le meilleur passage du disque se situe dans la grande interlude et le solo.

 

 

Dream No More est une des très bonne surprise de ce nouvel album, un titre très lourd façon Sad But True sur le Black Album dans ses couplets voir même The Thing That Should Not Be sur Master Of Puppets dans son refrain. Et pour cause puisque comme ce titre culte, cette nouvelle chanson est à nouveau inspirée par L’Appel de Cthulu de H.P. Lovecraft. Si l’intro du titre suivant Halo On Fire est aussi heavy, le titre tourne ensuite presque à la ballade sur son couplet, la saturation fera son retour sur les refrains empêchant le titre d’être vraiment considéré comme le slow de ce nouveau disque. C’est un des rares titre de l’album sur lequel on arrive clairement à distinguer la basse généralement écrasé par la lourdeur des riffs du Sieur Hetfield.

Le deuxième disque de ce double album commence avec Confusion dont l’intro ne sera pas sans rappeler le Am I Evil de Diamond Head que Metallica reprenait souvent sur scène dans ses premières années. Le reste du titre nous rappellera plus l’ambiance du Black Album plutôt mid-tempo pas vraiment thrash mais tout de même agressif et bien lourde dans sa dernière partie. La basse sera enfin à l’honneur sur l’intro de Man UNkind, le huitième titre de l’album. Le reste de la chanson est clairement inspiré par Black Sabbath et le stoner doom en un peu plus rapide.

 

 

L’intro de Here Come Revenge nous replonge cette fois à l’époque de …And Justice For All tandis que le développement du titre s’inscrit plus dans la période Load/Reload en rappelant un peu le titre Fuel sur son refrain. Pas de vrais riffs sur les couplets mais plutôt une mélodie en arpèges qui porte les paroles. Sur le dixième titre Am I Savage ? c’est vraiment l’ambiance très CowBoy de Load qui ressort. Un titre très lourd dans l’esprit Stone Rock qui semble vraiment tout droit sorti de cette période. Le morceau atteint encore son sommet sur le passage instrumental avec ses harmoniques et le solo monumental de Kirk Hammett.

Murder One, avant dernier titre de ce double album, a été composé en hommage à Lemmy, le chanteur de Motörhead. Cependant plutôt que de sonner comme celui-ci, l’intro rappelle clairement celle de Fade To Black sur Ride The Lightning tandis que le développement de morceau reste dans le même esprit lourd et stoner que les deux précédents titres. Pour le dernier titre Metallica s’énerve enfin à nouveau. Spit Out The Bone s’inscrit dans la lignée des Whiplash, Damage Inc et My Apocalypse avec son riff acéré qui donne vraiment l’impression que le groupe a voulu garder le meilleur pour la fin. Nous avons même carrément le droit à un solo de basse sur ce titre qui a tout pour devenir un incontournables de la prochaine tournée même si ces sept minutes très intenses demanderont certainement un sacré effort au groupe. Une belle manière en tout cas d’achever ce disque qui passe au final bien trop vite malgré ses quatre vingt minutes.

 

 

Il serait dommage pour les fans de ne pas se procurer la version triple CD de Hardwired… To Self Destruct car même si cette troisième galette ne nous permettra pas d’écouter les versions démos des chansons comme initialement prévues, on on peut y entendre la version définitive du titre Lords Of Summer. Cette chanson jouée sur la tournée en 2015 et présenté comme le premier extrait du nouvel album n’a finalement pas trouvé sa place dessus alors que la chanson rend bien mieux en studio qu’en live. ses superbes cavalcades auraient largement bien mieux mérités leurs places sur le disque qu’un Now That We’Re Dead.

Ce troisième CD compile aussi l’excellent medley hommage à Ronnie James Dio paru sur un tribute où Metallica a vraiment magistralement imprimé sa patte sur les titres. Il y a aussi une reprise du When A Blind Man Cries de Deep Purple, belle ballade magnifiquement exécutée. En revanche la reprise de Remember Tomorrow d’Iron Maiden est beaucoup plus discutable car Lars Ulrich en rajoute inutilement des tonnes et gâche l’ensemble. Enfin le disque se termine par un live enregistré l’année dernière qui fait la part belle aux morceaux des deux premiers albums Kill’ EM All et Ride The Lightning.

 

 

Metallica nous avait appâté en dévoilant trois titres très agressifs mais au final Hardwired… To Self Destruct n’est pas le grand retour au pur Thrash Metal que certains auraient pu espérer. Cela n’enlève rien à l’excellence de ce dixième album qui n’hésite pas à s’inspirer de l’ensemble de la discographie de Metallica même si le deuxième CD rappelle plus l’ambiance de Load et Reload, le titre du disque « Programmé Pour L’Auto Destruction » reste d’ailleurs dans le jargon informatique ce qui aurait pu nous mettre la puce à l’oreille. Il faut se faire à l’idée, Metallica n’est plus qu’un simple groupe de Thrash Metal mais plutôt un groupe de hard rock à large palette et qui est loin d’avoir dit son dernier mot.

 

MON AVIS : 5/5

 

 

TRACKLISTING :

Disc 01 :

  • 01. Hardwired
  • 02. Atlas, Rise !
  • 03. Now That We’re Dead
  • 04. Moth In Flame
  • 05. Am I Savage ?
  • 06. Halo On Fire

Disc 02 :

  • 01. Confusion
  • 02. Dream No More
  • 03. Man UNkind
  • 04. Here Comes Revenge
  • 05. Murder One
  • 06. Spit Out The Bone

Disc 03 :

  • 01. Lords of Summer (2016)
  • 02. Ronnie Rising Medley (reprises de Dio)
  • 03. When a Blind Man Cries (reprise de Deep Purple)
  • 04. Remember Tomorrow (reprise d’Iron Maiden)
  • 05. Helpless (Live at Rasputin Music)
  • 06. Hit the Lights (Live at Rasputin Music)
  • 07. The Four Horsemen (Live at Rasputin Music)
  • 08. Ride the Lightning (Live at Rasputin Music)
  • 09. Fade to Black (Live at Rasputin Music)
  • 10. Jump in the Fire (Live at Rasputin Music)
  • 11. For Whom the Bell Tolls (Live at Rasputin Music)
  • 12. Creeping Death (Live at Rasputin Music)
  • 13. Metal Militia (Live at Rasputin Music)
  • 14. Hardwired (Live in Minneapolis)

 

LINE UP :

  • JAMES HETFIELD : Chants et Guitares
  • KIRK HAMMET : Guitares
  • ROBERT TRUJILLO : Basses
  • LARS ULRICH : Batterie

 

FICHE TECHNIQUE :

  • PRODUCTEURS : Greg Fidelman avec Lars Ulrich et James Hetfield
  • MIXAGE : Greg Fidelman
  • GENRE : Thrash Metal
  • LABEL : Blackened
  • SITE OFFICIELhttps://metallica.com/
  • DATE DE SORTIE : 18 novembre 2016

 

 

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