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MOURIR PEUT ATTENDRE de Cary Joji Fukunaga [Critique Ciné]

MOURIR PEUT ATTENDRE de Cary Joji Fukunaga [Critique Ciné]

Mourir Peut Attendre

Daniel Craig fait ses adieux au personnage de james bond dans mourir peut attendre.

Jamais une aventure de James Bond n’aura mieux porté son titre que Mourir Peut Attendre. Apres avoir déjà pris un temps fou être mis en chantier, la sortie du long métrage s’est encore fait plus attendre en étant repoussée à de multiples reprises suite a la pandémie. Réalisé cette fois ci par Cary Joji Fukunaga, le créateur de la serie True Detective, le film nous arrive enfin ce 6 octobre 2021, cinq ans après Spectre mais méritait-il autant d’attente ?

Suite directe de l’histoire commencée dans Casino Royale et qui s’est poursuivi dans les trois films suivants, nous retrouvons James Bond en train de roucouler paisiblement avec la belle Madeleine Swann en Grèce. Un séjour qui sera rapidement perturbé par une nouvelle attaque de l’organisation secrète Spectre. C’est cependant une menace encore plus grande qui poussera Bond à reprendre du service. Le vol d’un virus développé en secret dans un laboratoire du mi6 capable de décimer la population mondiale par Lyutsifer Safin qui a lui aussi des comptes à régler avec Ernst Stavro Blofeld.

Mourir Peut Attendre

Apres maintenant vingt cinq films au compteur que pouvons nous encore attendre de d’une nouvelle aventure de James Bond quand on a déjà vu tous les épisodes précédents ? Poursuivant dans la veine nostalgique initiée par Sam Mendes dans Skyfall, le réalisateur Cary Joji Fukunaga n’oubliera aucun élément du cahier des charges de la franchise de l’Aston Martin aux gadgets sans oublier le smoking et le martini ni le nouveau méchant calqué sur tous les précédents. Nous n’échapperons toujours pas non plus à l’incontournable visite de la base secrète du méchant et à l’habituel affrontement verbal où celui-ci prendra le temps de détailler ses intentions. On peut très bien comprendre la réticence de Daniel Craig à reprendre encore du service pour rejouer la même chose pour la cinquième fois. 

D’une durée record de 2h43, le plus long film de la saga, Mourir Peut Attentre mettra un temps fou à dérouler son intrigue. Nous assisterons à une succession de scènes différentes dont les enjeux resteront souvent bien flous. Si le réalisateur a voulu faire durer le plaisir des fans, certaines scènes auraient pu être largement raccourcies voir supprimées sans soucis afin de rendre l’histoire plus trépidante. Apres une première apparition au tout début du film, le nouveau méchant Lyutsifer Safin joué par Rami Malek mettra plus d’une heure a revenir dans l’intrigue. Alors oui, les scènes d’actions sont toujours impressionnantes mais elles restent bien souvent trop similaires à ce que nous avons déjà pu voir dans les précédents longs métrages.  Il ne faudra vraiment pas chercher la moindre once de réalisme dans les affrontements où James Bond peut rester au milieu d’une fusillade sans se prendre une seule balle ou lorsqu’il arrive tout seul à se débarrasser d’un commando de jeeps, motos et hélicos lancés à ses trousses. 

Mourir Peut Attendre

Il y a cependant une réelle volonté de proposer quelque chose de différent dans ce vingt cinquième épisode. Des choix audacieux qui ont fait couler déjà beaucoup d’encre avant même la sortie du long métrage avec l’arrivée d’une femme noire en Agent 007 jouée par Lashana Lynch. On sent une volonté de surfer sur les mouvements #MeToo et sur la demande de plus de visibilité pour les acteurs noirs mais au fond, cette nouvelle recrue du MI-6 n’aura un rôle bien secondaire comme si elle vivait sa propre aventure en parallèle qui l’amenait à croiser parfois la route de James Bond. La dernière partie du film risque elle aussi de faire beaucoup parler quand les gens l’auront vu par l’arrivée d’un nouveau élément inattendu dans la vie de l’Agent Secret. Enfin la conclusion finale osée devrait émouvoir et surprendre plus d’un fan.

Pour sa dernière apparition en James Bond, Daniel Craig semble avoir trouvé un peu plus de motivation que dans Spectre. Toujours efficace dans les scènes d’action, il aura su donner un nouveau visage à l’Agent Secret. De retour, Léa Seydoux arrivera à nous émouvoir par moment dans les scènes intimes mais elle ne trouve pas sa place dans les scènes d’action. Si nous attendions beaucoup de voir Rami Malek en grand méchant d’un James Bond, il sera malheureusement trop peu présent pour développer efficacement son personnage. Pourtant bien mis en avant sur les affiches Ana De Armas ne sera malheureusement présente que dans une seule séquence du film où elle nous en mettra plein la vue par sa beauté et sa capacité au combat.

Mourir Peut Attendre

Retrouvant des scènes d’action digne de Casino Royale, Mourir Peut Attendre souffre tout de même d’une durée excessive pour nous captiver tout du long. Jouant sur la corde nostalgique en reprenant les éléments clés de la saga, le film n’arrivera pas à nous convaincre dans ses tentatives d’innover. Les fans seront sans doute divisés entre ceux heureux de retrouver leur agent secret préféré et ceux qui ne supporteront pas les changements. À défaut de se hisser parmi les meilleurs épisodes de la franchise, Mourir Peut Attendre suscitera bien des débats.

MON AVIS :
2/5

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