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NO DORMIRÁS de Gustavo Hernandez [Critique Ciné]

 

No Dormiras

 

C’est fort de plus de 100 000 entrées en Argentine que le film d’horreur No Dormirás du réalisateur Gustavo Hernandez arrive dans les salles de cinéma françaises. Avec la chance de faire le même succès ?

 

INTERDIT AUX MOINS DE 12 ANS

 

SYNOPSIS : Jeune comédienne débutante, Bianca va se voir proposer l’opportunité de rejoindre la troupe de la célèbre metteuse en scène Alma Böhm pour tenir le premier rôle de sa prochaine production. Adepte de méthodes radicales, Alma a décidé de priver de sommeil tous ses acteurs pour une performance extrême qui se tient dans un ancien hôpital psychiatrique. Après plusieurs jours passés sans dormir, la jeune femme va commencer à avoir d’étranges hallucinations.

 

Sept ans après s’être fait remarqué avec son premier film The Silent House filmé entièrement en plan séquence qui a même eu le droit à un remake américain, le réalisateur uruguayen Gustavo Hernandez prend du galon avec No Dormirás, l’une des plus grosse production de son pays avec un budget qui s’élève à 9,9 millions de Dollars et un très beau succès là bas avec plus de 100 000 spectateurs. C’est inspiré par ses propres crises d’insomnie que le réalisateur eu l’idée de ce long métrage horrifique qui pose la question de savoir jusqu’à quel point on peut aller pour l’amour de l’art.

 

No Dormiras

 

No Dormirás s’inscrit clairement dans la lignée du prolifique et généralement très réussi cinéma horrifique ibérique qui nous a offert des films tels que L’Orphelinat, la saga  [REC] ou tout récemment Veronica. On pourrait d’ailleurs tout à fait croire que ce long métrage nous vient d’Espagne puisqu’on parle aussi espagnol au Paraguay. C’est devenu désormais une sorte de mode à laquelle ce long métrage s’inscrit aussi de tenter de mélanger drame et horreur. Ici le long métrage commence par nous montrer que Bianca, l’héroïne  du film, doit prendre soin de son père à moitié fou. Une idée cependant vite expédiée sans que l’on n’apprennent jamais les raisons de ses pétages de plombs réguliers car il finira vite fait placé à l’asile pour qu’elle puisse de son coté suivre la troupe la grande metteuse en scène Alma Böhm connue pour ses méthodes radicales. Une opportunité en or pour une jeune actrice.

L’affiche du film nous prévient que la peur va nous tenir éveillés mais le soucis, c’est que No Dormirás ne fait jamais peur et se traîne même tellement en longueur qu’il devient rapidement soporifique. Si l’esthétique du film est très réussi, le long métrage manque tellement d’originalité qu’aucune tentative de nous effrayer se montrera efficace. Les monstres qui sortent du placard, les ombres qui passent subrepticement dans le fond de l’image on a déjà vu cela tellement de fois que l’on aura du mal être effrayé. Chaque moment d’horreur est tellement vite expédié que l’on aura même pas le temps d’en profiter. Ce manque flagrant d’originalité est particulièrement frustrant tant cette histoire semblait pourtant si prometteuse.

 

No Dormiras

 

C’est d’autant plus dommage que l’actrice Eva De Dominci qui tient le premier rôle de No Dormirás est absolument sublime et joue de manière très convaincante. Mais à part déambuler dans des couloirs délabrés à la recherche d’objets comme si elle était dans un jeu vidéo d’aventure ou avoir des discussions sans intérêt avec les autres acteurs de la troupe ou sa rivale pour le premier rôle, il ne lui arrivera pas grand chose. Gustavo Hernandez a eu la bonne idée d’engager Belén Rueda, vue dans L’Orphelinat, pour jouer l’étrange metteuse en scène habitée par son art. Elle est le seul personnage à vraiment dégager quelque chose d’inquiétant et à apporter un peu de tension au long métrage par son jeu même si le scénario ne lui donnera elle aussi pas grand chose à défendre.

Si Gustavo Hernandez nous gratifiera de belles images et de quelques plans séquences, la pauvreté du scénario est plus que décevante. Les visions sont particulièrement mal exploitées et l’histoire perdra vite tout mystère. Le réalisateur se prend pour Dario Argento mais n’en a pas encore le talent. Même sa critique des sacrifices nécessaires à la vie d’artiste n’est pas assez fouillée. Au lieu, de nous effrayer le film nous donnera plus l’envie de tenter l’expérience de privation de sommeil voir si cela ne serait pas plus intéressant que dans le film.

 

No Dormiras

 

Quelle déception que ce No Dormirás ! Alors que l’on pensait se régaler devant une nouvelle perle horrifique du cinéma ibérique, on se retrouve avec du réchauffé qui ne fait qu’utiliser très maladroitement toutes les ficelles élimées du genre. Avec son intrigue cousue de fil blanc et le manque de scènes horrifiques vraiment efficaces, le film ne tardera pas à produire tout l’effet contraire à son ambition en devenant très rapidement soporifique. On retiendra malgré tout la découverte de la très belle  Eva De Dominici que l’on espère revoir très vite dans un film plus réussi.

 

MON AVIS : 1/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • RÉALISATEUR : Gustavo Hernandez
  • AVEC : Eva De Dominici, Belén Rueda, Natalia De Molina, Juan Manuel Guilera & Germán Palacios
  • SCÉNARISTE : Juma Fodde
  • COMPOSITEUR : Alfonso G. Aguilar
  • GENRE : Épouvante, Horreur
  • DURÉE : 1h46
  • NATIONALITÉ : Espagnol, Argentin & Uruguayen
  • DISTRIBUTEUR : Eurozoom
  • SITE OFFICIELhttps://www.facebook.com/NoDormirasLeFilm
  • DATE DE SORTIE : 16 mai 2018

 

 

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