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PACIFIC RIM : UPRISING de Steven S. DeKnight [Critique Ciné]

 

Pacific Rim : Uprising

 

Attendu depuis cinq ans, Pacific Rim : Uprising sort enfin au cinéma en ce mois de mars 2018 mais cette suite qui a déjà des allures de soft reboot sera t-elle aussi réussie que l’original sans Guillermo Del Toro derrière la caméra ?

 

 

SYNOPSIS : Dix ans après que les humains ont remporté la bataille contre les Kaijus, Jake Pentecost a du mal à vivre avec l’héritage de son père le Colonel Stacker Pentecost qui n’a pas hésité à se sacrifier pour le bien de l’humanité. Vivant de trocs de pièces de Jaegers abandonnés, il va cependant vite être rattrapé et forcé de réintégrer l’armée pour former de nouvelles recrues. Mais lors d’une exhibition de Jaegers à Sydney, un robot géant va surgir pour les attaquer. C’est le début de la revanche des Précurseurs…

 

Si il a fallu attendre cinq ans pour avoir enfin droit à une suite de Pacific Rim, c’est parce que même si il s’était révélé être une excellente surprise, le film de Guillermo Del Toro n’avait malheureusement pas réussi à séduire suffisamment de spectateurs pour que la Warner soit motivé pour  donner le feu vert à un second volet. Passé depuis chez Universal, la franchise de Legendary Pictures se voit totalement transformée avec un second épisode aux allures de soft reboot bien décidé à conquérir un public adolescent en marchant sur les plates bandes de la saga Transformers au succès incompréhensible. Guillermo Del Toro ayant lâché depuis longtemps l’idée de mettre en scène ce projet maudit, tout en restant cependant producteur, pour réaliser à la place La Forme De L’Eau – The Shape Of Water, la réalisation de Pacific Rim : Uprising a finalement été confiée à Steven S. DeKnight connu pour être le créateur de la série Spartacus qui en a aussi écrit le scénario. Mais était-il vraiment le mieux placé pour prendre le relais ?

 

Pacific Rim : Uprising

 

Il suffisait de voir la bande annonce pour déceler la nouvelle orientation de ce Pacific Rim : Uprising. Là où le premier film de Guillermo Del Toro semblait se nourrir d’une culture asiatique avec de nombreuses influences et hommages aux mangas, ce second volet fait très américain avec son hip hop et son héros noir. Que ce soit dans les images avec de nombreux Lens Flare que dans son casting faisant place à la jeunesse, l’influence de Michael Bay sur cette suite est plus que flagrante. Alors que les héros du premier film arrivaient assez miraculeusement à échapper à la mort en refermant la faille, ce nouveau film qui se déroule dix ans plus tard ne fait même pas allusion au personnage incarné par Charlie Hunnam. Totalement sorti de nul part, le héros de Pacific Rim est le fils du Colonel Stacker Pentecost dont on n’avait jusque là jamais entendu parler et qui retrouvera tout de même sa demi-sœur Mako relayée ici au second plan.

Reprenant le même point de départ, Pacific Rim : Uprising met à nouveau en scène un héros qui ne voulait plus entendre parler des Jaegers et qui va pourtant se retrouver contraint d’y revenir. On se demande bien pourquoi le programme mis au placard avant même la fin de la guerre a ainsi été relancé alors que celle ci est désormais terminé depuis dix ans et qu’aucun Kaiju n’a osé pointer le bout de son nez depuis . De nouveaux robots et des centaines de soldats ont depuis été formé à défendre l’humanité d’une menace dont rien n’indique l’éventuel retour. La suite du film nous donnera enfin une bonne raison pour tous ces préparatifs lorsque les Kaijus vont revenir d’une manière totalement inattendue mais à nouveau très inspiré par la série animée Neon Genesis Evangelion comme le premier film.

 

Pacific Rim : Uprising

 

Le gros et peut être même bien le seul point fort de Pacific Rim : Uprising repose dans ses effets spéciaux. Là où le film de Guillermo Del Toro mettait en scène des affrontements pour la plupart plongés dans le noir qui nous empêchait d’en profiter pleinement, les scènes d’action du film de Steven S. DeKnight se passent cette fois ci pour la plupart en plein jour et se montreront vraiment spectaculaires. Le Kaiju final est encore plus impressionnant qu’un Godzilla mais cependant à trop vouloir en mettre dans la même séquence, on finira par décrocher devant l’ampleur des combats. C’est peut être aussi parce qu’ils arrivent dans une histoire qui est loin d’être celle à laquelle on s’attendait. D’un deuxième épisode, on était en droit d’attendre des explications sur ce qu’on avait pu découvrir dans le premier film et percer le mystère de ces « Précurseurs » et leur motivation à s’emparer de la Terre. Mais en se focalisant sur de nouveaux personnages, cette suite nous donne presque l’impression de vouloir repartir de zéro et qu’il va falloir attendre un éventuel troisième volet pour en savoir plus sur l’univers inventé par Travis Beacham et Guillermo Del Toro.

Révélé par sa prestation dans Attack The Block avant de disparaître des écrans radars jusqu’à être propulsé au firmament comme l’un des personnages principaux de la nouvelle trilogie Star Wars, John Boyega a été choisi comme héros de Pacific Rim : Uprising. Un choix pas forcement très judicieux tant l’acteur peine à s’imposer ici en tête d’affiche tant il parait fade. La faute peut être à un scénario famélique rempli d’un humour tellement déjà vu qu’il n’est jamais drôle et aussi à une distribution qui ne lui permet pas de bonnes interactions. Il n’y a qu’avec le jeune Cailee Spaeny que l’alchimie passe tant la jeune actrice pleine d’énergie est bien plus prometteuse. Tous les autres personnages avec Scott Eastwood en tête sont sans aucun intérêt et n’arriveront pas à nous faire nous attacher à eux tant ils sont caricaturaux. Ce qui fait le plus de peine, c’est de voir le seul trio d’acteurs qui font leur retour dans cette suite être aussi maltraités par cette histoire. La plus grosse déception sera forcement de voir le personnage joué par Charly Day prendre une tournure intéressante mais au final si mal exploitée qu’elle gâche le capital sympathie du personnage tandis que son ancien partenaire de labo joué par Burn Gorman perd toute l’essence de son personnage.

 

Pacific Rim : Uprising

 

Pacific Rim : Uprising n’est clairement pas la suite que l’on attendait après la réussite du film de Guillermo Del Toro. Loin de répondre à nos interrogations, le film semble plutôt jouer la carte du soft reboot pour s’imposer comme un concurrent à Transformers. Même si le scénario pompe encore des éléments de la série animée Neon Genesis Evangelion, le long métrage perd la majorité de ses influences japonaises, terre des Mechas et des Kaijus, qui faisaient tout le sel du premier épisode. Le scénario famélique sans véritable enjeu et l’humour idiot de cette suite ne permettront clairement pas à John Boyega de nous convaincre qu’il mérite vraiment de devenir une tête d’affiche.

 

MON AVIS : 2/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • RÉALISATEUR : Steven S. DeKnight
  • AVEC : John Boyega, Cailee Spaeny, Charlie Day, Scott Eastwood, Adria Arjona, Rinko Kikuchi et Tian Jing
  • SCÉNARISTES : Steven S. DeKnight, Emily Carmichael, Kira Snyder & T.S. Nowlin d’après les personnages créés par Travis Beacham
  • COMPOSITEUR : Lorne Balfe
  • GENRE : Science Fiction, Action
  • DURÉE : 1h51
  • NATIONALITÉ : Américain
  • DISTRIBUTEUR : Universal Pictures France
  • SITE OFFICIELhttp://www.pacificrim-lefilm.fr/
  • DATE DE SORTIE : 21 mars 2018

 

 

 

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