CinémaCritique Ciné

THE YOUNG LADY de William Oldroyd [Critique Ciné]

 

The Young Lady

 

Si The Young Lady n’est pas le film le plus attendu de l’année, il s’est pourtant tailler une solide réputation en remportant de nombreux prix dans les festivals du monde entier en 2016. Il est donc grand temps de vous y intéresser.

 

 

SYNOPSIS : Marié de force à un homme deux fois plus agé qu’elle, Katherine va tromper son ennui en couchant avec le nouveau palefrenier dès que son mari s’absentera. Cette histoire d’amour interdite donnera à la jeune femme une soif de liberté qui la  poussera à commettre des actes dont on ne la pensait pas capable.

 

The Young Lady, Ou Lady MacBeth en version originale, est une nouvelle adaptation très libre du roman russe Lady Macbeth Du District de Mtsensk écrit par Nikolai Leskov en 1865. Une oeuvre qui a donné naissance à un opéra dans les années 1930 et aussi à deux adaptations cinématographiques en Russie en 1961 et en 1994. Pour cette nouvelle adaptation, la scénariste Alice Birch, venue du théâtre Shakespearien, a choisi de transposer l’histoire en Angleterre et s’est associé avec le metteur en scène William Oldroyd dont il s’agit du premier long métrage après avoir lui aussi travaillé à la Royal Shakespeare Company.

 

The Young Lady

 

Ce n’est que dans son titre que The Young Lady (Lady MacBeth) a un rapport avec William Shakespeare car en transposant cette histoire russe dans  l’Angleterre rurale de 1865, c’est beaucoup plus à Jane Austen que l’on pense au premier abord en découvrant le film. The Young Lady commence sans explication préalable par le mariage forcée de Katherine à un homme qu’elle n’aime pas sans que l’on sache comment elle s’est retrouvée là. Alors qu’elle s’apprêtait à une nuit de noces compliquée, son nouveau mari ne la touchera même pas. Pendant de longues semaines, elle restera à s’ennuyer dans leur demeure sans avoir le droit de sortir. Lorsqu’elle aura enfin l’occasion de sortir, ce sera pour s’isoler encore plus dans des vastes plaines désertiques. Autant de scènes qui nous rappellent forcement toutes les grandes intrigues des classiques de la littérature romantique anglaise.

Et puis l’histoire bascule, celle qu’on prenait pour une jeune fille innocente et victime se révèle rebelle et va profiter de l’absence de son mari et son beau père pour faire des galipettes avec le nouveau palefrenier, le plus « méchant garçon » des employés de la maison. Cette passion sauvage métamorphosera Katherine au plus grand effroi des témoins de ses actes de plus en plus horribles. Difficile alors de continuer à la prendre en pitié même si au fond ses actes sont une quête de liberté pour cette femme victime des conditions  de traitement inégales entre femmes et hommes à l’époque qui font d’elle presque l’équivalent d’une esclave comme les serviteurs de la maison.

 

The Young Lady

 

Si on sera aussi secoué par ce personnage c’est grâce à la prestation sans faille de la jeune Florence Pugh. Révélé par son premier film The Falling, encore inédit en France, l’actrice a déjà remporté plusieurs prix pour sa performance. Présente dans presque chaque scène, elle est absolument captivante et nous rappelle un peu Elizabeth Olsen qui a tenu un rôle pas si éloigné dans le film En Secret adapté du Thérèse Raquin d’Emile Zola. Elle eclipsera tous ses partenaires des glaçants Paul Hilton dans le rôle du mari et Christopher Fairbanks en beau père au palefrenier amoureux mais dépassé par les événements joué par Cosmo Jarvis. Il ne faut pas non plus oublier la remarquable Naomi Ackie dans le rôle de la servante Anna.

C’est avec un budget très limité que William Oldroyd a du conjuguer pour réaliser The Young Lady. Il ne faut donc pas s’attendre à des décors majestueux et de somptueux costumes mais cela colle bien au ton très anxiogène du film. Filmant d’abord caméra à l’épaule avec une image très tremblante pour nous signaler la déstabilisation de Katherine, l’image se stabilisera par la suite. Mais ce qui surprendra le plus est l’absence totale de musique dans le film en dehors de la toute dernière séquence. Un parti pris au final pas surprenant pour un réalisateur qui vient du théâtre et aussi peut être une manière de se différencier de l’opéra inspiré par le même roman.

 

The Young Lady

 

The Young Lady est un film réellement surprenant qui s’aventure sur un terrain totalement inattendu et raconte une histoire bien plus complexe que le laisse croire la bande annonce très conventionnelle. Il doit beaucoup à la prestation percutante de la jeune Florence Pugh, d’abord fragile puis rebelle et drôle avant de devenir démoniaque, dont on attend avec impatience de découvrir si elle saura pérenniser ce début de carrière très prometteur.

 

MON AVIS : 3/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • TITRE ORIGINAL : Lady MacBeth
  • REALISATEUR : William Oldroyd
  • AVEC : Florence Pugh, Cosmo Jarvis et Naomi Ackie
  • SCÉNARISTE : Alice Birch d’après le roman de Nikolai Leskov
  • COMPOSITEUR : Dan Jones
  • GENRE : Drame, Thriller
  • DURÉE : 1h29
  • NATIONALITÉ : Britannique
  • DISTRIBUTEUR : KMBO Films
  • SITE OFFICIELhttp://www.protagonistpictures.com/films/lady-macbeth
  • DATE DE SORTIE : 12 avril 2017

 

 

Critique rédigée le 08 mars 2017

 

Une réflexion sur “THE YOUNG LADY de William Oldroyd [Critique Ciné]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.