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ASSASSIN’S CREED de Justin Kurzel [Critique Ciné]

 

Assassin's Creed

 

Attendu depuis plus de cinq ans, l’adaptation cinématographique de la saga vidéo ludique Assassin’s Creed arrive enfin dans les salles obscures en cette fin d’année. Un film clairement attendu avec le fusil tant les adaptation de jeux vidéo n’ont jamais jusque là vraiment réussi à convaincre. Justin Kurzel sera-t-il enfin celui qui réussira à séduire aussi bien les fans du jeux que les cinéphiles ?

 

 

SYNOPSIS : Alors qu’il devait être condamné à mort, Callum Lynch se réveille en tant que prisonnier d’Abstergo. Ces descendants des templiers comptent utiliser son ADN pour remonter la piste de son ancêtre l’Assassin Aguilar de Nerha afin de trouver l’emplacement de la Pomme d’Eden qui détient un secret qui pourrait bouleverser l’humanité.

 

La fanfare de la 20th Century Fox, un résumé défilant sur un fond noir et pourtant ce n’est pas le début du nouveau Star Wars mais bien celui de l’adaptation d’Assassin’s Creed que la Fox a trouvé judicieux de sortir une semaine après Rogue One : A Star Wars Story en pensant faire de l’ombre à la franchise maintenant détenue par Disney avec cette adaptation d’une des sagas vidéoludique les  plus populaires de cette décennie. Mais autant le dire tout de suite, le film de Justin Kurzel est une nouvelle déception qui aura bien du mal à terrasser celui de Gareth Edwards.

 

Assassin's Creed

 

La grosse erreur d’Ubisoft, l’éditeur du jeu et producteur du film, et de la 20th Century Fox est d’avoir confié le projet d’adaptation à Justin Kurzel, un réalisateur qui n’a jamais joué au jeu. Si vous avez eu la curiosité d’aller découvrir son adaptation de Macbeth sortie l’année dernière, alors vous ne serez pas vraiment surpris par cette adaptation d’Assassin’s Creed tant elle ressemble beaucoup à ce précédent film avec malheureusement les mêmes principaux défauts.

Si l’adaptation d’un texte de Shakespeare impliquait forcement de longs passages de dialogues, on ne voit pas trop bien pourquoi l’adaptation du jeu d’action Assassin’s Creed est elle aussi aussi verbeuse. De longs tunnels de dialogues particulièrement ennuyeux auquel auront bien du mal à accrocher ceux qui ne connaissent pas déjà le jeu et qui sont souvent inexplicablement murmurés comme dans Macbeth. On attendait forcement beaucoup des passages dans le passé et les scènes d’action mais là encore, Justin Kurzel aime à tout noyer dans la brume et le brouillard gâchant les reconstitutions comme si il cherchait à masquer les défauts de cette façon. Alors qu’on nous vantait un minimum d’effets numériques, on a au contraire l’impression d’en être submergé.

 

Assassin's Creed

 

Pour éviter la comparaison directe entre le film et les jeux, les scénaristes ont choisi d’inventer de toute pièce une toute nouvelle histoire qui reprend les principaux éléments du jeu vidéo. Un homme qui n’a rien demandé et se retrouve obligé de se brancher à une machine appelée Animus qui lui permet de replonger dans la vie d’un de ses ancêtres comme si il y était pour de vrai. Dans le jeu, il s’appelait Desmond Miles, dans le film c’est Callum Lynch qui remontrera le temps pour se retrouver en Espagne à l’époque de l’inquisition, une période jamais visitée dans les différents épisodes de la saga d’Ubisoft.

Ce que Justin Kurzel et Michael Fassbender ne savaient visiblement pas en portant ce projet, c’est que ce sont les parties historiques d’Assassin’s Creed qui captivent avant tout les joueurs et non pas la partie futuriste. Avec seulement trois branchement à l’Animus pour des scènes spectaculaires mais qui passent bien trop vite pour revenir dans le futur, ils sont carrément passer à coté d’une bonne adaptation. On ne découvrira ici aucun personnages historiques ni de possibilité de réécrire l’Histoire avec un grand H. Même dans les scènes d’action il y a constamment des retours sur les images de Callum branché à l’Animus qui nous rappellent en permanence et de manière inutile qu’il ne s’agit que d’une simulation.

 

Assassin's Creed

 

Au crédit du film, on retiendra tout de même l’interprétation une nouvelle fois impeccable de Michael Fassbender dans le double rôle principal de Callum Lynch et son ancêtre Aguilar de Nerha où il joue à la fois en anglais et en espagnol. Dommage que l’histoire ne desserve pas mieux ce personnage digne d’une véritable franchise. A coté, Marion Cotillard est en service minimum coincé dans les locaux d’Abstergo à répéter souvent les mêmes choses. Quand à Jeremy Irons et Charlotte Rampling, on sent bien qu’il s’agit ici de rôles purement alimentaires tant ils n’ont clairement rien à faire ici. La pauvre Ariane Labed visible uniquement dans les scènes dans l’Animus démontre de bonnes capacités dans l’action que l’on ne lui connaissait pas encore mais qui sont malheureusement trop peu mises en avant.

Ubisoft n’est pas franchement réputé pour ses scénarios et celui de la saga vidéoludique Assassin’s Creed n’est déjà de base pas si facile à saisir à travers les différents jeux qui nécessite à chaque fois une trentaine d’heure pour venir à bout de l’intrigue. En réduisant à deux heures cette intrigue pour en faire un film cela complique forcement les choses même si il s’agit clairement d’un premier épisode d’installation. Les dialogues et les scènes insipides, les retournements de situations trop rapides et l’accumulation de détails qui fâcheront les fans du jeu donnent rapidement envie de quitter la salle pour retourner jouer au jeu.

 

Assassin's Creed

 

Ce n’est toujours pas avec Assassin’s Creed que l’on aura une bonne adaptation d’un jeu vidéo au cinéma. Forcement en confiant le projet à des personnes qui n’ont jamais joué au jeu, le résultat ne pouvait déjà pas à la base satisfaire les fans. Avec son scénario alambiqué, bourré d’incohérences et particulièrement ennuyeux et la réalisation embrumée de Justin Kurzel qui donne à cette histoire l’impression d’être un rêve, voir plutôt un cauchemar, Assassin’s Creed aura aussi beaucoup de mal à convaincre les spectateurs qui ne connaissent pas la saga. Seuls ceux qui étaient fans du MacBeth de Justin Kurzel devraient trouver leur bonheur ici.

 

MON AVIS : 0/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • RÉALISATEUR : Justin Kurzel
  • AVEC : Michael Fassbender, Marion Cotillard, Jeremy Irons et Ariane Labed
  • SCÉNARISTES : Michael Lesslie, Adam Cooper & Bill Collage
  • COMPOSITEUR : Jed Kurzel
  • GENRE : Action, Science Fiction
  • DURÉE : 1h56
  • NATIONALITÉ : Américain
  • DISTRIBUTEUR : 20th Century Fox France
  • SITE OFFICIELhttp://assassinscreed.ubi.com/fr-fr/movie/
  • DATE DE SORTIE : 21 décembre 2016

 

 

3 réflexions sur “ASSASSIN’S CREED de Justin Kurzel [Critique Ciné]

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