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Critique Ciné : CREED, L’HERITAGE DE ROCKY BALBOA de Ryan Coogler


Creed, L'Héritage De Rocky Balboa

Née en 2015 avec Mad Max, Terminator Genysis, Jurassic World et le nouveau Star Wars la mode du « Soft Reboot » se poursuit en 2016 avec Creed. Une suite ou plutôt un spin of qui vient encore faire ressortir l’Étalon Italien de sa retraite pour accompagner un nouveau boxeur appelé à être le héros d’une nouvelle franchise. En plus de trente ans, on pensait avoir fait le tour de la saga Rocky Balboa, alors que peut donc bien apporter ce nouvel opus ?

SYNOPSIS : Depuis sa tendre enfance Adonis Johnson a grandi en passant de familles d’accueil en foyers sociaux jusqu’à finir en maison de correction. Lorsque Mary Anne Creed vient le sortir de là, il apprend qu’il est le fils illégitime du grand boxeur Apollo Creed. Après de belles études, il occupe désormais un poste important dans une grande entreprise mais au fond de lui il a envie de marcher sur les traces de son père. Il décide tout d’un coup de tout plaquer et va demander l’aide de Rocky Balboa pour l’entraîner.

On peut voir un parallèle assez flagrant entre le scénario de Creed et la création de ce film. Alors que Sylvester Stallone avait raccroché les gants en 2007 avec ce qui devait être le dernier volet de la saga de Rocky Balboa, il a reçu la visite de Ryan Coogler qui en grand fan a eu l’idée pour relancer la franchise. D’abord réticent Sylvester Stallone, qui avait écrit et réalisé lui même la majorité des films, a fini par accepter d’y participer un peu comme Rocky accepte d’entraîner le fils d’Apollo Creed.

Le scénario de Creed sent beaucoup la fan fiction et même son personnage principal Adonis Jonhson a parfois plutôt l’air de connaître par cœur les précédents films plutôt que la carrière de boxeur de Rocky Balboa. En effet Il cite des scènes cultes des précédents longs métrages dont on se demande comment il a eu connaissance comme le troisième combat en huis clos entre Apollo et Rocky qui était pourtant censé être secret et dont il veut connaître la fin comme tous les fans de la saga.

Creed, L'Héritage De Rocky Balboa

L’histoire en elle même rappelle aussi beaucoup celle du premier Rocky, un jeune homme volontaire et courageux qui donnerait tout pour devenir champion de boxe. En chemin, il rencontre l’amour avec une gentille fille et s’entraîne dur pour arriver à ses fins. Tout cela donne une furieuse impression de déjà vu et au fond le film aurait peut être du se passer carrément de faire revenir Rocky car au final ce sont ses scènes que l’on attend le plus sans vraiment avoir rien à faire de l’histoire d’Adonis Johnson. Les combats de boxe ne présentent aucune nouveauté dans le genre et l’insertion sur l’écran des statistiques de chaque boxeur nous fait quitter l’aspect cinématographique et donne une impression un télé-réalité sur la boxe.

L’acteur Michael B. Jordan a la chance d’avoir croisé la route de réalisateurs fidèles puisqu’il avait déjà tourné avec Ryan Coogler l’histoire vraie de Fruitvale Station. C’est aussi ainsi qu’il s’est retrouvé l’année dernière dans le catastrophique reboot des 4 Fantastiques de Josh Trank qui l’avait fait connaître grâce à l’original Chronicle. Dans Creed, il n’arrive vraiment pas à la cheville de Carl Weathers qui incarnait le grand Apollo Creed. Il ne suffit pas de se faire pousser les muscles, il faut aussi un charisme de taille et Michael B. Jordan en manque cruellement.

Creed, L'Héritage De Rocky Balboa

Le Golden Globe du meilleur second rôle qu’a remporté Sylvester Stallone est sans aucun doute plus pour récompenser sa prestation dans l’ensemble des précédents films plutôt que dans celui-ci. Il n’est clairement là que pour attirer le public qui ne serait certainement pas venu si il s’agissait juste d’un spin of sur un nouveau personnage. Tout a déjà été dit dans les précédents films, cela fait même deux fois que Rocky a voulu tout arrêter et former la relève. Ryan Coogler tire sur la corde en donnant à l’Étalon Italien, un nouveau combat mais cette fois ci contre la maladie. C’est un vrai plaisir de retrouver l’acteur dans son plus grand rôle mais revenir juste en second rôle est pour le moins frustrant d’autant que la conclusion de Rocky Balboa était largement suffisante.

Mais ce qui est vraiment triste dans Creed, c’est de voir que tous les seconds rôles savoureux sont désormais décédés dans la saga alors qu’ils sont tous encore vivant à l’exception de Burgess Meredith qui jouait Mickey. Pas de Paulie (Burt Young) pour la bonne humeur ni de Adrian (Talia Shire) pour la tendresse. Quand au fils de Rocky, il est à peine évoqué comme si il l’avait presque rayé de sa vie. Même Carl Weathers qui jouait Apollo Creed n’a pas eu le droit à un caméo. Le personnage de sa femme a même été redistribué à Phylicia Rashad du Cosby Show qui remplace Sylvia Meals. Au final, le seul nouveau personnage un peu intéressant est Bianca, petite amie d’Adonis jouée par Tessa Thompson, sensible et plus attachante dans son parcours de chanteuse.

Creed, L'Héritage De Rocky Balboa

MON AVIS :

 2/5 

Quelle déception que ce Creed ! Le soft reboot de Ryan Coogler ne fait qu’imiter les meilleurs épisodes de la saga sans en avoir la réussite. Le film regarde clairement vers le passé sans se soucier de ce qui a pu être fait depuis le premier Rocky. Depuis, Darren Aronofsky avec The Wrestler et Antoine Fuqua avec La Rage Au Ventre, ont su redonner au genre ses lettres de noblesse et Jake Gyllenhaal bat à plate couture Michael B. Jordan dans le rôle du boxeur revanchard. On en vient à penser que Sylvester Stallone a peut être fait exprès de ne pas remercier Ryan Coogler lorsqu’il a reçu son Golden Globe. Le réalisateur ne sera d’ailleurs pas de la suite que la Warner se dépêche de mettre en chantier pendant qu’il est occupé sur Black Panther pour Marvel. Il faudrait mieux pourtant savoir vraiment donner une fin à cette saga.

FICHE TECHNIQUE :

    • TITRE ORIGINAL : Creed
    • RÉALISATEUR : Ryan Coogler
    • AVEC : Michael B. Jordan, Sylvester Stallone, Tessa Thompson & Phylicia Rashad
    • SCÉNARISTE : Ryan Coogler & Aaron Covington
    • MUSIQUE : Ludwig Göransson
    • GENRE : Drame
    • DURÉE : 2h14
    • NATIONALITÉ : Américain
    • DISTRIBUTEUR : Warner Bros France
    • DATE DE SORTIE : 13 janvier 2016

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