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LA FÊTE EST FINIE de Marie Garel-Weiss [Critique Ciné]

 

La Fête Est Finie

 

La scénariste Marie Garel-Weiss passe pour la première à la réalisation avec La Fête Est Finie qui arrive en salles déjà largement récompensé en festival. Tenons-nous là un premier favori pour les César 2019 ?

 

 

SYNOPSIS : Céleste et Sihem ne se connaissaient pas avant de se retrouver  envoyées le même jour dans un centre de désintoxication. Rapidement les deux jeunes femmes vont se rapprocher dans cette épreuve mais pour avoir fait le mur une nuit, elles vont être renvoyées de l’établissement. Livrées à elles mêmes, elle vont devoir tenter de s’en sortir seules mais ne tarderont pas à replonger. Il leur faudra beaucoup de force pour arriver à résister à la tentation et se trouver un but dans la vie.

 

Scénariste spécialisée dans le film de genre qui a commencé par la comédie  de science fiction Atomik Circus avant de signer les scénario du film de zombies Goal Of The Dead et du film d’horreur Alone, Marie Garel-Weiss calme le jeu pour son passage derrière la caméra. C’est en effet avec un drame inspiré en partie de son propre passé de toxicomane qu’elle a choisi de réaliser son premier long métrage emprunt d’un grand réalisme. Déjà vainqueur de deux prix du public et des prix d’interprétation pour ses deux actrices principales, La Fête Est Finie est sortie trop tard pour pouvoir figurer aux nominations des César 2018 mais pourrait bien faire parler de lui pour la cérémonie de 2019.

 

La Fête Est Finie

 

Hésitant entre le véritable film de fiction et le documentaire, La Fête Est Finie nous plongera rapidement dans la cruelle réalité d’un centre de désintoxication. Une vie en collectivité aux activités toutes plus ennuyeuses les unes que les autres et aux règles stricts où en plus de gérer leur propre problème Céleste et Sihem qui se sont retrouvées de force là bas vont devoir supporter les problèmes des autres et leur qu’en- dira- t-on. Comme elles, on aimerait pouvoir s’échapper de là pour éviter les discours ennuyeux sur la dépendance et les confessions larmoyantes des toxicos en traitement car le plus intéressant dans ce film est la belle histoire d’amitié que les jeunes filles sont en train de se créer.

C’est la seconde partie du film qui est la plus intéressante alors que les jeunes filles vont devoir se serrer les coudes pour s’en sortir après avoir été renvoyées du centre. C’est à ce moment là que le doute et un petit suspense s’installent pour savoir si cette amitié est une bonne chose où si elle peut s’avérer toxique. Evidemment, à la première soirée en boite la tentation sera trop forte et le film prend une tournure plus sombre. Mais le film semble vouloir être avant tout un message positif à destination des toxicomanes et il retrouvera vite la lumière pour raconter comment Céleste va finalement réussir à s’en sortir sans Sihem qui alors qu’elle paraissait la plus équilibrée va connaitre une descente aux enfers qui sera totalement éclipsée du film.

 

La Fête Est Finie

 

Alors qu’on pouvait s’attendre à une histoire sombre et parfois insoutenable dans la lignée d’un Requiem For A Dream ou un Trainspotting surtout de la part d’une scénariste qui vient du fantastique et de l’horreur. Nous sommes malheureusement bien ici dans un film typiquement français qui aime filmer les malheurs des autres de manière assez indécente pour satisfaire des spectateurs un brin voyeurs qui ne connaissent rien de la vie et qui portent aux nues des histoires réalistes qu’il suffirait de s’intéresser à ce qui passe autour d’eux pour être vu en vraie. De plus, le film va trop vite et fait croire qu’au fond, il ne suffisait qu’elle se sorte les doigts pour avoir une vie normale. Cette rédemption trop soudaine ne met pas suffisamment en garde contre les dangers de la drogue et c’est bien dommage.

Là où La Fête Est Finie est en revanche irréprochable c’est dans le choix de ses actrices principales. Il révèle la jeune Clémence Boisnard aperçue dans Gare Du Nord et L’âge Atomique mais qui porte ici le film sur ses épaules dans le rôle de Céleste, boule d’énergie qui peut se montrer effrayante mais aussi parfois totalement adorable. Révélée par son rôle dans Fatima qui lui a valu le césar du meilleur espoir féminin l’année dernière, Zita Hanrot est aussi très attachante dans ces malheurs. Les deux actrices forment un duo qui rappelle celui de Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos dans leurs liens extrêmement forts proche d’un amour platonique. Le choix de Marie Denarnaud pour jouer la mère de Céleste parait une évidence  tant les deux actrices se ressemblent. On s’étonnera de retrouver ici le trop rare Michel Muller dans un  micro-rôle de docteur au tout début du film.

 

La Fête Est Finie

 

De la part d’une scénariste venue de l’horreur et du fantastique, on aurait pu s’attendre à un film sombre et angoissant à la manière d’un Requiem For A Dream ou un Trainspotting pour dégoutter les gens de la drogue mais La Fête Est Finie est en fait plus un film de guérison qui s’adresse principalement aux toxicos pour leur montrer qu’en trouvant une  raison de vivre, ils pourront s’en sortir. Le spectateur lambda ne trouvera pas donc forcement sa place devant ce récit à part pour se prouver qu’il y a des gens qui ont des vies plus malheureuses qu’eux. De ce petit film qui ne raconte quasiment rien de plus que ce que montre la bande annonce, on retiendra surtout la prestation attachante de Clémence Boisnard et Zita Hanrot qui n’ont pas volé leur prix d’interprétation.

 

MON AVIS : 2/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

 

 

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