FOXCATCHER de Bennet Miller [critique ciné]
Récompensé du Prix De La Mise En Scène à Cannes, Foxcatcher espère désormais faire parti des favoris pour les prochains Oscars au coté de La Merveilleuse Histoire Du Temps et The Imitation Game. Des films sortis aux Etats Unis depuis déjà plusieurs semaines sur lequel le public français a désormais la possibilité de se faire un avis avant le verdict le 22 février. Alors que donne le film de Bennet Miller ?
Champion Olympique de Lutte, Mark Schultz mène sa vie en permanence dans l’ombre de son frère, plus célèbre que lui, qui lui sert de coach. D’entraînement en entraînement, le jeune sportif mène une vie plutôt misérable et sans véritable gloire. Lorsque l’homme d’affaire John E. Du Pont lui propose de s’installer dans sa propriété de Foxcatcher pour l’aider à monter une équipe pour remporter les jeux de Seoul, Mark y voit l’occasion de s’affranchir enfin de son frère et de mener la grande vie. Entre les deux hommes, s’installent rapidement une grande complicité mais leur train de vie très diffèrent va vite faire dégénérer leur relation.
Comme tous les films du réalisateur Bennet Miller, Foxcatcher est une histoire vraie. Le long métrage suit la vie du millionnaire John Du Pont et des frères Schultz sur un laps de temps de près de trois ans durant lesquels les trois hommes ont du s’apprivoiser afin de mener l’équipe de lutte des Etats Unis vers un nouveau succès. Des relations pas très évidentes car chacun avait son fort caractère et n’était pas du genre à marcher à la baguette.
Pour ressembler à leurs personnages Steve Carell, Channing Tatum et Mark Ruffalo ont chacun du passer des heures au maquillage pour voir leur visage recouvert de latex afin d’estomper leur traits naturels et totalement s’effacer. Cela est particulièrement flagrant pour Mark Ruffalo qui est celui qui ressemble le plus à son personnage Dave Schultz. De même pour Steve Carell que l’on aura du mal à reconnaître mais dont la ressemblance avec John Dupont reste approximative. Channing Tatum est le plus reconnaissable de tous avec seulement quelques changement mineurs à son apparence.
Depuis Cannes, on parle beaucoup de la performance de Steve Carell mais au final celle ci n’a rien de vraiment transcendante. Certes cela le change des comédies telles que 40 Ans Toujours Puceau ou Max La Menace, mais il nous a déjà montré qu’il était capable de jouer des rôles bien plus dramatiques. Handycapé par le Latex, il donne l’impression d’une gêne permanente comme si il jouait un personnage au visage reconstitué. Des expressions que le vrai John E. Dupont ne semblait pas avoir. Le coach était un personnage qui bouillonnait à l’intérieur mais dont les colères étaient très placides. Si cela se voit bien dans la performance de Steve Carrel, cela ne donne pas pour autant de scènes vraiment intéressantes pour le grand écran.
Difficile de comprendre le point de vue du réalisateur Bennet Miller qui reste très évasif sur cette histoire. Après avoir suivi dans un premier temps Channing Tatum, celui-ci semble totalement passer au second plan dès son arrivée à FoxCatcher. Une fois l’amitié scéllé entre les deux hommes, Mark Schultz sombre dans une traversée du désert très mal expliquée alors qu’elle joue pourtant un rôle important dans les événements. C’est comme si le réalisateur s’imaginait que les spectateurs connaissaient si bien cette histoire qu’il n’avait pas besoin d’entrer dans les détails.
On a bien du mal à se rendre compte de ce qui a pu motiver le jury Cannois pour décerner le prix de la mise en scène à Foxcatcher. La photographie n’a rien d’exceptionnelle, les cadrages sont très académiques et la musique met tellement de temps à se faire entendre qu’on pourrait croire au début qu’il n’y en aurait même pas. Même les combats de lutte sont filmés sans aucun enjeu et les néophytes en la matière n’y comprendront probablement rien. Dommage pour Mark Ruffalo et Channing Tatum dont le dur entraînement paie à l’écran. Bref, ce prix semble avoir été donné à défaut, histoire que le film ne reparte pas de la Croisette sans récompenses.
MON AVIS : 2/5 |
En sortant de la projection de Foxcatcher, on a franchement l’impression d’avoir vu un film totalement survendu. Que ce soit dans sa réalisation ou dans la performance de ses comédiens, rien dans le film de Bennet Miller ne mérite le concert d’éloges entendues jusque là. Même dans ses rôles les plus débiles, Steve Carell est bien plus intéressant que dans ce personnage insensible dont ne semble sortir aucune émotion. L’histoire ne paraît que superficiellement survolée et manque cruellement de détails pour devenir passionnante. |
FICHE TECHNIQUE :
- – RÉALISATEUR : Bennet Miller
- – AVEC : Steve Carrel, Channing Tatum & Mark Ruffalo
- – SCENARISTES : E. Max Frye & Dan Futterman
- – GENRE : Biopic, Drame
- – DUREE : 2h14
- – MUSIQUE : Rob Simonsen
- – NATIONALITE : Américaine
- – DISTRIBUTEUR : Mars Distributions
- – SITE OFFICIEL : http://sonyclassics.com/foxcatcher/
- – DATE DE SORTIE : 21 Janvier 2015
BONUS : Une vidéo du vrai John E. Du Pont