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GALVESTON de Mélanie Laurent [Critique Ciné]

 

Galveston

 

C’est au tour de Mélanie Laurent de céder aux sirènes américaines pour son quatrième long métrage Galveston, mais comment résistez lorsqu’on se voit offrir l’opportunité d’adapter un roman du scénariste de True Detective ?

 

AVERTISSEMENT  : DES SCÈNES, DES PROPOS OU DES IMAGES PEUVENT HEURTER LA SENSIBILITÉ DES SPECTATEURS 

 

SYNOPSIS : En échappant de justesse à un guet-apens organisé par son boss pour l’abattre, Roy embarque avec lui Rocky, une jeune prostituée ligotée dans la pièce. N’ayant chacun plus rien à attendre de la vie, ils vont tenter de fuir tous ceux qui leur veulent du mal pour se réfugier à Galveston.

 

Moins d’un an après la sortie de son troisième long métrage de fiction Plonger, Mélanie Laurent est déjà de retour avec son nouveau long métrage en tant que réalisatrice Galveston. Pour ce quatrième film, la jeune cinéaste  a accepté la proposition de Tyler Davidson le producteur  de Take Shelter de venir mettre en scène aux Etats Unis l’adaptation du roman Galveston écrit en 2010 par Nic Pizzolato, le célèbre créateur de la série True Detective,  qui partage le même univers sombre et violent. Autant dire qu’on n’attendait clairement l’actrice et réalisatrice dans ce registre.

 

Galveston

 

Galveston commence comme un film de gangster en suivant Roy, un petit homme de main d’un mafieux local de 40 ans dont on ne saura jamais en détail le passé même si on voit sur sa tête que sa vie n’a pas dû être facile tous les jours.  Il vient d’apprendre qu’il a une tache sur le poumon et sans écouter l’avis du médecin, il se croit déjà condamné et n’a donc plus rien à perdre. Ce n’est pas pour autant qu’il va accepter de se faire abattre froidement dans un guet-apens tendu contre lui pour des raisons encore inconnues. C’est dans cette maison où il aurait du mourir qu’il découvrira Rocky, une jeune prostituée ligotée à une chaise qui n’allait certainement pas tarder elle aussi à passer un sale quart d’heure. Leur seul point commun dans la vie est qu’ils risquent tous les deux d’être retrouvés par les hommes de main de son patron et décideront alors de ne plus se quitter.

Après ce début nerveux, le film donnera presque l’impression de changer de genre pour tourner au drame. La cavale de Roy et Rocky se traînera un peu en longueur sans qu’il ne se passe grand chose. Curieusement, au lieu de partir au loin, ils vont rester dans les parages et se cacher dans un motel rappelant le récent The Florida Project même si nous sommes au Texas. C’est peut être là que l’on verra le plus la patte de Mélanie Laurent sur cette histoire. Sans sombrer immédiatement dans une romance improbable, le film prend le temps d’installer de vrais sentiments entre le duo. Il faudra vraiment attendre la dernière partie du film pour que le film reprenne le genre du polar et nous file une bonne grosse claque avec une longue scène tout en plan séquence bien tendue et une toute dernière scène dramatique particulièrement émouvante qui finira de nous scotcher.

 

Galveston

 

Accompagné de son fidèle directeur photo Arnaud Potier qui l’avait déjà aidé sur ces trois précédents films, Mélanie Laurent nous offrira bien souvent des plans franchement magnifiques profitant de décors naturels américains comme on n’en trouve pas par chez nous. Si on n’est pas au courant, on pourrait croire à un vrai film américain tant la jeune cinéaste a réussi à donner à son film une véritable atmosphère proche du cinéma de Jeremy Saulnier, réalisateur de Blue Ruin et Green Room.

La réussite de Galveston repose cependant avant tout sur ses deux acteurs principaux. Mélanie Laurent offre ici à Ben Foster un nouveau rôle en or en faisant de lui le véritable « héros » de Galveston. Une prestation sur le fil toujours au bord d’une immense tension ou une explosion d’émotion. Pour Elle Fanning, elle reste encore une fois dans le registre de la « baby doll » irrésistible mais donne cette fois ci encore plus avec ce rôle bien plus dur et dramatique que d’habitude. Elle nous fera oublier ainsi la déception du Mary Shelley même si elle n’était pour rien dans le ratage du film. Dans les seconds rôles, on apercevra le temps d’une scène où deux la très belle Maria Valverde, héroïne de Plonger et Beau Bridges en mafieux local. En l’espace d’une seule scène la jeune Lili Reinhart, vue dans la série Riverdale, arrivera sans peine à nous mettre au bord des larmes, ce qui laisse envisager une grande carrière si on lui donne sa chance sur grand écran.

 

Galveston

 

Des nombreux réalisateurs français qui ont tenté leur chance à Hollywood, Mélanie Laurent est peut être celle qui s’en sort le mieux. Impossible de ne pas être surpris par la maîtrise visuelle que démontre ici la jeune réalisatrice pour son quatrième film. Si il donne souvent l’impression de ne pas raconter grand chose, le long métrage nous réserve des scènes particulièrement intenses en terme de violence et d’émotions portées par un Ben Foster et une Elle Fanning absolument impeccables.
MON AVIS : 3/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • RÉALISATEUR : Mélanie Laurent
  • AVEC : Ben Foster, Elle Fanning, María Valverde, Lili Reinhart et Beau Bridges
  • SCÉNARISTE : Mélanie Laurent d’après l’oeuvre de Nic Pizzolato
  • COMPOSITEUR :
  • GENRE : Policier
  • DURÉE : 1h31
  • NATIONALITÉ : Américain
  • DISTRIBUTEUR : The Jokers
  • SITE OFFICIELhttp://www.thejokersfilms.com/films/galveston/
  • DATE DE SORTIE : 10 octobre 2018

 

 

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