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LA MULE DE CLINT EASTWOOD [Critique Ciné]

 

La Mule

 

 

A 88 ans, Clint Eastwood renfile la double casquette d’acteur et réalisateur dix ans après Gran Torino pour le drame La Mule aux allures de film testament.

 

 

 

 

SYNOPSIS : Vétéran de la Guerre De Corée, Earl Stone a consacré sa vie à son métier d’horticulteur au point d’en délaisser sa famille. Pendant longtemps ce dévouement lui a valu l’admiration de tous mais les affaires n’étant plus aussi florissantes, Il est maintenant sur le point de tout perdre. Afin de sauver son entreprise, il va accepter la proposition d’acheminer un sac au contenu inconnu contre une forte somme d’argent et finir par se prendre au jeu au point de devenir le plus performant des livreurs sans se douter que les agents de la DEA sont sur sa trace.

 

Déjà sept ans que nous n’avions plus vu Clint Eastwood en tant qu’acteur ! La dernière fois c’était dans le film Une Nouvelle Chance sorti en 2012 sans vraiment marquer les esprits. Se consacrant depuis uniquement à la réalisation avec sa trilogie en hommage aux héros américains : American Sniper / Sully / Le 15h17 pour Paris, il avait totalement laissé de coté sa carrière d’acteur au point qu’on ne pensait plus le voir un jour à nouveau devant la caméra. Il aura fallu qu’il découvre l’histoire vraie du vétéran Leo Sharp arrêté à 90 ans parce qu’il servait de mule  pour le faire changer d’avis.

 

La Mule

 

Il faut l’avouer voir Clint Eastwood aussi vieux sur le grand écran fait un certain choc au début. On repense forcement à l’époque où il jouait l’Inspecteur Harry ou les cowboys pour Sergio Leone. Passé l’effet de surprise, on reconnaîtra encore bien ses traits derrière toutes ces rides surtout lorsqu’il fait le charmeur. Le voir ainsi plus fragile ajoute forcement tout de suite de l’émotion et nous aide à nous attacher à ce pauvre Earl Stone sur le point de tout perdre. Si il est tout aussi perdu dans le monde actuel que le personnage qu’il jouait dans Gran Torino, ce nouvel héros à le mérite d’être au moins bien plus sympathique. Son grand age excusant bien souvent son racisme involontaire lié au fossé entre générations.

La Mule est un peu une sorte de road trip qui prend vraiment tout son temps pour raconter son histoire. Sans que l’on s’ennuie vraiment, on pourra trouver certaines scènes assez répétitives à voir au moins cinq fois Earl Stone prendre son chargement avant de sillonner les routes. Il faudra prendre son mal en patience pour attendre des scènes bien plus intéressantes notamment dans les relations compliquées que le vieil homme entretient avec sa famille pour lequel il n’a jamais été là. La Mule semble être avant tout un film sur le temps qui passe et sur le fait qu’il faut éviter de vivre avec des regrets. En cela, il se montrera souvent particulièrement émouvant et devrait faire écho chez beaucoup de spectateurs dans les relations qu’ils peuvent avoir avec leur propre famille.

 

La Mule

 

Il y a aussi une partie polar vraiment réussie dans La Mule avec un bon suspense que ce soit dans la relation que Earl Stone peut avoir avec les trafiquants qui l’emploie sans réellement l’impressionner en tant qu’ancien militaire. Et il y a aussi en parallèle la traque menée par la D.E.A. pour tenter de stopper le trafic de drogues à laquelle participe un peu trop naïvement le vieil homme. Celui-ci ne semble en effet pas voir où est le mal dans ce qu’il fait tant les sommes récoltées lui permettent de jouer les bienfaiteurs pour sa famille et son entourage. Alors que l’étau se resserre sur lui, on ne pourra s’empêcher de frissonner pour ce vieillard de peur que le pire ne lui arrive.

Pour partager l’affiche de La Mule, Clint Eastwood a fait appel à plusieurs connaissances comme Bradley Cooper, qu’il avait dirigé dans American Sniper, qui joue ici l’agent de la D.E.A. à ses trousses, et dont Lawrence Fisburne, vu dans Mystic Rivers, joue le chef. Pour incarner la fille de Earl Stone, il a choisi sa propre fille Alison Eastwood. On appréciera aussi les prestations pleines d’émotions de Dianne West en épouse délaissée et Taissa Farmiga en petite fille de Earl. Plus anecdotique, Andy Garcia tient le rôle du chef du cartel mais n’aura qu’une brève apparition dans le film, laissant plus de place à ses hommes de main comme celui joué par Clifton Collis Jr.

 

La Mule

 

Bien plus réussi que Le 15h17 Pour Paris, La Mule pourrait être une bonne façon de tirer sa révérence pour Clint Eastwood que ce soit devant ou derrière la caméra. Bien qu’un peu long, ce nouveau long métrage ne manque pas de moments d’émotions. On passe du rire aux larmes et aux frissons devant l’histoire pas comme les autres de ce nonagénaire qui cherche à réparer les erreurs du passé et qui ne se laisse pas faire. Sans prétendre être le film de l’année, La Mule est un agréable divertissement qui devrait sans peine séduire les fans du réalisateur.

 

MON AVIS : 3/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • TITRE ORIGINAL : The Mule
  • RÉALISATEUR : Clint Eastwood
  • AVEC : Clint Eastwood, Bradley Cooper, Taissa Farmiga, Dianne Wiest & Alison Eastwood
  • SCÉNARISTE : Nick Schenk d’après un article de Sam Dolnick
  • GENRE : Drame
  • NATIONALITÉ : Américain
  • SITE OFFICIELhttp://www.themulefilm.net/
  • DATE DE SORTIE : 23 janvier 2019

 

 

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