SYMPHONY X – EUROPEAN TOUR 2024 – LA MACHINE DU MOULIN ROUGE – PARIS – 11/09/2024 [Chronique Concert]
Symphony X était de retour pour la troisième fois à La Machine Du Moulin Rouge à Paris ce mercredi dans le cadre de leur nouvelle tournée européenne.
Neuf ans après la sortie de leur dernier album Underworld et cinq ans après leur dernier concert à Paris, Symphony X n’a toujours pas de nouveau disque à vendre mais cela ne les empêche pas de venir se rappeler à nous avec une nouvelle tournée européenne. Grâce au travail commun des tourneurs Garmonbozia et Base Productions ce n’est pas moins de trois dates en France qui ont été prévues pour cet « European Tour 2024« . Après le concert à Lyon le 10 septembre et avant celui à Wasquehal le 14, Symphony X faisait leur retour pour la troisième fois consécutive à La Machine Du Moulin Rouge ce mercredi 11 septembre 2024 pour le plus grand plaisir des fans qui ne les ont pas oubliés.
C’est à Edge Of Paradise que revient le privilège d’ouvrir pour Symphony X pour cette nouvelle tournée européenne. Fondé en 2011, ce groupe de hard rock américain encore méconnu était déjà venu pour la première fois à Paris il y a cinq ans à La Machine Du Moulin Rouge mais cette fois en première partie de Sonata Arctica. Si leur nom Edge Of Paradise pourrait faire un bon titre de chanson pour Symphony X, leur style musical ne fera clairement pas d’ombre à la tête d’affiche. Première partie oblige, le groupe ne bénéficiera pas d’un son optimal et aura même le droit à une coupure complète de la sono en pleine chanson qu’ils n’auront pas le temps de reprendre même si le problème sera pourtant vite réglé. En « battle armor » à la Alissa White-Gluz d’Arch Enemy mi boule à facette et mi guirlande clignotante, la chanteuse Margarita Monet démontre une bonne puissance vocale mais bien moins brutale desservie malheureusement par les problèmes de son. Mais c’est surtout musicalement que les titres un peu trop mous et très semblables du groupe auront bien du mal à chauffer le public.
Si il y a cinq ans, Symphony X célébrait ses vingt cinq ans de carrière lors de leur précédente tournée, les musiciens auraient dû en toute logique prétendre fêter leur trentième anniversaire pour cette nouvelle tournée. Cependant si nous nous attendions à un concert en forme de Best Of, ce nouveau concert n’était en réalité encore une fois que le simple prolongement de la tournée Underworld. Il faisait également la part belle aux deux précédents albums Paradise Lost et Iconoclast qui selon la page Wikipedia du groupe leur aurait permis de connaitre un certain succès commercial avec une 76ème place décrochée au Billboard 200.
Preuve que ce nouveau concert n’est que le prolongement de la tournée précédente, c’est encore par le titre Iconoclast que s’ouvrait le show comme en 2019. Sur les douze titres joués ce soir, la setlist contenait cinq titres déjà présents la dernière fois là où le répertoire de Symphony X laissait pourtant le choix pour un show totalement inédit qui aurait pu réjouir un peu plus les fans de la première heure. Le chanteur Russell Allen ne manquera pas d’évoquer dans son premier speech combien la France est importante pour le groupe qui y a connu ses premiers succès mais pour autant à part The Divine Wings Of Tragedy, V et The Odyssey, les vieux albums passeront encore une fois à la trappe comme en 2016 et 2019. Nous retiendrons aussi de cette première prise de parole, la très bonne nouvelle de l’annonce d’un nouvel album prévu pour l’année prochaine et qui s’accompagnera d’une nouvelle tournée.
Outre cette setlist qui donnera l’impression de manquer de classiques, c’est surtout le gros problème de son qui viendra vraiment gâcher le concert. Si nous pensions que le son s’arrangerait avec l’arrivée sur scène de Symphony X, il n’y aura malheureusement pas de réelles améliorations pour l’apparition de Michael Romeo et consorts. Un dilemme cornélien semblera s’imposer aux fans entre rester dans les premiers rangs pour voir de près le groupe en subissant un son très mal réglé avec les guitares coincées sur la gauche, la basse trop forte à droite et la voix de Russel Allen trop en retrait où bien se mettre dans le fond de la salle pour profiter peut être d’un meilleur mixage au risque en revanche de ne plus voir grand chose car le concert affichait complet. Malgré tout, le son calamiteux ne semble pas avoir gêné grand monde dans le public qui semblera vraiment bien chaud et ravi de retrouver leur groupe préféré sur scène.
Malgré ces problèmes de son dont les membres de Symphony X n’ont pas l’air de se douter, il faut bien reconnaitre que les musiciens sont toujours en grande forme même après cinq ans d’absence. Russel Allen est un frontman impressionnant qui aime choisir régulièrement un spectateur aux premiers rangs pour chanter ses histoires en le regardant les yeux dans les yeux. Malgré sa virtuosité, le guitariste Michael Romeo n’est pas le genre à se montrer trop démonstratif et reste au contraire très modeste sur scène. Ceux qui ne l’ont jamais vu auparavant pourront être étonné par la manière de jouer du bassiste Michael LePond sur le manche de son instrument qui sort vraiment de l’ordinaire. En arrière plan, nous n’aurons malheureusement pas vraiment l’occasion de voir le claviériste Michael Pinnella vraiment à l’œuvre caché par son instrument. Comme Jordan Rudess dans Dream Theater, il aurait tout à gagner à jouer de profil pour que nous puisons mieux le voir. Quand au batteur Jason Rullo, nous n’entendrons que son efficacité sur la caisse claire et la double grosse caisse tandis que ses breaks seront masqués par les problèmes de son. Là où Symphony X n’avait joué que dix titres en 2019, nous aurons cette fois le droit à deux chansons en plus avec en final un doublé de l’album The Divine Wings Of Tragedy. Mais 1h30 de concert pour un groupe de Metal Progressif cela reste toujours un peu trop léger.
Avec le retour de Symphony X à Paris, nous avions prévu d’en prendre plein les yeux et les oreilles mais si le groupe se montre toujours très en forme, les problèmes de son aux premiers rangs viendront vraiment gâcher le concert. De même, cette setlist trop focalisée sur les albums les plus récents aura de quoi décevoir les fans de la première heure attachés aux premiers albums qui semblent aujourd’hui être totalement oubliés par le groupe.
SETLIST :
01. Iconoclast
02. Nevermore
03. Inferno
04. Serpent’s Kiss
05. Without You
06. To Hell And Back
07. Evolution (The Grand Design)
08. Run With The Devil
09. Set The World On Fire (The Lie Of Lies)
Rappel :
10. Paradise Lost
11. Out Of Ashes
12. Of Sins And Shadows
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