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THE BATMAN de Matt Reeves [Critique Ciné]

THE BATMAN de Matt Reeves [Critique Ciné]

The Batman

Le plus populaire des super héros DC Comics revient pour de nouvelles aventures plus sombres que jamais dans The Batman.

La Warner ne pourra apparemment jamais se passer de Batman. Alors que Marvel Studios n’hésite pas a donner leur chance a des héros parfois inconnus du grand public tels que Shang-Chi ou Les Éternels, chez DC Comics, l’homme chauve souris reste toujours une valeur refuge. Apres s’être fourvoyé en mettant des bâtons dans les roues de la vision de Zack Snyder pourtant bien parti avec Batman V Superman, le studio n’avait plus d’autre choix que de repartir à zéro pour sauver le super héros. Si The Batman devait initialement être le grand film solo du Batman de Ben Affleck dont l’acteur aurait aussi dû être le scénariste et le réalisateur, c’est finalement un tout autre film écrit et réalisé par Matt Reeves qui nous arrive ce mercredi au cinéma.

C’est forcément avec un peu de lassitude de revoir encore raconté à peu près la même histoire que dans les autres films et séries que l’on part découvrir ce nouveau reboot. Il ne faudra cependant que quelques minutes pour se plonger au final dans cette nouvelle version bien noire. Le Gotham de Matt Reeves semble clairement s’inspirer de celui des jeux vidéo de la saga Arkham dans son architecture et par ses bandes de voyous à chaque coin de rue mais aussi à New York avec sa version de Time Square et du Madison Square Garden. La première apparition de The Batman sur fond d’un thème musical très sombre qui ressemble beaucoup à la Marche Impériale de Star Wars finira de nous convaincre que nous allons assister à un très grand film. Ceux qui n’avaient pas foi en Robert Pattinson dans le rôle du justicier ravaleront certainement bien vite leur propos en voyant apparaitre l’acteur dans le costume du super héros.

The Batman

Là où la Warner s’est encore gravement planté, c’est en basant toute la promotion du film  sur la relation entre Batman et Catwoman car celle ci n’est en fait qu’une infime partie de cette histoire. Même le ciel très rouge de certaines affiches est trompeur car l’obscurité reste de mise la plupart du temps. Il ne faudra pas non plus s’attendre à un film bourré d’action car The Batman renoue avec l’origine de détective du justicier pour un film plus proche du Thriller. Une longue enquête sur une vague de meurtre causé par un Homme-Mystère très éloigné de ces précédentes incarnations. Il est ici un véritable psychopathe masqué d’une violence et d’une noirceur inédite qui va faire trembler tous les hommes les plus influents de Gotham qui se sont laissés corrompre.

The Batman se passe à l’époque d’Halloween, deux ans à peine après que Bruce Wayne se soit transformé en justicier masqué. Cela nous permet pour une fois d’échapper à l’éternelle reconstitution du meurtre de ses parents même si celle-ci sera encore suffisamment raconté en détail. La force de ce nouveau reboot est justement qu’il arrive à rester fidèle à l’histoire qui nous a déjà si souvent été raconté tout en y ajoutant suffisamment de nouveautés pour nous scotcher à notre fauteuil. D’une durée de près de trois heures, le film ne cesse de nous surprendre. A chaque fois que nous pensons arriver au bout de l’histoire, Matt Reeves arrive à nous surprendre en faisant rebondir l’intrigue. L’influence du Seven de David Fincher est flagrante et tout particulièrement au début du dernier acte du film très similaire au climax du thriller culte. Cette fois ci, il n’est plus question d’insuffler une pointe d’humour dans cette histoire qui se veut réellement dramatique.

The Batman

Robert Pattinson incarne un Bruce Wayne plus torturé que jamais bien loin de l’image de playboy milliardaire que l’on pouvait voir dans les précédents films. Ni l’argent, ni les femmes ne semble intéresser ce jeune homme motivé uniquement par la vengeance et la justice qui ne laissera aucun répit aux criminels qui ont corrompu Gotham City. Ce n’est qu’à de rares occasion que le héros quitte son armure dans ce film mais Matt Reeves a tout de même pensé à faire plaisir aux amoureuses de l’acteur avec une scène torse nu totalement gratuite comme celle de Tom Holland dans le dernier Spider-Man. Nous sommes cependant bien loin ici du Edward de la saga Twilight dont l’image colle encore trop souvent à l’acteur qui avait pourtant déjà prouvé qu’il était bien plus que cela.

Après avoir déjà prêté sa voix à Catwoman dans le film d’animation Lego Batman, Zoë Kravitz a cette fois ci la chance de l’incarner pour de vrai. Diablement sexy, elle joue brillamment la cambrioleuse de charme dont les origines ont complétement été réinventées. Finalement assez peu présente, elle n’égalera cependant pas Michelle Pfeiffer dans ce rôle mythique. Nous aurons bien du mal à reconnaitre Colin Farrell dans le rôle du Pingouin tellement l’acteur est métamorphosé. Dévoilé que tardivement Paul Dano se montrera particulièrement flippant dans sa grande confrontation avec Batman. Probablement par amitié avec l’acteur qui incarnait César dans sa version de La Planète Des SingesAndy Serkis incarne ici un Alfred Pennyworth proche de celui de Jeremy Irons dans les films de Zack Snyder. Enfin Jon Turturro nous surprendra en incarnant le redoutable Carmine Falcone.

The Batman

Les images de The Batman sont bien souvent magnifiques et Matt Reeves recrée un univers incroyable nous faisant revisiter des lieux mythiques de la saga avec notamment une impressionnante Batcave dans une station de métro désaffectée. Quelques plans resteront sans doute dans les annales de la franchise mais le réalisateur montrera bien souvent ses limites dans les scènes d’action plongé dans l’obscurité qui nuiront à leur intensité. On sera aussi particulièrement surpris de voir a quel point la scène ou Batman fait un vol plané depuis un tour sent le fond vert à plein nez comme un hommage aux Superman des années 70.

Il faudra parfois fermer les yeux sur des inspirations un peu trop flagrantes comme un affrontement entre Batman et des hommes armées dans un couloir pompé sur la grande scène de Dark Vador dans Rogue One et surtout sur les inspirations du compositeur Michael Giacchino qui continue de se prendre pour John Williams pour le thème principal de Batman et pompe aussi l’intro du Nothing Else Matters de Metallica pour le thème de Bruce Wayne. C’est peut être pour ce manque d’inspiration que le réalisateur préfère faire revenir régulièrement la chanson Something In The Way de Nirvana et l’Ave Maria de Schubert dans son film. On se dit aussi que quelques coupes dans le long métrage aurait pût se montrer utile pour raccourcir la durée comme celle qui ne colle pas vraiment au personnage où Batman se transforme en secouriste où la brève apparition d’un ennemi emblématique pour préparer le second volet dont on  aurait préféré garder encore la surprise.

The Batman

Nous pensions qu’il n’y avait plus rien de nouveau à raconter dans un énième reboot de Batman mais au final Matt Reeves arrive encore à nous surprendre avec un film d’une rare noirceur totalement dénué d’humour plus proche du thriller à la Seven que des films d’action du Marvel Studios. Si l’on pouvait en douter, Robert Pattinson se montre parfaitement crédible dans le double rôle du justicier et d’un Bruce Wayne plus torturé que jamais face à des ennemis bien connus mais qui arriveront cependant à nous étonner également. Le début prometteur d’une nouvelle saga dont on espère que la suite saura continuer dans la même voie.

MON AVIS :
5/5

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