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THE FLASH de Andy Muschietti [Critique Ciné]

THE FLASH de Andy Muschietti [Critique Ciné]

The Flash

Loin  d’être la réussite que tout le monde annonçait,  le film The Flash débarque finalement dans les salles pour prolonger le naufrage du DC Extended Universe.

« L’un des plus grands films de Super Héros jamais réalisé » selon James Gunn ou  « le genre de films dont nous avons besoin en ce moment » selon Tom Cruise, autant de déclarations dithyrambiques qui ne collaient pas avec l’impression que nous donnait la bande annonce de The Flash qui n’avait l’air que d’un énième film de super héros comme nous en avons déjà trop vus sans autre intérêt que le retour de Michael Keaton dans le rôle de Batman. Quand on sait le nombre de réalisateurs et scénaristes qui se sont cassé les dents pour tenter de donner une aventure solo à  Barry Allen, il n’est pas étonnant au final que le film  réalisé par Andy Muschietti ne soit rien d’autre qu’un nouveau pétard mouillé dans un DC Extended Universe depuis déjà longtemps en mort cérébral.

Faisant suite au Justice League de Josh Wheddon, The Flash prend une allure de comédie à l’humour lourdingue dans la lignée du navrant Shazam : Fury Of God qui s’ est bien planté au box office. The Flash n’est pas une « origin story » mais poursuit l’histoire développée dans les précédents longs métrages avec une intrigue qui veut surfer sur la mode du multivers très en vogue en ce moment que ce soit dans le Marvel’s Cinematic Universe que dans l’Oscarisé Everything, Everywhere All At Once.

Se découvrant subitement le pouvoir de remonter dans le temps, Barry Allen se met en tête d’aller sauver sa mère tuée par un cambrioleur mais dont la justice a fait porter le chapeau à son père,  le privant du coup de ses deux parents. Mais après avoir réussi à la sauver, Barry se retrouvera empêché de revenir à sa propre époque et se retrouvera face a son double âgée de 18 ans avec qu’il devra faire équipe pour sauver la situation et revenir chez lui.

The Flash

The Flash commence par un sauvetage à l’hôpital de Gotham qui donnera le ton pour le reste du film tant cette première grande scène d’action est ratée. Alors que toute l’aile frontale de l’hôpital qui ne tient que sur un seul pilier en béton est en train de s’écrouler, The Flash n’aura heureusement qu’une chambre remplie de bébés et une seule infirmière à sauver. Une démonstration d’effets spéciaux particulièrement ratée avec des nourrissons en image de synthèse qui ressemblent plus à des poupons en plastique que de véritables bébés.

Mettant en scène un Batman interprété une nouvelle fois par un Ben Affleck, celui-ci n’aura pas plus le temps de faire ses preuves dans le début de ce film que dans Justice League et Suicide Squad et paraîtra même ridicule avec son étrange masque grimaçant. Nous aurons aussi le droit et une apparition anecdotique de Gal Gadot en Wonder Woman qui ne semble plus bonne qu’à jouer les figurantes comme dans Shazam : Fury Of God après l’échec aussi bien artistique que commercial de sa deuxième aventure en solo. 

The Flash

Coincé peu de temps après ces événement dans ce passé alternatif, Barry Allen et son double qui a hérité de ses pouvoirs auront la mauvaise surprise de voir débarquer le Général Zod. C’est alors que le film se transformera en une sorte de remake du pourtant mal aimé Man Of Steel  auquel Henry Cavill n’a même pas été convié. Il n’apparaitra que brièvement en numérique dans une image figée. Cherchant l’aide des autres  membres de la Justice League, Barry ne trouvera qu’un Bruce Wayne qui n’est pas celui qu’il connait. Ensemble ils partiront à la recherche de Kal-El mais ils trouveront à sa place sa cousine Kara.

Le gros problème de The Flash est que le film ne se prendra qu’à trop rares occasion au sérieux. Non seulement le vrai Barry Allen est déjà insupportable de débilité mais celui de l’autre dimension est encore pire tant Ezra Miller en fait des tonnes. Difficile avec ce duo de rendre crédible toute menace. En plus de son humour lourdingue, le long métrage se permet aussi de trainer un pathos pénible dans de longues scènes ennuyeuses à mourir qui n’arriveront jamais à nous émouvoir tant nous n’aurons clairement rien à faire des souffrances de ce personnage qui n’a du super héros que des pouvoirs qu’il ne sait exploiter.

Allez savoir pourquoi alors qu’Ezra Miller n’a pourtant pas d’origines hispaniques, il se retrouve ici affublé de parents  latino et pourquoi avoir pris un jeune acteur asiatique pour l’incarner à ses dix ans ? Dans la même veine l’habituelle blonde Supergirl est jouée ici par l’actrice d’origine colombienne Sasha Calle à qu’ils ont coupé les cheveux pour lui donner un air de petit garçon tout en lui faisant une énorme poitrine avec son costume de super héroïne. Il y a de quoi se demander l’intérêt d’introduire ce nouveau personnage sans lui donner l’occasion d’être réellement développé. D’autant plus qu’elle ne se montrera clairement pas à la hauteur par rapport à son « cousin ».

The Flash

Il faut l’avouer, c’est véritablement le retour de Michael Keaton dans le rôle de Batman qui nous motivait à voir The Flash. L’acteur aurait cependant dû y réfléchir à deux fois car cette nouvelle apparition vient malheureusement ruiner la légende plutôt que de réveiller la fibre nostalgique tant il manque l’univers de Tim Burton à ce retour. D’autres anciens Batman et Superman feront aussi leur apparition dans le simple but de faire dans le fan service ou réveiller d’anciens fantasmes sans même penser à y inclure d’anciens interprètes de The Flash. Plutôt que finir sur un moment Nescafé, ce multivers aurait pu être une occasion unique de faire apparaitre Joaquin Phoenix en Joker et Christian Bale en Batman  pour créer un raz-de marée d’émotion chez les fans à l’image des anciens Spider-Man dans No Way Home. C’est aussi à se demander si Michael Shannon est vraiment revenu incarner le Général Zod où s’il s’agit seulement d’images de synthèse tirée de Man Of Steel.

A la vue de ce  résultat, Andy Muschietti apparaît vraiment ne pas être l’homme de la situation pour réaliser un film de super héros. Distingué par ses films d’horreur Mama et la relecture de Ça, il n’arrivera qu’à de très courte occasions à créer des moments mémorables dans les diverses scènes d’action. The Flash est vraiment la pire exploitation du Multivers que l’on a pu voir à ce jour sans aucune folie ni moments à nous faire décrocher la mâchoire. Il n’est même pas capable de nous offrir un combat final à la hauteur de la réunion de ces super héros pourtant prometteur là où Superman avait pu régler son compte tout seul à Zod et sa  bande dans Man Of Steel.

Chaque nouveau film du DC Extended Universe nous fait définitivement regretter de plus en plus le départ de Zack Snyder. Pas plus réussi qu’un Aquaman, Black Adam ou Shazam Fury Of God, The Flash aurait bien mérité sa place dans la poubelle où a heureusement fini le film Batgirl. Dire qu’il nous reste encore à voir un Aquaman 2 et un Blue Beetle à supporter avant que James Gunn ne reprenne vraiment les rennes de l’univers DC Comics, pas sur que nous soyons encore au rendez-vous.

The Flash

Avec les différents problèmes traversés par la production pour arriver à écrire et diriger un film consacré à The Flash, la Warner aurait bien mieux de lâcher l’affaire depuis longtemps plutôt que de persister dans cette mauvaise idée. Andy Muschietti n’était clairement pas l’homme de la situation pour porter à l’écran un multivers DC Comics à la hauteur de nos expectations. Il faut dire qu’il n’est particulièrement pas aidé par un Ezra Miller qui  fait tout pour rendre son personnage absolument insupportable et par des effets spéciaux catastrophiques. Certains feraient mieux de prendre des leçons du coté du Spider-Verse avant d’oser nous proposer une suite.

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1/5

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