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CALL ME BY YOUR NAME de Luca Guadagnino [Critique Ciné]

 

Call Me By Your Name

 

Sensation du Festival de Sundance 2017, Call Me By Your Name fait en ce moment le plein de nominations et de récompenses dans les différentes cérémonies internationales. Un succès critique étonnant et pour le moins assez inexplicable…

 

 

SYNOPSIS : A l’été 1983, le jeune Elio Perlman passe comme chaque année les grandes vacances avec ses parents dans une villa du XVIIème Siècle quelque part au nord de l’Italie. Prêt à accueillir le nouveau stagiaire de son père, un américain sept ans plus âgé que lui prénommé Oliver, l’adolescent va rapidement ressentir des sentiment pour lui qu’il n’aurait jamais imaginé.

 

Après une avant première très remarquée en janvier 2017 au Festival de Sundance où il a été très remarqué, Call Me By Your Name arrive dans les salles obscures françaises plus d’un an après. Le temps pour le nouveau film de Luca Guadagnino, adaptation par James Ivory du bestseller d’André Aciman sorti en France en 2008 sous le titre Plus Tard Ou Jamais, d’accumuler les nominations et ses premières récompenses, histoire d’asseoir un peu plus sa réputation auprès des spectateurs adeptes de films d’arts et d’essai. Un film et un succès curieusement très similaire à Moonlight qui semble pour lui aussi totalement injustifié tant le film est un ratage complet.

 

Call Me By Your Name

 

L’idée d’une histoire d’amour se déroulant dans les années 80 en Italie semblait sur le papier très prometteuse en terme de charme et de nostalgie. C’est peut être d’ailleurs cela qui a fait le succès du roman d’André Aciman. On ne tardera cependant pas à déchanter en découvrant ce qu’en a fait le réalisateur Luca Guadagnino tant son adaptation de Call Me By Your Name semble manquer d’ambition. Quand on pense romance italienne nous vient forcement en tête les classiques du cinéma Italien comme ceux à qui Aziz Ansari a su si bien rendre hommage dans la seconde saison de sa série Master Of None. Bien qu’italien, le réalisateur n’a clairement pas le talent de ses aînés et nous donne plus l’impression de regarder un film de vacances ennuyeux plutôt qu’un futur grand classique.

L’image de Call Me By Your Name est en effet absolument atroce, pleine d’un grain artificiel et sans aucun art dans le cadrage. C’est à se demander même si tout le film n’a pas été tourné en prise unique tant il y a de choses qui clochent comme ces mouches qu’on ne cesse de voir se coller partout y compris dans la toute dernière scène du film censé se dérouler à Noël, période où elles se font normalement très rares, où une scène de dialogue à la terrasse d’un café recouvert par des bruits de circulation horripilants. Pour la nostalgie des années 80  on repassera aussi car les costumes du film sont vraiment atroces et les choix musicaux sont loin de représenter le meilleur de ses années là au contraire d’un Ping Pong Summer ou la série Stranger Things qui ont su si bien rendre hommage à cette période. Et que dire du traitement de l’homosexualité bien trop pudique qui préfère filmer les arbres quand nos amoureux passent enfin à l’acte alors que le réalisateur n’hésite pas à filmer la poitrine de son actrice féminine principale. Vu qu’il est déjà classé R aux Etats Unis donc interdit aux moins de 17 ans non accompagné, le film aurait pu s’assumer complètement. On voit plus de sexes masculin dans Downsizing qu’ici.

 

Call Me By Your Name

 

Mais le plus gros problème de Call Me By Your Name est probablement ses personnages auxquels on aura bien du mal à s’attacher. La famille Perlman est un vrai cauchemar chez qui on n’aimerait clairement pas passer l’été : un prof d’université toujours béat en guise de père joué par Michael Stuhlbarg insupportable dans ses discours moralistes avec la scène la plus pitoyable du film digne d’un épisode de La Fête A La Maison et une mère franco italienne jouée par Amira Cazar qui transpire l’ennui. Révélé par ce film, on sent un potentiel certain chez Timothé Chalamet qui joue le jeune Elio mais cet ado qui se cherche n’est jamais drôle et ne donne pas envie d’être son ami. Enfin il y a Armie Hammer, connu pour son rôle dans Lone Ranger, qui rejoue les cowboys en stagiaire américain super rude dans ses manières et gigantesque dont le look horrible à base de shorts trop petits et chemises grandes ouvertes est un calvaire pour les yeux. Il n’y a que la charmante Marzia, amie d’Elio jouée par Esther Garrel qui marquera l’intérêt du spectateur mâle et hétéro qui se serait perdu devant ce film.

Ce qui devrait être la naissance d’une belle histoire d’amour d’un adolescent de dix sept ans qui se pose encore des questions sur sa sexualité, s’avère au final assez peu crédible. On ne comprend pas en quoi Elio peut tomber amoureux d’un personnage comme Oliver. Si on comprend qu’il peut servir de modèle à un adolescent renfermé qui va d’abord chercher à copier son style, c’est peut être dans les nombreuses ellipses qu’ils ont passé leurs meilleurs moments ensemble car rien chez Oliver ne transpire le glamour. On sera même plutôt écœuré de les voir se frotter l’un à l’autre tant leur couple semble mal assorti et ne fait pas rêver. Et que dire de ce vrai détournement de mineur qui ne semble même pas lui poser de questions  de conscience. Au moins le film ne pourra pas être taxé d’homophobie car il ne joue jamais sur les clichés habituels de l’homo efféminé façon La Cage Aux Folles qui choquent aujourd’hui tant de gens. D’ailleurs nos deux héros sont  présentés plutôt comme bisexuels pour être certains de ne pas trop choquer le grand public. Difficile de comprendre ce qui a pu pousser Armie Hammer et Timothée Chalamet à vouloir interpréter de tels personnages aussi peu touchants en dehors du fait que jouer les homosexuels semble être le meilleur moyen aujourd’hui pour se faire remarquer et gagner des récompenses.

 

Call Me By Your Name

 

Loin des belles histoires d’amour naissant telles que les récents La La Land et Your Name où même au pendant féminin de cette romance LGBT comme Thelma ou Carol qui donnent vraiment envie de tomber amoureux, Call Me By Your Name est un ratage complet qui donne plutôt envie de se foutre en l’air tant il paraît interminable. D’un ennui mortel à la longueur démesurée, on ne ressentira strictement rien devant cette adaptation du roman d’André Aciman qu’il faudra mieux lire pour faire marcher son imagination que de devoir supporter cette mise en scène moche qui ne rend pas hommage au cinéma italien ni aux années 80. Et que dire de ces deux personnages principaux loin d’être attachants dont on ne comprendra pas l’attirance qu’ils peuvent ressentir l’un pour l’autre. Comme Moonlight, c’est à se demander si ce n’est pas plutôt pour des raisons sociétales plus qu’artistiques que le film de Luca Guadagnino reçoit autant d’éloges alors qu’il est certainement l’un de pires films que l’on pourra voir cette année.

 

MON AVIS : 0/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • RÉALISATEUR : Luca Guadagnino
  • AVEC : Timothée Chalamet, Armie Hammer, Esther Garrel, Michael Stuhlbarg & Amira Casar
  • SCÉNARISTE : James Ivory d’après le roman de André Aciman
  • COMPOSITEUR : Divers
  • GENRE : Romance, Drame
  • DURÉE : 2h13
  • NATIONALITÉ : Français, Italien, Américain et Brésilien
  • DISTRIBUTEUR : Sony Pictures Releasing France
  • SITE OFFICIELhttp://sonyclassics.com/callmebyyourname/
  • DATE DE SORTIE : 28 février 2018

 

 

Critique rédigée le 17 janvier 2018

2 réflexions sur “CALL ME BY YOUR NAME de Luca Guadagnino [Critique Ciné]

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