CinémaCritique Ciné

Critique Ciné : HORSEHEAD de Romain Basset

 

Horsehead

 

Un nouveau réalisateur tente sa chance dans l’aventure du film de genre en France. Un véritable parcours du combattant pour trouver un producteur et un distributeur pour la plupart toujours convaincu qu’il n’y a pas de public pour les films d’horreur. Romain Basset réussira t’il avec Horsehead à faire tomber quelques barrières ? 

 

INTERDIT AUX MOINS DE 12 ANS

 

Après trois ans d’absence, Jessica retourne dans la maison familiale pour l’enterrement de sa grand mère. En apprenant la cause de sa mort, la jeune femme veut tenter de comprendre ce qui a pu la pousser à commettre l’irréparable. Ses recherches finissent par hanter ses rêves qui tournent au cauchemar.

Horsehead est le premier film de Romain Basset mais aussi celui de Starfix Productions. Une nouvelle entreprise créée par Patrice Girod sur les cendres du magazine français Starfix consacré aux cinéma de genre et que dirigeait Christophe Gans dans les années 80 avant de passer à la réalisation. Un gage de qualité et un nouveau label à suivre de près si il permet la découverte de réalisateurs talentueux.

Horsehead

 

Inspiré du tableau le cauchemar de Johann Heinrich FüssliHorsehead est une plongée  dans le genre de rêves étranges que l’on peut faire quand on a une forte fièvre. Fièvre étaient d’ailleurs le premier titre du film avant sa sortie. Visiblement très marqué  par les maîtres du genre que sont Dario Argento et Lucio Fulci, Romain Basset signe un film à l’esthétique très travaillé portée par la photo de Vincent Vieillard-Barron. Le film a d’ailleurs été récompensé à juste titre du prix de la meilleure photo au Festival Rojo Sangre. Ce genre de films conceptuels assez risqué nécessite d’entrer immédiatement dans son atmosphère sous peine de décrocher immédiatement.

Si on ne peut pas reprocher grand chose à la qualité des images de Horsehead souffrant peut être juste d’un manque de moyens. Question scénario, le film est particulièrement raté. Le Horsehead du film n’est qu’une figure cauchemardesque issu du tableau de Füssli et non pas le monstre qu’on a voulu nous faire croire en changeant le titre du film. Il a cependant un petit coté croquemitaine à la Freddy Krueger en arrivant à blesser pour de vrai Jessica à travers ses rêves mais là n’est clairement pas le vif du sujet. Romain Basset et Karim Chériguène laisse une grande part à l’interprétation des images plutôt que d’expliquer clairement le mystère autour de la mort de la grand mère de Jessica

Horsehead

A peine arrivée chez sa mère, celle-ci commence rapidement à délirer et à passer son temps au lit. On apprend par moment quelques bribes d’informations sur la vie de la jeune femme mais jamais on ne saura vraiment ce qui l’a poussé à couper les ponts avec sa mère. Certes on se rend compte que  celle-ci n’a pas l’air franchement agréable à vivre mais un peu de fond à cette histoire n’aurait fait que rendre les personnages plus attachants. Voir une jeune femme se shooter à l’ether pour plonger dans des rêves étranges devient rapidement répétitif et soporifique.

Les films d’horreur faisant généralement une plus belle carrière en festivals qu’en sortant en salles ou directement en DVD, Romain Basset a choisi de tourner son film directement en anglais. Encore peu connue Lilly-Fleur Pointeaux tient le rôle principal mais en dehors de se retourner dans son lit et marcher au ralenti dans des rêves bizarres n’a pas grand chose à jouer. Histoire de donner du crédit à son film il a fait appel à Catriona McCall, héroïne de plusieurs films de Lucio Fulci pour jouer la mère. Le chanteur Murray Head fait son retour au cinéma dans le rôle du beau père qui mène lui aussi sa petite enquête.Peu connue aussi, Gala Besson joue le rôle de la grand-mère dans ses jeunes années lors de certains passages oniriques assez obscure. On pourra aussi voir rapidement Philippe Nahon, figure incontournable du film de genre, dans le rôle d’un prêtre.

 

Horsehead

 

 

MON AVIS :

 1/5 

Privilégiant l’esthétique au scénario, Horsehead est une expérience visuelle à laquelle on accrochera ou pas. On aurait certainement beaucoup plus apprécié le film si ses influences avaient été mieux digérées pour proposer quelque chose de neuf. C’est surtout le coté très répétitifs des scènes oniriques et le manque d’explications précises sur le scénario qui plonge le spectateur assez rapidement dans l’ennui voir dans ses propres rêves. On accrochera ou pas à ce long métrage assez étrange dont il est préférable d’aller se faire son propre avis que d’écouter les critiques. Vous encouragerez ainsi le travail de Starfix Productions et Romain Basset pour nous proposer d’autres oeuvres plus ambitieuses et réussies.

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  •  – REALISATEUR : Romain Basset
  •  – AVEC : Lilly-Fleur Pointeaux, Catriona MacColl & Murray Head
  •  – SCENARISTES : Romain Basset & Karim Chériguène
  • MUSIQUE : Benjamin Shielden
  • GENRE : Fantastique / Horreur
  •  – DUREE : 1h25
  •  – NATIONALITE : Français
  •  – DISTRIBUTEUR : Tanzi Distribution
  •  – PAGE FACEBOOKhttps://www.facebook.com/horseheadthemovie
  •  – DATE DE SORTIE : 11 Mars 2015

 

BONUS : le tableau Le Cauchemar de Füssli

 

Le Cauchemar

 

A LIRE AUSSI :

 

 

Une réflexion sur “Critique Ciné : HORSEHEAD de Romain Basset

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.