APACHES De Romain Quirot [Critique Ciné]
APACHES De Romain Quirot [Critique Ciné]
Le réalisateur Romain Quirot imagine un Peaky Blinders à la française dans son nouveau film Apaches.
Parce que nous avons subit trop d’années où le cinéma français s’est perdu dans des drames sociaux ennuyeux et des comédie ratées, il souffre aujourd’hui d’une image catastrophique qui fait fuir une bonne partie des spectateurs. À l’heure où il faut en mettre plein la vue pour espérer attirer les foules en salles, certains réalisateurs cherchent encore à redonner ses lettres de noblesse au cinéma français avec des longs métrages qui sortent de l’ordinaire. C’est le cas de Romain Quirot qui revient sur Terre après s’être aventuré dans la science fiction avec son précédent long métrage Le Dernier Voyage pour se lancer dans un film semi-historique avec Apaches. Mais bien que ne manquant pas d’ambition, le résultat n’est malheureusement pas à la hauteur de nos espérances.
Les influences de Romain Quirot pour Apaches sont flagrantes. C’est clairement une sorte de Peaky Blinders à la française qu’a cherché à nous pondre le réalisateur et scénariste. Une bande de gangsters sans foi ni loi semant la terreur dans le Paris du début du vingtième siècle inspirée par des faits réels, le tout sur une bande originale totalement anachronique, l’hommage est plus que flagrant. Cependant pour qu’il soit réellement réussi, il aurait encore fallu que le scénario se montre à la hauteur de ses ambitions. Et si Romain Quirot se montre doué pour créer un univers et soigner sa mise en scène, il a encore bien des progrès à faire en terme de scenario comme nous l’avait déjà prouvé son précédent film qui pêchait aussi par son histoire.
Dans Apaches, Romain Quirot imagine une histoire de vengeance à la Kill Bill découpée en chapitre comme aime le faire Quentin Tarantino. L’histoire d’une jeune fille qui a écopé de quinze ans de prison pour le meurtre de son frère que Jésus le chef des Apaches avait forcé à jouer à la roulette russe devant lui après que le garçon ait voulu garder pour lui les bijoux dérobés à l’actrice Sarah Bernhardt. En sortant de prison, l’adolescente est maintenant devenue une femme bien décidée à faire payer à Jésus et sa bande tout le mal qui lui a fait.
Si le personnage changera d’actrice passant de Chloé Peillex à Alice Isaaz pour marquer les quinze ans qui se sont écoulés, le réalisateur semble avoir curieusement oublié que le temps est également passé pour les autres personnages du film tant nous ne remarquerons pas de changement notable dans leur apparence ni dans leur vie comme si elle s’était figée dans le temps.
Bien qu’aujourdhui obligée de se faire plus discrète, la bande continue ses méfaits. La jeune femme venue se venger décide finalement de prendre son temps en intégrant la bande sous une nouvelle identité. Se découvrant alors une nouvelle famille au fil des méfaits qu’ils pourront faire ensemble, elle en oubliera presque sa mission à la grande déception des spectateurs qui s’attendaient à un sanglante règlement de compte.
L’autre déception est de voir la différence de niveau dans ce casting hétéroclite. Certains s’en sortent très bien comme Alice Isaaz en femme en quête de vengeance et Niels Schnieder en chef de bande mais la plupart se montreront insupportables comme Artus incapable de composer le personnage de brute inquiétante qu’il aurait dû être tant il reste fidèle à ce qu’on connait de lui. Difficile aussi d’être impressionné par Rod Paradot toujours dans le registre du gamin mal éduqué. Pour faire film de genre, Romain Quirot est allé chercher deux figures incontournables. Bruno Lochet à qui il donne un rôle important de prêtre et Dominique Pinon qui est malheureusement sous exploité dans un petit rôle de barman.
Ce qui s’annonçait être un bon mélange entre Peaky Blinders et Kill Bill, audacieux pour le cinéma français, s’avère au final une immense déception. Il aurait simplement fallu que Romain Quirot s’entoure de scénaristes à la hauteur de ses ambitions pour faire d’Apaches une véritable réussite. Nul doute que le jour où le cinéaste trouvera la perle rare, il finira par faire enfin un film à la hauteur des moyens dont il bénéficie à chaque fois.
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