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CHILD’S PLAY : LA POUPEE DU MAL de Lars Klevberg [Critique Ciné]

 

Child's Play : La Poupée Du Mal

 

Pour ses trente ans, Chucky, la célèbre poupée sanguinaire, se refait une jeunesse dans le le reboot Child’s Play : La Poupée Du Mal qui ne devrait pas faire plaisir aux fans.

 

 

SYNOPSIS : Vivant seul avec sa mère qui ne roule pas sur l’or, le jeune Andy va recevoir pour son anniversaire un modèle défectueux de la poupée connectée Buddi. Dès son installation, le jouet va montrer des dysfonctions inquiétantes qui ne feront qu’empirer au fur et à mesure qu’il passe du temps auprès d’Andy. Prêt à tout pour devenir son meilleur ami, la poupée ne laissera personne se mettre entre eux.

 

Nous serons probablement tous d’accord pour dire que le film Jeu D’enfant sorti en 1988 n’était pas vraiment un chef d’oeuvre et les années passant ne l’aide pas vraiment à se bonifier, bien au contraire. Pourtant le personnage de Chucky est en revanche devenu un monstre mythique du cinéma d’horreur au même rang qu’un Freddy, Jason ou Michael Myers. Alors que la saga se poursuit chez Universal dans des direct to video réalisé par son créateur Don Mancini en personne, le studio MGM s’est rappelé qu’ils possédaient encore les droits du premier film et pouvait donc en faire un remake sans avoir à demander quoi que soit à Don Mancini. Résultat, alors que nous aurions pu peut être avoir un Chucky 2019 ultime si les deux parties s’étaient mis d’accord, c’est à la place un reboot complètement raté que nous offre le réalisateur finlandais Lars Klevberg encore totalement inconnu et qui risque de le rester encore longtemps à la vue du résultat.

 

Child's Play : La Poupée Du Mal

 

Il ne faudra que deux minutes pour regretter d’être aller voir quel massacre nous a pondu Lars Klevberg. Le premier gros plan sur la poupée Buddi fait vraiment peur ! Non pas parce que la scène est effrayante mais juste parce que la nouvelle tête de Chucky est absolument affreuse. La célèbre monstre n’est plus ici  une simple poupée mais un robot connecté qui fonctionne avec les smartphones; capable d’allumer la télé et commander l’aspirateur ! Si il y a déjà de quoi s’étouffer, le summum sera d’avoir totalement changé les origines de Chucky. Il n’est en effet désormais plus question que la poupée abrite l’âme du serial killer Charles Lee Ray, le nouveau Chucky a juste été programmé pour devenir méchant par  un employé asiatique sur le point d’être viré ! C’est déjà totalement dégoûté par ce bouleversement dans le scénario que nous devrons encore tenter de donner une chance à ce reboot.

Avec probablement en tête la série à succès Black Mirror, le nouveau scénariste Tyler Burton Smith lui aussi inconnu au bataillon semble plus avoir voulu dénoncer les dangers du tout connecté que d’écrire un véritable film d’horreur. Si le nouveau Chucky effraye au début ce n’est pas pour son esprit de psychopathe mais parce que cette poupée moche ne dort jamais et enregistre tous les moindres faits et gestes de ses propriétaires. Il faudra un temps fou pour qu’enfin le film sombre dans l’horreur pur. Et encore ce sera là aussi la déception avec une forte impression de déjà vu. Ce sont toujours les mêmes qui trinquent les premiers et les morts s’enchaînent sans que l’on se soucie de la moindre victime. Difficile même de comprendre pourquoi certains sont mêmes choisi comme victime alors qu’ils n’ont rien fait pour le mériter.

 

Child's Play : La Poupée Du Mal

 

Plus l’intrigue défile et plus le film parait stupide. Il n’y a rien de logique et de crédible dans cette histoire qui se traîne en longueur sans procurer le moindre frisson. Quel est l’intérêt d’Andy de cacher à sa mère les premiers méfaits de Chucky et cacher les cadavres comme si il était coupable. Si le Chucky originel était habité par un esprit maléfique qui le rendait increvable, ce simple robot devrait au contraire pouvoir être éteint ou tomber en panne de batterie tant il n’y a rien de surnaturel dans cette version. Le long métrage se prend dans l’ensemble bien trop au sérieux là où l’original poussait le trait en sachant que rien n’était crédible dans cette histoire. Gardant le pire pour la fin, le grand final du long métrage tournera au grand n’importe quoi avec différents nouveaux modèles de poupées Buddi qui peut maintenant être blond, noir ou prendre l’apparence d’un ours. Ce combat final est tout simplement ridicule et l’on aura qu’une seule hâte c’est qu’il finisse au plus vite pour que ce calvaire s’achève enfin.

 Si il fallait sauver quelque chose de ce Child’s Play : La Poupée Du Mal, on appréciera certains plans qui rappellent l’original et quelques belles images ici et là. Si la poupée est moche voir même ridicule avec son doigt qui s’illumine façon E.T. l’Extra-Terrestre, les effets spéciaux sont dans l’ensemble plutôt réussi avec quelques images bien sanguinolentes. Chucky a même changé de voix dans ce nouveau film avec Mark Hamill pour remplacer Brad Dourif. Habitué à l’exercice, l’acteur s’en sort très bien, on aurait cependant aimé le voir incarner le serial killer Charles Lee Ray. Du reste du casting, on retiendra surtout Aubrey Plaza qui joue la mère de famille. Si au début on retrouve son coté comique, celui-ci sera malheureusement trop vite mis de coté au fil de l’histoire.

 

Child's Play : La Poupée Du Mal

 

Comme l’année dernière, les films d’horreur qui sortent au cinéma en 2019 déçoivent tout autant. Comme on s’en doutait par avance ce reboot de Child’s Play est aussi inutile que complètement raté. Don Mancini peut dormir tranquille, la MGM ne devrait plus tenter de lui piquer sa poupée après un pareil naufrage artistique. En tout cas maintenant que  nous avons constaté la catastrophe nous ne sommes pas prêts de retomber dans le panneau. Perdant tout son humour et jamais flippante, cette nouvelle version est juste une heure et demi d’un ennui intersidéral.

 

MON AVIS : 0/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • TITRE ORIGINAL : Child’s Play
  • RÉALISATEUR : Lars Klevberg
  • AVEC : Aubrey Plaza, Gabriel Bateman, Brian Tyree Henry et la voix de Mark Hamill
  • SCÉNARISTE : Tyler Burton Smith d’après les personnages de Don Mancini
  • COMPOSITEUR : Bear McCreary
  • GENRE : Horreur, Épouvante
  • DURÉE : 1h32
  • NATIONALITÉ : Américain
  • DISTRIBUTEUR : Paramount Pictures France
  • SITE OFFICIEL : https://kaslancorp.com/
  • DATE DE SORTIE : 19 juin 2019

 

 

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