DARKEST MINDS : RÉBELLION de Jennifer Yuh Nelson [Critique Ciné]
Maintenant que toutes les sagas young adults sont terminées, Darkest Minds : Rébellion est la nouvelle tentative de la Fox pour marcher sur les traces d’Hunger Games et Le Labyrinthe mais n’avons-nous pas déjà tout vu dans le genre ?
SYNOPSIS : Une étrange épidémie a éradiqué la majorité des enfants de la planète et les derniers survivants se retrouvent dotés de pouvoirs spéciaux. Parce qu’ils sont désormais considérés comme des dangers potentiels, ils sont tous parqués dans des camps par le gouvernement. Ruby qui est classée parmi les plus dangereux des enfants pour sa faculté à contrôler les esprits va s’échapper du camp pour tenter lancer une rébellion.
Après le succès de la série Stranger Things sur Netflix, le producteur Shawn Levy semble vouloir s’imposer comme le roi de la saga pour Young Adults en sortant cet été deux longs métrages qui aimeraient se transformer en franchise à succès. En attendant de découvrir Kin, Le Commencement à la fin du mois d’août, voici Darkest Minds, l’adaptation de la saga littéraire en trois tomes Les Insoumis de Alexandra Bracken parue en 2013 qui n’a, rassurez-vous, aucun rapport avec le parti de Jean-Luc Mélenchon. Au lieu de réaliser lui même ce long métrage, Shawn Levy a préféré en confier les rennes à Jennifer Yuh Nelson dont il s’agit du premier film avec de véritables acteurs après voir réalisé les films d’animation Kung Fu Panda 2 et 3.
Pour apprécier Darkest Minds : Rébellion, il faudra vraiment fermer les yeux sur ce point de départ totalement improbable. Cette histoire d’épidémie mystérieuse qui ne tue que les enfants a bien du mal à vraiment tenir la route et nous laissera perplexe dès les premières minutes. Malgré tout, nous allons tenter de suivre les péripéties de Ruby Daly, l’héroïne principale du film, a qui l’épidémie a donné des pouvoirs qui font d’elle une personne Orange qu’il faut éradiquer. Ce n’est pas un « choixpeau » qui détermine de quelle couleurs sont les enfants mais un simple scanner. Grace à ses pouvoirs, elle va se faire passer pour une intello considéré comme Vert, les moins dangereux du camp où elle passera six ans tranquille. Démasquée, elle n’aura pas d’autre choix que d’accepter l’aide d’une infirmière pour s’enfuir.
Comme dans toute trilogie, ce premier volet sert vraiment d’exposition, le film prend tout son temps pour dérouler son histoire et nous présenter au fur et à mesure tous les personnages principaux de l’histoire. Après sa rencontre avec d’autres enfants en cavale, ils vont s’embarquer dans un road trip où il ne faudra faire confiance à personne. Alternant longue phase de discussion à quelques scènes d’action bien rythmé, The Darkest Minds va même jusqu’à installer un peu trop vite une romance improbable qui tournera même un temps au triangle amoureux à la Twilight. Tout cela nous donne la fâcheuse impression que le scénariste Chad Hodge n’a fait que compiler des scènes déjà vues dans tous les adaptations d’œuvres littéraire pour jeunes adultes.
Histoire de se donner bonne conscience et de se démarquer un peu du lot, l’équipe du film n’a pas hésité à changer la couleur de peau de l’héroïne Ruby Daly qui était décrite comme blanche et qui est finalement incarnée par l’actrice noire Amandla Stenberg qui jouait déjà dans Hunger Games et qui tenait le rôle principal de Everything Everything. Sans être mauvaise, l’actrice délivre une prestation standard qui ne marquera pas longtemps les esprits. Vu récemment dans la série Trust, Harris Dickinson tient le premier rôle masculin. Celui de Liam, un mystérieux personnage décrit comme un héros pour un exploit que l’on verra brièvement en flashbacks mais dont la véritable histoire reste à découvrir. Connu pour son rôle dans la série The Get Down sur Netflix, Skylan Brooks est un peu l’amuseur de service mais montrera aussi son courage. Enfin la choupinette Miya Cech âgée de onze ans est la benjamine dotée de pouvoirs électriques, trop jeune pour vraiment servir l’histoire mais utile dans les scènes d’affrontement.
Il y a comme dans Hunger Games, des acteurs plus connus dans les secondes rôles avec pour commencer la chanteuse et actrice Mandy Moore vue récemment dans 47 Meters Down qui joue l’infirmière qui sauvera Ruby Daly mais dont il reste à savoir dans quel camps elle est vraiment. On aura presque du mal à reconnaître Gwendoline Christie, célèbre Brienne de Torth de la série Game Of Thrones, relooké pour incarner une chasseuse de primes à la recherche d’enfants évadés. Vu récemment dans Get Out, Bradley Whitford incarne le président des Etats Unis qui reste aussi à montrer son vrai visage.
Alors que nous ne sommes même pas encore certains que la suite de la saga The Darkest Minds soit porté sur grand écran, il faut bien reconnaître que rien dans ce premier film ne nous donne vraiment envie d’en voir plus tant ce prologue n’est qu’une pale copie de toutes les dystopies pour Jeunes Adultes que l’on a pu voir depuis ces dix dernières années. Maintenant que Disney a racheté la Fox, l’avenir de cette nouvelle saga dépendra vraiment du succès au box office international de ce premier volet mais il sera certainement complètement oublié bien avant la sortie de la suite.
MON AVIS : 2/5
FICHE TECHNIQUE :
- TITRE ORIGINAL : The Darkest Minds
- RÉALISATEUR : Jennifer Yuh Nelson
- AVEC : Amandla Stenberg, Harris Dickinson, Skylan Brooks, Miya Cech, Mandy Moore & Patrick Gibson
- SCÉNARISTE : Chad Hodge d’après la saga de Alexandra Bracken
- COMPOSITEUR : Benjamin Wallfisch
- GENRE : Science Fiction
- DUREE : 1h44
- NATIONALITE : Américain
- DISTRIBUTEUR : 20th Century Fox France
- SITE OFFICIEL : https://www.thedarkestminds.com/
- DATE DE SORTIE : 8 août 2018