EMPIRE OF LIGHT de Sam Mendes [Critique Ciné]
EMPIRE OF LIGHT de Sam Mendes [Critique Ciné]
Sam Mendes déclare tout son amour pour les salles de cinéma dans son nouveau film Empire Of Light.
Alors que de plus en plus de salles de cinéma ferment leurs portes surtout aux Etats Unis, l’épidémie de Covid-19 n’a fait qu’aggraver cette crise. Tandis que certains compte faire revenir les spectateurs à coup de blockbusters spectaculaires comme Tom Cruise avec son Top Gun : Maverik et James Cameron avec Avatar 2, d’autres comme Damien Chazelle et son Babylon, Steven Spielberg et son The Fabelmans et maintenant Sam Mendes avec Empire Of Light préférent le faire en déclarant tout leur amour pour ce que l’on appelle le Septième Art. Mais plutôt que d’imaginer un nouveau film montrant encore les coulisses des plateaux de tournage, ce sont cette fois le exploitants de salles, sans qui aucun film ne pourrait être vus sur grand écran, que le réalisateur de 1917 et des James Bond : Skyfall et Spectre a voulu honorer.
En nous racontant le quotidien des employés d’un magnifique cinéma Empire dans une petite ville côtière d’Angleterre, Sam Mendes nous donnerait presqu’envie d’y postuler. C’est à travers les yeux d’Hilary, la gérante des lieux, que nous découvrirons ce superbe endroit malheureusement laissé à moitié à l’abandon et ses employés enfermés dans une routine morose. Comme le cordonnier que l’on dit toujours le plus mal chaussé, ils n’ont même pas la curiosité d’aller voir les films qu’ils projettent, réservant ce luxe à leur clientèle faite principalement de vieux habitués.
L’histoire débutera vraiment avec l’arrivée de Stephen, un jeune noir venu travailler dans ce cinéma faute d’avoir pu entrer a l’université. Entre Hilary et lui va rapidement débuté une improbable romance. Comment un séduisant jeune homme peut-il subitement tomber sous le charme d’une femme blanche qui se laisse aller depuis des années et qui a largement l’âge pour être sa mère ?
Ce ne sera cependant pas la seule barrière dans leur relation. Le couple devra aussi faire face au racisme dont est victime au quotidien le pauvre Stephen dans ces années 80 où le mouvement skinhead prenait de l’ampleur. Et comme si cela ne suffisait pas pour faire un film déjà rempli, Sam Mendes en rajoute encore une couche en nous dévoilant sur le tard les raisons de la visible semi-léthargie d’Hilary. Heureusement tout cela est traité avec émotion mais sans jamais sombrer dans le pathos.
Olivia Colman n’a plus ses preuves à faire depuis longtemps mais son rôle d’Hilary pourrait bien encore lui valoir un Oscar. Elle incarne ici une femme usée qui ne semble plus avoir d’attente dans la vie, harcelée par son boss sans en prendre vraiment compte et qui cache un secret. Face à elle, le jeune Stephen est interprété par Micheal Ward qui a été révélé par la série Top Boy. Il joue ici un jeune homme séduisant, d’une grande gentillesse et très proche de sa mère auquel nous nous attacherons forcement et pour qui nous aurons de la peine à le voir ainsi victime du racisme. Il lui manque cependant quelques aspérités pour en faire un personnage marquant.
L’attrait d’Empire Of Light repose beaucoup sur ses seconds rôles. Les employés du cinéma ont chacun leur rôle à jouer avec en tête Colin Firth en directeur guère apprécié à juste titre. Tobin Jones aura de quoi nous émouvoir dans le rôle d’un projectionniste très attaché à ses machines. Il y a aussi Tom Brooke toujours là pour glisser un peu d’humour dans le film. Moins spectaculaire qu’un James Bond ou que 1917, la réalisation de Sam Mendes reste magistrale avec de très belles images et un vrai talent pour composer ses plans.
A vouloir mettre trop de sujets dans le même film au lieu de se contenter à la vie d’un cinéma de quartier, nous nous demanderons longtemps ce que Sam Mendes a voulu raconter avec cette histoire d’amour totalement improbable. Porté par une distribution impeccable et nous offrant de très belles images, Empire Of Light mérite vraiment d’être vu mais ne restera pas inoubliable.
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