ÉPOUVANTE SUR NEW YORK de Larry Cohen [Critique Blu-Ray]

25 août 2024 hohxb

La collection Angoisses de Rimini Edition s’enrichit d’une œuvre majeure de Larry Cohen avec le film de monstres Épouvante Sur New York.

Juste avant les grandes vacances, l’éditeur Rimini Editions avait tenter d’effrayer tous ceux qui partaient au bord de la mer avec le film de monstres Tentacules. De retour ce vendredi 23 août 2024, la Collection Angoisses reste sur le thème des monstres géants avec Épouvante Sur New York. Une nouveau long métrage aujourd’hui tombé dans l’oubli mais qui est pourtant considéré comme l’un des meilleurs films de Larry Cohen.

Certainement inspiré par le King Kong de 1976, Larry Cohen a voulu surfer sur le succès de cette nouvelle grande aventure du roi des singes en se lançant à son tour en 1982 dans le genre du film de monstres avec Épouvante Sur New York. Portant le titre original de Q, The Winged Serpent, sa créature est un immense serpent ailé aux allures de dragon portant le nom de Quetzalcoatl inspiré par les croyances Aztèques. Au lieu de l’Empire State Building choisi par King Kong, c’est le Chrysler Building de New York qui lui sert ici de nid.

Le début d’Épouvante Sur New York installe progressivement trois intrigues dont nous verrons pas immédiatement la connexion entre elles. Tout d’abord le monstre qui a choisi comme première victime un laveur de carreaux adepte de la drague lourde. Puis les inspecteurs de police enquêtant sur ce meurtre et découvrant d’autres corps étrangement mutilés. Nous suivrons ensuite un bon à rien qui après avoir participé au braquage d’une bijouterie va se réfugier au sommet de la Chrysler Tower où il découvrira la tanière du serpent ailé.

Il faudra bien garder en tête qu’Épouvante Sur New York est un film à petit budget sorti en 1982 à l’époque ou les effets digitaux n’existaient pas car à le regarder aujourd’hui le film prêtera à sourire par la qualité de ses effets spéciaux. S’ils paraissent avoir aujourd’hui assez mal vieillis, c’est pourtant à un très grand de l’animation en image par image que l’on doit cette créature. Souvent risibles, ils arriveront pourtant parfois à nous épater dans la mise en scène de certaines de ses attaques. Mais au delà des apparitions de ce monstre, ce sont surtout les incroyable plans de survol aériens de New York qui se montreront les plus impressionnants.

Si à l’époque Épouvante Sur New York avait été jugé comme trop rapide dans le déroulé de son histoire, avec les yeux d’aujourd’hui le long métrage de Larry Cohen semble plutôt prendre son temps comme la plupart des films de cette époque et se montrera assez bavard avant de faire le lien entre ses trois intrigues et les différents protagonistes. Ce n’est pas pour autant que nous nous ennuierons car nous serons pris par le suspense de l’histoire dans l’attente de la nouvelle attaque du monstre et du dénouement final. Le dernier affrontement contre Quetzalcoatl se montrera particulièrement spectaculaire dans sa réalisation pour un film à petit budget.

Malgré son budget limité, Larry Cohen n’a pas lésiné sur le casting. Par amitié pour le réalisateur mais aussi parce que les propositions de films intéressants ne se bousculaient pas, c’est le célèbre David Carradine de la série Kung Fu qui tient le rôle du policier chargé de l’enquête et de l’élimination de Quetzalcoatl. Il faut bien avouer qu’en le voyant nous aurons toujours en tête son rôle dans la série culte mais ce personnage de policier est parait il l’un de ses plus grands rôles au cinéma. L’agaçant petit escroc est joué par Michael Moriarty principalement connu pour son rôle d’officier Nazi dans la série Holocauste que nous aurons encore envie de taper ici pour le caractère de son personnage. Héros des films Shaft, Richard Roundtree se retrouve à jouer les seconds couteaux dans un nouveau rôle d’inspecteur au fort tempérament qui aura le droit à quelques scènes mémorables mais un peu trop rares. En dehors de quelques actrices déployant leurs charmes, le seul vrai rôle féminin est tenu par Candy Clark nommé aux Oscars pour son rôle dans L’Homme Qui Venait D’Ailleurs. qui joue ici la petite amie à poigne de l’insupportable bon à rien.

S’inscrivant parmi les meilleurs titres de la collection Angoisses de Rimini Edition, Épouvante Sur New York est une série B vraiment solide qui séduira sans aucun doute les amateurs du genre prêts à fermer les yeux sur des effets spéciaux datés mais cependant impressionnants pour l’époque. Cela paraît même étonnant qu’un long métrage comme celui-ci soit tombé dans l’oubli alors qu’un fidèle remake avec plus de budget pourrait facilement faire un carton aujourd’hui. En attendant, il sera toujours bon de (re)découvrir l’original pour parfaire sa culture cinématographique.

MON AVIS :

 4/5

LE BLU-RAY : Après des titres récents totalement dépourvus de bonus, l’édition Blu-Ray+DVD d’Épouvante sur New York mérite vraiment son appellation de collector. Malgré l’avertissement en début de film, nous ne décèlerons pas de véritable défaut sur cette édition du film. Le master fait honneur aux couleurs chaudes des rues et du ciel de New York en respectant le grain typique de l’époque. Sans être des plus spectaculaire, la piste son originale se montre de bonne qualité. Mais surtout nous avons le droit à un commentaire audio du réalisateur Larry Cohen éclairant sur la conception du film et riche en anecdotes notamment sur qui auraient pu tenir les premiers rôles du film. Il y a aussi un très bon documentaire sur les effets stop motion réalisé par un spécialiste français qui revient sur les effets du film et nous fait un intéressant historique riche en extraits qui donne envie de découvrir tous ces films.