EVIL DEAD RISE de Lee Cronin [Critique Ciné]
EVIL DEAD RISE de Lee Cronin [Critique Ciné]
La saga culte revient discrètement sur grand écran avec un Evil Dead Rise loin d’être à la hauteur de nos espérances.
Sérieusement vous étiez au courant qu’il y avait un nouvel Evil Dead au cinéma ce mercredi ? À part la bande annonce diffusée sur YouTube, la promotion du film s’est fait bien discrète. Ne vous réjouissez cependant pas trop vite car ce Evil Dead Rise n’est ni la suite des aventures du mythique Ash Williams ni même la suite du soft reboot de 2013. Un film pour rien qui ne mérite clairement pas de dépenser 12 euros pour le voir au cinéma.
Le premier plan qui reprend la fameuse traversée d’une foret par une mystérieuse entité maléfique qui se révélera n’être en réalité ici que le vol d’un drone donne tout de suite le ton de ce cinquième film. Là où nous nous attendions à un nouveau Evil Dead, c’est en fait une vaste tromperie à laquelle nous allons assister. Dans ce prologue, nous verrons trois jeunes gens en vacances dans une vieille cabane, l’une d’entre elle est déjà possédée par le mal et va se prendre à ses deux amis sans que l’on sache ce qui lui est arrivé.
Le film se poursuit en remontant à la veille de ces événements. Nous ferons la connaissance de Beth, une roadie qui en apprenant qu’elle est enceinte décide de retrouver sa sœur et ses trois neveux dont elle n’avait pas pris de nouvelles depuis longtemps. Un violent séisme va interrompre les retrouvailles et ouvrir un accès à un vieux coffre de banque dans lequel les enfants vont découvrir un étrange livre. En l’ouvrant, ils vont réveiller un mal qui ne tardera pas à faire de leur vie un enfer.
Il ne sera pas la peine d’avoir vu les précédents épisodes pour découvrir cet Evil Dead Rise car le film n’est pas fait pour les fans de la saga mais plutôt pour la nouvelle génération wokiste et bien pensante. Les enfants d’Ellie ressemble aux stéréotypes du moment. Deux adolescents non genrés et androgynes où le frère ressemble à une fille avec ses cheveux décolorées et la fille ressemble à un mec avec ses cheveux courts. Parce que personne ne peut remplacer Bruce Campbell, Evil Dead Rise comme le précédent reboot a choisi de mettre les femmes en avant mais sans réussir à nous offrir une nouvelle héroïne charismatique. Tous les personnages de ce film paraissent tellement caricaturaux qu’il ne tarderont pas à nous taper sur les nerfs par leur bêtise.
Abandonnant l’humour délirant adopté par la franchise avec son second épisode, Evil Dead Rise revient plus dans l’esprit du premier. Mais en dehors de quelques maquillages et quelques éléments comme les incontournables fusil à pompe et tronçonneuse qui finiront par arriver sur le tard, ce nouvel épisode ne donnera jamais l’impression de décoller à faire tourner les personnages en rond dans leur appartement. Nous passerons plus de temps à remarquer les trop nombreuses incohérences de l’histoire qu’à frissonner devant ce scénario sans aucune surprise.
Loin d’avoir le talent de Sam Raimi, le réalisateur Lee Cronin semble se contenter de décalquer des scènes déjà vues dans la franchise ou d’autres film d’horreur, comme cet hommage trop flagrant à Shining, plutôt qu’à chercher à faire dans l’originalité. Alors oui, Evil Dead Rise nous offre toutes les effluves de sang attendues dans un épisode de la saga mais nous n’arriverons vraiment pas à nous prendre au jeu tant rien ne va dans ce long métrage. Les effets spéciaux numériques sont souvent ratés et paraissent même parfois aseptisés pour ne pas trop choquer. Les récents The Sadness et Terrifier 2 étaient bien plus convaincants dans leur délire gore par rapport à ce film qui manque cruellement de fun.
Indigne de la trilogie culte de Sam Raimi, ce Evil Dead Rise n’aurait pas mérité mieux qu’une sortie directe en V.O.D. où s’est fait connaître son réalisateur Lee Cronin. Quitte à poursuivre la saga au cinéma, pourquoi ne pas nous offrir une véritable suite à la hauteur plutôt qu’un tel film qui ne semble être destiné qu’à ceux qui n’ont jamais vu les précédents.
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