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HAPPINESS ROAD de Hsin-Yin Sung [Critique Ciné]

 

Happiness Road

 

Après nous avoir offert de nombreux dessins animés japonais, c’est à Taïwan que nous emmène le distributeur Eurozoom avec l’émouvant Happiness Road qui a déjà fait sensation au Festival d’Annecy.

 

 

SYNOPSIS : Après avoir passé toute sa jeunesse à Taïwan, la jeune Tchi était partie s’installer aux Etats Unis où elle est désormais mariée. A la mort de sa grand mère qu’elle adorait, elle fait son retour au pays après de longues années d’absence. Les retrouvailles familiales ne vont pas tarder à réveiller en elle de nombreux souvenirs d’enfance fait de joie et de peine et la faire s’interroger si au fond sa vraie vie ne serait-elle pas ici avec les siens.

 

Autant le dire tout de suite malgré ses dessins très enfantins, Happiness Road ne s’adresse pas aux plus jeunes. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’Eurozoom ne propose que des séances en versions originales pour ce long métrage Taïwanais. Après s’être fait remarquée avec deux courts métrages, Happiness Road est le premier film écrit et réalisé par Hsin-Yin Sung qui était avant cela journaliste et écrivaine. C’est aussi un nouveau départ pour le cinéma d’animation Taïwanais meurtri par l’arrêt de la sous traitance des dessins animés Disney depuis le passage à l’image de synthèse. Autant dire que du succès du film à l’international dépend en partie l’avenir du genre dans ce pays.

 

Happiness Road

 

Bien plus beau sur grand écran qu’il ne parait en regardant la bande annonce sur YouTube, Happiness Road aurait certainement séduit le regretté Isao Takahata qui a lui même toujours aimé varié les styles graphiques pour ses différents long métrages du Tombeau Des Lucioles au Conte De La Princesse Kaguya. Parfois plus proche du cartoon américain que du dessin animé japonais, le travail de la réalisatrice Hsin-Yin Sung rappelle aussi les œuvres du déjanté Masaaki Yuasa, auteur de Lou Et L’Île Aux Sirènes, dans son mélange de styles visuels entre les scènes du réel pas toujours toutes réussies et de très belles scènes oniriques comme dessiné aux fusains de couleurs. Un parti pris visuel tout de fois assez discutable qui nuira peut être un peu à l’émotion qui n’aurait été que plus forte avec des graphismes un peu plus réalistes.

Si Happiness Road ne s’adresse pas vraiment aux enfants, c’est qu’il aborde des sujets qui ne les concernent pas. Si ils pourront s’amuser durant les nombreux flashbacks qui parsèment le film où l’on peut voir la jeunesse de l’héroïne, le film repose aussi sur des faits historiques qui demanderont un brin de culture général pour pouvoir bien les replacer dans l’Histoire avec un grand H. Le film se déroule en effet à Taïwan depuis 1975 jusqu’en 2005 avec tous les événements historiques qui ont pu se passer à cette période là où les enfants étaient obligés d’apprendre le Mandarin au lieu du Taïwanais. Même si elle a grandi dans la « Rue Du Bonheur » (Happiness Road), la vie de Tchi est passé par de nombreux moments difficiles et quelques moments plus joyeux qui semblent bien plus rares.

 

Happiness Road

 

Sans être vraiment autobiographique, on sent une part de vécue dans l’histoire De Happiness Road qui résonnera aussi chez les spectateurs proche de la quarantaine. Non seulement dans les références culturelles où l’on reconnaîtra les hommages à Candy ou à La Bataille Des Planètes qui ont aussi bercé notre enfance, mais aussi dans les sujets abordés dans cette histoire. Cette fameuse crise de la quarantaine qui nous pousse à faire le point sur notre vie et à se questionner si on a fait les bons choix. Bien qu’un peu plus jeune que la réalisatrice, son héroïne connait les même doutes. Les relations familiales, et le temps qui passe sont autant de thèmes qui raisonneront chez chacun des spectateurs et lui donneront l’occasion de s’émouvoir entre ses propres souvenirs et ce qui peut se passer à l’écran.

Il faut avouer que Happiness Road est construit un peu bizarrement et qu’il faudra parfois un peu s’accrocher pour bien comprendre où nous en sommes dans l’intrigue et remettre les choses dans l’ordre dans tous ces différents flashbacks qui vont et viennent sans ordre particulier dans cette fourchette de trente ans. Loin du feel good movie auquel on pourrait s’attendre avec un tel titre, l’histoire d’Happiness Road est emprunt d’une véritable mélancolie et même si il veut se terminer sur une note plus positive, il nous laissera tout de même un vrai sentiment de tristesse et peut être pour certains spectateurs carrement l’envie de changer des choses dans leur vie.

 

Happiness Road

 

Après avoir ému les spectateurs du Festival d’Annecy, Happiness Road ne manquera certainement pas de vous émouvoir  à votre tour quand vous le découvrirez. Si cette histoire se déroule à Taïwan, de nombreux thèmes abordés ici sont universels comme le temps qui passe et les choix qui orientent notre vie. On suivra cette histoire porté par le sort de la petite Tchi et sa famille tout en s’interrogeant sur notre propre vie ce qui rend le film encore plus émouvant. Vous l’aurez compris nous ne sommes pas devant un film pour enfants même si ceux en age de lire pourront s’amuser avec quelques scènes de la jeunesse de l’héroïne.

 

MON AVIS : 3/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • TITRE ORIGINAL : On Happiness Road
  • REALISATEUR : Hsin-Yin Sung
  • AVEC LES VOIX DE :  Lun-Mei  Gwei, Te-Sheng Wei, Bor Jeng Chen & Hui-Jen Liao
  • SCÉNARISTE : Hsin-Yin Sung
  • COMPOSITEUR : Tzu-Chieh Wen
  • GENRE : Animation, Drame
  • DURÉE : 1h51
  • NATIONALITÉ : Taïwanais
  • DISTRIBUTEUR : Eurozoom
  • SITE OFFICIELhttps://ablazeimage.com/on-happiness-road-info/
  • DATE DE SORTIE : 1er août 2018

 

 

2 réflexions sur “HAPPINESS ROAD de Hsin-Yin Sung [Critique Ciné]

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