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LE ROI CERF de Masashi Ando & Masayuki Miyaji [Critique Ciné]

LE ROI CERF de Masashi Ando & Masayuki Miyaji [Critique Ciné]

Le Roi Cerf

Ancien animateur du Studio Ghibli, Masashi Ando passe pour la première fois à la réalisation chez Production I.G. avec Le Roi Cerf.

Si nous ne connaissons qu’un seul fils légitime de Hayao Miyazaki qui est passé à son tour à la réalisation, il devient difficile de tenir le compte de tous ses héritiers spirituels tant le Maître du Studio Ghibli a marqué l’animation japonaise. Le nouveau prétendant à la couronne s’appelle Masashi Ando, un ancien animateur du studio qui avait travaillé entre autres sur Princesse Mononoke et Le Voyage De Chihiro, qui passe pour la première fois à la réalisation avec Le Roi Cerf. Initialement prévu dans les salles de cinéma en France en novembre 2021, ce nouveau long métrage de Production I.G. est finalement sorti très discrètement ce mercredi 4 mai 2021 et il serait vraiment dommage de passer à coté.

Adapté du roman Shika no Ou de Nahoko Uehashi, Le Roi Cerf raconte l’histoire de Van, un puissant guerrier fait prisonnier dans une mine de sel. Il arrivera à s’en échapper après qu’un mystérieux loup porteur du ravageur virus Mittsual l’a mordu lui conférant une force exceptionnelle. Emmenant avec lui la jeune Yuna qui était aussi prisonnière, ils trouveront refuge dans un petit village. Mais en apprenant qu’un homme à survécu à la maladie, le médecin de l’Empereur Zol va envoyer un prodige de la médecine à la recherche de Van afin d’utiliser son sang pour produire un remède.

Le Roi Cerf

Impossible de ne pas penser à Princesse Mononoke en découvrant Le Roi Cerf tant les films pourraient se passer dans le même univers. Partageant le même ton sérieux et parfois violent réservé à un public adulte et adolescents, il faudra être bien attentif lors des scènes de dialogues pour bien comprendre toute l’intrigue très riche de ce long métrage. Nous serons plongés au cœur du conflit entre les envahisseurs de l’empereur Zol et le peuple paisible des Aquafine mais alors que le virus Mittsual propagé par les loups fait des ravages chez les Zolistes, les Aquafine semblent mystérieusement immunisé.

Démarrant bien lentement pour nous expliquer tout cela en détails, le film prendra son temps pour entrer dans le vif du sujet.  Il faut dire que son héros Van un guerrier bourru et mutique nous donnera un peu de mal à s’attacher à lui. Heureusement qu’il est accompagné par la jeune Yuna qui apportera un peu d’humour et de fraicheur au récit. On s’attend du coup à ce que le film fasse un saut dans le temps pour en faire la véritable héroïne du film mais ce sera bien ce vieux Van qui restera au cœur dans la suite du récit où il se retrouvera épaulé par un médecin et une traqueuse qui en voulait à son sang et son pouvoir face à la maladie.

Le Roi Cerf

Qu’il est bon de voir que Production I.G. a qui l’on doit les excellents Ghost In The Shell et Jin-Roh n’a pas encore totalement délaissé l’animation traditionnelle au profit du cell shading qu’ils nous servent maintenant régulièrement. Le Roi Cerf est une œuvre très traditionnelle aux décors magnifiques et à l’animation parfaite. Il y manque cependant l’enchantement qui fait toute la saveur des films du Studio Ghibli pour nous subjuguer totalement. On y sent tout de même bien toute l’expérience que le réalisateur Masashi Ando a pu développer en travaillant au coté de Hayao Miyazaki et Isao Takahata et même de Satoshi Kon tant certaines scènes pourront nous faire penser à leurs œuvres.

Le Roi Cerf

Les nostalgiques de Princesse Mononoke devraient être particulièrement séduit par Le Roi Cerf tant les deux films peuvent paraître être liés. Et si deux visionnages ne seront pas de trop pour pouvoir assimiler toute la richesse de cette histoire, l’impressionnant travail artistique de ce premier film réalisé par Masashi Ando mérite vraiment d’être découvert par tous les fans du Studio Ghibli et de japanimation en tout genre.

MON AVIS :
4/5

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