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OKKO ET LES FANTÔMES de Kitarô Kôsaka [Critique Ciné]

 

Okko Et Les Fantômes

 

Collaborateur de longue date de Hayao Miyazaki et du regretté Isao Takahata, le directeur de l’animation Kitarô Kôsaka signe son premier long métrage en tant que réalisateur avec Okko Et Les Fantômes, une très belle histoire digne du Studio Ghibli à découvrir en famille.

 

 

SYNOPSIS : Sortie indemne d’un grave accident de voiture qui a coûté la vie à ses parents, Okko est recueillie par sa grand mère qui tient une auberge dans une petite ville de campagne. En s’installant elle découvrira qu’elle est la seule à voir et à entendre les fantômes qui habitent les lieux qui vont la pousser à devenir une apprentie aubergiste dans le but de pouvoir reprendre les rennes de l’auberge familiale lorsqu’elle sera grande.

 

Depuis que le studio Ghibli a bien freiné sa production, tout le monde est à la recherche des héritiers spirituels de Hayao Miyazaki, même si il n’a pas encore pris sa retraite, et d’Isao Takahata qui nous a malheureusement quitté en avril dernier. Si on pense tout de suite à Mamoru Hosoda réalisateur de Les Enfants Loups, Makoto Shinkai  le réalisateur de Your Name. où en toute logique à Hiromasa Yonebayashi qui faisait parti du Studio Ghibli et vole maintenant de ses propres ailes avec Mary Et La Fleur De La Sorcière, personne ne pensait jusque là au méconnu Kitarô Kôsada. Travaillant pendant longtemps dans l’ombre de Hayao Miyazaki et Isao Takahata en tant que directeur de l’animation, il passe aujourd’hui dans la lumière en réalisant son premier long métrage d’animation Okko Et Les Fantômes,après s’être fait la main sur le moyen métrage Nasu, Un Ete Andalou et sa suite, et démontre un talent qui ne passera certainement pas inaperçu chez les fans de japanimation.

 

Okko Et Les Fantômes

 

En voyant l’affiche de Okko Et Les Fantômes, l’influence du Studio Ghibli n’est pas tout de suite flagrante car les personnages principaux garde la patte graphique des romans pour enfants de Hiiko Reijo qui sont à l’origine de cette histoire. Il ne faudra cependant que quelques minutes de projection pour se croire dans un film du mythique studio en regardant les personnages secondaires tout de suite reconnaissables. Il faut dire que Kitarô Kôsada est en parti à l’origine de cette patte graphique car il a aussi officié comme créateur de personnages sur plusieurs Ghibli. Cette influence se ressent aussi dans les décors avec des images de campagne tout simplement sublimes. Dernier point commun, le film met encore en scène une jeune héroïne comme la plupart des films de Miyazaki.

S’adressant aussi bien aux plus jeunes qu’aux adultes, Okko Et Les Fantômes débute de manière tragique avec la mort des parents d’Okko. Il y a un vrai contraste entre les images très colorés et le style enfantin et ces débuts vraiment émouvants. Mais la jeune fille montrant plus de courage que de chagrin, on sera vite emporté par cette jolie histoire « tranche de vie » qui la verra grandir en tant qu’apprentie aubergiste à travers diverses expériences avec des clients de tout age : un jeune garçon malade qui va lui apprendre la patience, une jeune voyante qui va l’emmener dans une séance de shopping telle une grande sœur et un père de famille sorti du coma à qui elle va redonner le gout de manger avant de découvrir son terrible secret, sans oublier la rivalité avec sa camarade de classe au look excentrique dont les parents tiennent la plus grosse auberge de la région.

 

Okko Et Les Fantômes

 

A l’origine de ce long métrage,  le studio Mad House a également adaptée cette année les romans d’Okko Et Les Fantômes sous la forme d’une série animée. Si cette version film profitent de graphismes plus soignés, elle donne malgré tout plus l’impression d’être elle aussi une succession d’épisodes pas vraiment liés l’un à l’autre. Il manque une vrai fil conducteur pour nous accrocher pleinement. L’histoire des fantômes qui était si intéressante au début parait parfois devenir plus accessoire et semble même inachevée. Il y aurait certainement encore plein de choses à nous raconter à la fin du film mais c’est peut être fait pour afin de nous pousser à voir aussi la série télé. Mais sera-t-elle un jour visible en France de manière légale ?

Ce défaut dans le scénario ne nous empêchera pas de passer malgré tout un superbe moment émerveillement. Les occasions de rire seront aussi présentes que celles de verser sa petite larme devant ce récit initiatique qui traite des thèmes du deuil et de la transmission mais aussi de différences de classes. Autant de sujet qui rendent cette histoire universelle et visible par les spectateurs de tous ages qui y comprendront peut être chacun quelque chose de différent.

 

Okko Et Les Fantômes

 

Sans égaler les plus grands chefs d’œuvres du Studio Ghibli, Okko Et Les Fantômes est une très jolie histoire drôle et souvent très émouvante qui mérite vraiment d’être découverte. Face au nombre de candidats potentiels au titre d’héritier spirituel de Hayao Miyazaki et Isao Takahata qui grandit chaque mois, on n’a pas trop de soucis pour l’avenir de l’animation japonaise tant qu’elle restera en 2D. Si le nom de Kitarô Kôsada ne nous disait rien jusqu’à cette années, désormais il devient avec ce premier long métrage, un réalisateur de poids dont on attend déjà avec impatience les prochains film.

 

MON AVIS : 4/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • TITRE ORIGINALWaka Okami wa Shōgakusei!
  • RÉALISATEUR : Kitarô Kôsaka
  • SCÉNARISTE : Reiko Yoshida d’après l’oeuvre de Hiroko Reijo
  • COMPOSITEUR : Keiichi Suzuki
  • GENRE : Japanimation
  • DURÉE :  1h35
  • NATIONALITÉ : Japonais
  • DISTRIBUTEUR : Eurozoom
  • SITE OFFICIEL :  https://www.waka-okami.jp/movie/
  • DATE DE SORTIE : 12 septembre 2018

 

 

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