OTOBOKE BEAVER – SUPER CHAMPON EUROPE TOUR 2023 – Le Trabendo – Paris – 13 mai 2023 [Chronique Concert]
OTOBOKE BEAVER - SUPER CHAMPON EUROPE TOUR 2023 - Le Trabendo - Paris - 13 mai 2023 [Chronique Concert]
Les survoltées Otoboke Beaver nous ont enfin offert leur premier concert à Paris ce samedi.
Tandis que les masses s’enfonçaient tout droit vers le Zénith pour aller voir le rappeur Georgio, les personnes de bons goût savaient qu’il fallait bifurquer juste quelques mêtres avant pour assister à un spectacle phénomenal. Le tout premier concert francais des japonaises complètement allumées d’Otoboke Beaver. C’est à l’occasion de la sortie de leur troisième album Super Champon que le quatuor punk rock s’offrait une nouvelle tournée européenne qui passait cette fois ci par notre capitale. Et si ce concert parisien était l’un des deux seuls de cette tournée à ne pas afficher complet à l’avance, c’est cependant dans un Trabendo qui semblait très bien rempli qu’elles nous ont offert une prestation mémorable.
Mais avant Otoboke Beaver, c’est le jeune groupe de rock hollandais The Klittens qui a eu la chance de pouvoir ouvrir pour les japonaises. Agée d’une vingtaine d’année à peine, les membres de The Klitten pourrait apparaitre comme des jeunes filles très sages que nous imaginerions bien plus à la bibliothèque que sur une scène de concert. Et pourtant les cinq musiciennes nous ont bien surpris avec leur rock grunge dans la lignée des Breeders et Wet Leg. En 45 minutes elles ont eu le temps de nous jouer douze chansons très variées et pleine de surprises dans des envolées musicales parfois lourdes et noisy. Tout de même bien plus sages que les Otoboke Beaver, elles ont tout de même tenu à terminer leur set par leur titre le plus punk. Nul doute qu’elles ont gagné quelques fans supplémentaires ce soir.
On ne sait pas si c’est en rapport avec l’Eurovision qui se déroulait le même soir mais c’est sur « Poupée De Cire, Poupée De Son » de France Galle qu’Otoboke Beaver est monté sur scène peu après 21h00. Une chanson des années 60 qui colle bien au look du quatuor portant de courtes robes fleuries et colorées qui laissent régulièrement apparaitre leurs culotes sans apparemment les gêner. De toutes façon les pervers se verraient certainement très vite recadrés à coup de genoux bien placé en cas de débordement.
Cela fait sans doute parti des étranges personnages qu’elles jouent sur scène. La chanteuse Accorinrin aime en effet passer pour méprisante avec son public n’hésitant pas à nous gratifier de réguliers doigts d’honneur. Le point culminant de ce jeu a été lorsqu’elle a complimenter un spectateur pour sa montre avant de la jeter loin dans le public aprèss avoir longtemps refusé qu’il lui offre. Il ne devait certainement pas connaitre la chanson « Where Did You Buy Such A Nice Watch You Are Wearing Now » qui figure sur le dernier album. Elle fait la paire avec la guitariste et chanteuse complètement déjantée Yoyoyoshie qui fera souvent le lien avec le public. À leur côté, les plus récentes recrues la bassiste Hiro-chan et la batteuse Kahokiss paraissent bien plus gentilles et normales mais elles auront fort à faire pour assurer le rythme d’enfer des 22 titres de la setlist de ce soir.
A moins d’avoir déjà eu la chance de les voir dans un autre pays, rien ne pouvait préparer les spectateurs au spectacle que nous ont offert les Otoboke Beaver tant leur musique est loin d’être évidente. Les japonaises jouent très vite et leur mélodies ne sont pas toujours faciles à comprendre quand on ne connait pas les chansons. Ce qui est certains c’est qu’il faut un sacré niveau de technicité pour arriver à les jouer tant les changements de rythme et de mélodies sont fréquents. Dans leur jeu de scène, les musiciennes attendront souvent que le public ne fasse plus un bruit avant de démarrer certains titres. Un silence souvent pas évident à obtenir tant certains spectateurs ne peuvent s’empêcher de gueuler n’importe quoi sans respect pour les musiciennes qui n’ont rien à faire des slogans contre la réforme des retraites qui polluent maintenant tous les concerts.
Si on ne connait pas encore bien les albums, il sera parfois difficile de savoir si Otoboke Beaver enchaîne les titres à vive allure où bien s’il s’agit toujours de la même chanson. Les musiciennes ont en effet choisi de ne pas commencer leur concert avec les chansons les plus connues qui ont fait l’objet de clips. Elles s’enchaineront plutôt dans la deuxième partie du concert. En tout, Otoboke Beaver n’aura joué qu’un peu plus d’une heure mais vu la courté durée de la plupart de leurs chansons et l’énergie dépensée par le quatuor, nous pouvons très bien comprendre qu’il ne dure pas plus longtemps.
Il était grand temps de pouvoir enfin découvrir Otoboke Beaver sur scène tant ce groupe de punk ultra énergique et super technique ne ressemble à personne. Une déferlante d’énergie et de bonne humeur qui ne ressemble à aucun autre groupe sur la planète. Avec un premier concert parisien aussi réussi, nous serons forcement au rendez-vous pour le prochain.
SETLIST :
01. YAKITORI (ヤキトリ)
02. Akimahenka
03. Don’t Light My Fire
04. Bad Luck
05. S’il Vous Plait
06. Love Is Short
07. What Do You Mean You Have Talk To Me At This Late Date
08. Introduce Me To Your Family
09. Datsu. Hikage no Onna
10. Dirty Old Fart Is Waiting For My Reaction
11. I Am Not Maternal
12. Don’t Call Me Mojo
13. PARDON ?
14. Nabe Party With Pocket Brothers
15. I Put My Love To You In A Song JASRAC
16. Georgie & Janice
17. I Checked Your Cellphone
18. I Won’t Dish Out Salads
19. Leave Me Alone ! No, Stay With Me !
20. I Don’t Want To Die Alone
21. First-Class Side-Guy
22. Anata Watashi Daita Ato Yome No Meshi
Rappel :
23. Where Did You Buy Such A Nice Watch You Are Wearing Now
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