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SPEAK NO EVIL de James Watkins [Critique Ciné]

Speak No Evil

James Watkins, le réalisateur d’Eden Lake et La Dame En Noir revient à l’horreur avec Speak No Evil.

Il y a tellement de films d’horreur qui sortent ces derniers temps dans l’indifférence générale que nous aurions très bien pu passer à coté de Speak No Evil. Il s’agit pourtant de la dernière production de Blumhouse en qui nous n’avons en réalité plus du tout confiance à force de les voir sortir des films de plus en plus médiocres et sans originalité. Mais avec James McAvoy et Mackenzie Davis au casting, c’est encore avec trop d’espoir de voir enfin un bon film d’horreur que nous tenterons encore le coup.

Nous serons d’autant plus tenté que Speak No Evil est le nouveau long métrage de James Watkins. Un cinéaste britannique qui s’était fait grandement remarquer avec son survival bien tendu Eden Lake il y a déjà seize ans et qui se faisait plutôt discret ces derniers temps. Au lieu d’imaginer une nouvelle histoire, Speak No Evil n’est en fait que le remake d’un film danois de 2022 réalisé par Christian Tafdrup qui était sorti directement en V.O.D. en France sous le titre Ne Dis Rien.

Speak No Evil

Sans rien savoir du film, il suffit de regarder l’affiche pour se douter que James McAvoy incarne ici un nouveau personnage inquiétant, voir peut être même maléfique si on se fie à son titre Speak No Evil. Et pourtant, il faudra prendre son mal en patience pour découvrir ce que nous réserve ce coup-ci l’acteur déjà épatant dans ce genre de rôle dans le très réussi Split de M. Night Shyamalan. Dès le début du film, nous le verrons comme un touriste un peu rustre perturbant la quiétude du séjour en Toscane d’un couple d’américains qui vivent désormais à Londres. Si cela paraissait plutôt mal parti entre eux, ils finiront pourtant par se lier d’amitié et par se promettre de se revoir.

Une promesse que Ben et Louise avaient fini par oublier jusqu’à ce qu’ils reçoivent une carte postale réitérant cette invitation. Acceptant d’y passer un Week-End, le couple et leur fille se perdront presque en cherchant la ferme totalement isolée de Paddy et Louise. Rapidement, le séjour se révélera bien moins idyllique que prévu tant les deux familles sont radicalement différentes. Les moments de malaise s’enchaîneront sans pour autant que le film ne sombre encore réellement dans l’horreur. C’est après plus d’une heure que sera enfin levé le pot au rose alors que les spectateurs avaient presque perdu tout espoir de voir cette histoire décoller un jour.

Speak No Evil

Il faut dire que le choix de l’acteur méconnu Scoot McNairy, héros du film Monsters de Gareth Edwards pour faire face à James McAvoy n’est pas le choix le plus judicieux. Ce personnage insipide et castré par son épouse fait beaucoup penser au Alan Harper de la série Mon Oncle Charlie non seulement car les deux acteurs se ressemblent mais aussi parce que leurs deux personnages sont tout autant anti-charismatiques. Speak No Evil ne repose en fait que sur la prestation de James McAvoy tandis que les autres acteurs ne seront que ses faire-valoir. À se demander pourquoi être aller chercher Mackenzie Davis capable de jouer les Terminator mais réduite ici à un rôle de mère désemparée par les événements.

Rappelant Eden Lake pour son couple au Week-End gaché, Speak No Evil est cependant beaucoup moins sauvage. Nous pourrions même se demander s’il ne s’agit pas d’un film d’horreur pour enfants tant ils sont important dans l’histoire et que le film trop aseptisé ne compte vraiment pas de grandes scènes capables d’en donner pour leur argent aux véritables fans du genre. Le réalisateur de la version scandinave du film ne manque pas d’ailleurs de s’offusquer publiquement des changements faits par Blumhouse à son histoire. N’arrivant vraiment pas à se démarquer des nombreux long métrages très similaires que nous avons déjà pu voir, c’est vraiment sans la moindre surprise et avec de moins en moins d’intérêt au fil du temps que nous devrons nous accrocher pour venir au bout du film.

Speak No Evil

Comme si BlumHouse cherchait à chaque fois à viser les spectateurs qui n’ont jamais vu un film d’horreur plus que les véritables fans du genre, ce Speak No Evil paraît vraiment trop édulcoré et bien trop peu original pour convaincre. Prenant trop de temps à arriver à son but, nous aurons déjà totalement décroché bien avant que les choses sérieuses commencent enfin. Speak No Evil semble vraiment être un film alimentaire pour James Watkins que nous savons capable de vraiment nous faire frissonner quand on lui donne carte blanche et qui se montre bien trop sage ici.

MON AVIS :
2/5

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