THE WHALE de Darren Aronofsky [Critique Ciné]
THE WHALE de Darren Aronofsky [Critique Ciné]
Darren Aronofsky offre son le plus grand rôle de sa carrière à Brendan Fraser dans l’émouvant The Whale.
À force de grignoter sans cesse les fesses vissées dans le canapé durant tout le confinement, combien ce sont imaginer finir par ressembler à une baleine ? C’est peut être bien ce qui a donné l’impulsion à Darren Aronofsky d’enfin adapter la pièce de théâtre The Whale de Samuel D. Hunter qu’il avait pour projet depuis qu’il l’avait découverte il y dix ans. Un drame intimiste qui ne manquera pas de vous émouvoir et de vous questionner sur la nature humaine.
Difficile d’imaginer qu’il s’agit bien du héros de la trilogie La Momie ou de California Man et George De La Jungle mais pourtant c’est bien Brendan Fraser qui est l’interprète quasi méconnaissable de The Whale. Certes cela fait près de 15 ans que l’acteur mène une carrière loin des têtes d’affiches mais bien sur ce n’est pas pour autant qu’il a pris autant de poids. C’est la magie des prosthétiques et des effets spéciaux qui en font ce Charlie, professeur d’anglais qui donne des cours en ligne du fond du canapé dont il a bien du mal à s’extirper. Sujet à la depression depuis la perte de l’homme qu’il aimait, il s’est totalement laissé aller atteignant un poids qui le met aujourd’hui en danger de mort.
Si vous ne saviez pas qu’il s’agit de l’adaptation d’une pièce de théâtre, nul doute que vous vous en rendrez rapidement compte en découvrant le film. Se déroulant dans le cadre unique de l’appartement de Charlie, ce huis clos intimiste voit entrer et sortir en permanence les proches et d’autres invités inattendus dans ce lieu. Il ne vaudra mieux ne rien avoir vu d’autre que le très beau et intrigant teaser (ci-dessus) pour découvrir la lente progression de cette dramatique histoire qui se déroule le long d’une semaine.
De peur des regards et des moqueries, Charlie a choisi de vivre caché dans une semi obscurité, les volets toujours fermés, ne montrant pas son visage par webcam lors de visioconférences avec ses élèves et refusant même d’ouvrir au livreur qui lui apporte tous les jours son repas. Cependant il garde étonnamment une foi rare en l’espèce humaine dans ce monde pourtant fait que de drames qu’il observe via son téléviseur ou Internet. La baleine du titre pourrait être lui mais cela peut être aussi une allusion à la copie d’un élève sur Moby Dick qu’il aime lire et relire tant elle correspond à son idéal de liberté d’expression et de pensée qu’il aimerait voir chez tous ses élèves.
Charlie a de la chance dans son malheur d’être soutenu par Liz, une amie infirmière qui tient beaucoup à lui jouée par l’excellente Hong Chau dans un rôle pas si éloigné de celui qu’elle tenait dans Downsizing qui nous avait permis de la découvrir. Le film repose cependant surtout sur les retrouvailles avec sa fille Ellie qu’il n’avait pas revu depuis plus de huit ans. brillamment interprétée par Sadie Sink connue pour son rôle dans la série Stranger Things, elle est devenue une adolescente en colère qui à juste titre a des pensées sur ce monde totalement opposées à celles de son père qui croit pourtant farouchement en elle. Il y a aussi le jeune Thomas joué avec humour et émotion par Ty Simpkins venu prêcher la bonne parole persuadé que Dieu peut encore sauver Charlie et lui redonner l’envie de vivre.
Lentement mais surement nous découvrirons le rôle de chacun dans cette histoire et le lourd passé de Charlie qu’il n’aime pas évoquer. The Whale ne serait pas un film de Darren Aronofsky s’il n’y avait pas des tonnes de choses à y interpréter dans les images et dans les sons. A l’image de ce que réclame Charlie à ses élèves, ce sera aux spectateurs de faire leur propre interprétation sur les symboliques et tous les messages distillés dans cette bien émouvante histoire.
Comme à son habitude, Darren Aronofsky arrive encore une fois à nous surprendre avec The Whale. Un drame intimiste qui ne ressemble à aucun de ses autres films si ce n’est dans la manière où il s’attache à ses personnages pour porter une histoire sombre et dramatique. Métamorphosé, Brendran Fraser délivre une incroyable performance pleine d’humanité qui marquera à jamais sa carrière et dont il peut cette fois ci réellement se montrer fier.
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