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WIND RIVER de Taylor Sheridan [Critique Ciné]

 

Wind River

 

Prix de la mise en scène dans la catégorie Un Certain Regard lors du dernier festival de Cannes, Wind River n’est clairement pas un thriller comme les autres et pourrait bien surprendre les habitués du genre.

 

 

SYNOPSIS : Alors qu’il cherchait les traces d’un puma, le pisteur Cory Lambert va faire la découverte du corps d’une jeune femme ensanglanté et morte de froid. Le F.B.I. qui n’a personne dans la région envoie Jane Banner, une jeune recrue encore en fin de formation pour enquêter sur le meurtre. Parce qu’il a lui même perdu sa fille de manière jamais élucidé, le pisteur va accepter de venir en aide à l’enquêtrice pour retrouver les responsables de ce crime odieux.

 

Si Wind River est le second film réalisé par Taylor Sheridan, c’est surtout en tant que scénariste qu’il s’est fait un nom pour le moment. C’est effectivement lui qui a signé les histoires de Sicario pour Denis Villeneuve et du western moderne Commancheria de David Mackenzie. Ce nouveau long métrage est en fait la troisième partie d’une trilogie sur la frontière américaine initiée par ces deux films. Si cette fois ci il a choisi de le réaliser lui-même, c’est qu’il ne voulait pas voir cette histoire trahie par un autre car elle lui tenait vraiment à cœur. Wind River a toujours cette allure de western moderne puisqu’il se déroule près d’une réserve indienne dans le nord des Etats Unis où les habitants se prennent encore pour des cowboys mais contrairement à Comancheria, ce sont cette fois ci dans des grands espaces enneigés et glacial qu’il se déroule.

 

Wind River

 

Au premier abord, le point de départ de Wind River peut paraître très conventionnel. Il commence comme la plupart des thrillers par la découverte d’un corps entouré d’une part de mystère. Ici c’est comment une jeune fille a pu se retrouver toute seule aussi loin de toutes habitations alors qu’elle était pieds nus dans la neige. Si Taylor Sheridan va aller au bout de cette enquête, il n’a clairement pas voulu raconter uniquement une intrigue policière mais attirer l’attention du grand public sur un véritable problème car il ne serait en effet pas rare que de jeunes filles d’origine amérindiennes soient régulièrement les proies de prédateurs sexuels sans qu’elle soient comptabiliser parmi les victimes d’aggresions sexuelles  par les autorités.

Pour souligner ce message, le réalisateur/scénariste a choisi de donner une tournure dramatique intimiste à ce thriller. Si dès le début, on comprend que le pisteur Taylor Sheridan a connu un drame qui a fait exploser son couple suite à la perte d’un enfant, c’est lors de la scène de la visite aux parents de la victime qu’on se sentira touché par leur drame. La perte d’un enfant même si elle venait d’avoir dix huit ans n’est jamais quelque chose de normal et une part de culpabilité s’installe chez les parents qui ont le sentiment de ne pas avoir su protéger leur adolescente. Même après la conclusion de l’enquête, l’histoire ne s’arrêtera pas nette et cherchera  encore à prolonger  l’émotion donnant toute son originalité à ce long métrage.

 

Wind River

 

Un des autres sujet de ce film est presque documentaire car il montre la difficulté des habitants de cette région à faire face à aux extrêmes difficultés d’y vivre. Il y fait tellement froid que les accidents sont fréquents. Mais aussi ces régions désertiques manquent d’activités et poussent les plus faibles à craquer pour la boisson ou d’autres addictions nocives. Il faut vraiment du courage pour s’installer dans cette région et d’accepter d’être souvent laissé-pour-compte par les autorités de par la difficulté de se rendre sur place. On a vraiment l’impression que tous les habitants sont en souffrance et c’est pourquoi la jeune recrue du F.B.I. tout droit débarqué de Las Vegas va chercher à mener à bien cette enquête sans se faire freiner par ses supérieurs ou les lois qui n’ont rien à  faire de ces populations.

C’est par hasard que Wind River réunit à nouveau Jeremy Renner dans le rôle du pisteur et Elizabeth Olsen dans le rôle de la jeune recrue du F.B.I. à la Clarice Starling du Silence Des Agneaux qui se donnaient déjà la réplique dans Avengers : L’Ere D’Ultron et Captain America : Civil War. Initialement, le réalisateur avait pensé à Chris Pine, déjà héros de Commancheria mais celui-ci a du renoncer au projet. On oublie au fond très vite les anciens rôles de ces acteurs pour suivre cette intrigante histoire qu’ils portent parfaitement. Dans le rôle des amérindiens, on reconnaîtra quelques acteurs vu déjà dans la saga Twilight mais le réalisateur est aussi aller chercher des habitants de la région pour jouer certains personnages.

 

Wind River

 

Privilégiant l’aspect dramatique à l’angoisse habituelle des thrillers, Wind River est vraiment un film original qui aborde plus d’un sujet avec un petit coté documentaire sur ce qu’est la vie dans cette région hostile. Réussi aussi bien dans son coté polar proche du western que dans cette aspect plus intimiste, le film de Taylor Sheridan est captivant en tout point. De cette trilogie de la Frontière Américaine, c’est sans aucun doute le plus intéressant et l’on comprend pourquoi il a voulu le réaliser lui même.

 

MON AVIS : 3/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • RÉALISATEUR : Taylor Sheridan
  • AVEC : Jeremy Renner, Elizabeth Olsen, Graham Greene et Kelsey Asbille
  • SCÉNARISTE : Taylor Sheridan
  • COMPOSITEURS : Warren Ellis et Nick Cave
  • GENRE : Thriller, Drame
  • DURÉE : 1h47
  • NATIONALITÉ : Américain
  • DISTRIBUTEUR : Metropolitan Filmexport
  • SITE OFFICIELhttps://www.facebook.com/WindRiver.LeFilm/
  • DATE DE SORTIE : 30 août 2017

 

 

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