AMSTERDAM de David O. Russell [Critique Ciné]
AMSTERDAM de David O. Russell [Critique Ciné]
Sept ans après son dernier film, David O. Russell est de retour avec un casting exceptionnel pour Amsterdam, sérieux concurrent à la course aux Oscars.
Entre les récents Coup De Théâtre et Don’t Worry Darling, le cinéma hollywoodien de 2022 semble avoir l’oeil rivé dans le rétroviseur en rendant hommage de manière nostalgique au passé. C’est aussi le cas de d’Amsterdam, le nouveau film de David O. Russell qui, pour son grand retour sept ans après Joy, s’intéresse cette fois-ci à la période de l’entre-deux-guerres dans un polar au style particulier.
En parti inspiré de faits réels, Amsterdam suit l’histoire de Burt Berendsen, un médecin marginal qui a choisi de prendre soin des tous les vétérans à la gueule cassée de la 1ere Guerre Mondiale où il a lui même perdu un œil. Avec son ami et avocat Harold Woodman qu’il a rencontré durant la guerre , ils vont être engagés par Liz Meekins, la fille de leur ancien chef de bataillon, pour effectuer une autopsie sur le corps de son père dont la mort soudaine semble être plus que suspecte. Avec cette affaire, Burt et Harold finiront par se retrouver au cœur d’un immense complot qui va rapidement les dépasser.
Des les premières scènes, Il semble se dégager une ambiance étrange de cet Amsterdam comme si tous les personnages étaient un peu fou. L’histoire nous est raconté par ce docteur Burt Berendsen incarné brillamment par un Christian Bale à nouveau métamorphosé. Sans paraitre une véritable comédie, les dialogues et les situations prêtent bien souvent à sourire voir même à rire même si l’histoire racontée ici n’a en vérité rien de drôle.
Passé ce prologue situé dans les années 30, le film remontrera en 1918. Pour nous raconter la rencontre entre Burt et Harold interprété par John David Washington, le héros de Tenet. Ayant chacun sauvé la vie de l’autre, ils vont se retrouver au soin de l’infirmière Valerie Voze incarnée par la toujours aussi belle Margot Robbie qui va devenir la troisième membre de leur pacte d’amitié. Ensemble, ils vont s’installer à Amsterdam pour y vivre une vie de bohème avant que Burt ne décide de repartir vivre dans le New Jersey. Une rupture dans leur pacte qui verra bientôt disparaître Valerie sans explication ni moyen de la retrouver.
Le film reviendra ensuite dans les années 30 pour reprendre le récit initial. Prenant tout son temps et multipliant les personnages, il y aura de quoi se demander ce que cherche à nous raconter le réalisateur David O. Russell. Sans jamais être ennuyeux, il faudra rester bien attentif pour capter tous les éléments de l’intrigue et le rôle de chacun de ces personnages dans le film. À vrai dire même en s’accrochant, il sera encore assez compliqué de résumer complétement l’immense conspiration au cœur de ce long métrage. C’est peut être bien pour cela qu’Amsterdam n’a pas séduit le public américain habitué à laisser le cerveau à la maison lorsqu’ils vont au cinéma.
La grande force d‘Amsterdam est qu’à la découverte de ces nombreux personnages secondaires nous aurons toujours la surprise de découvrir un grand acteur ou une grande actrice. Rami Malek qui joue la sœur de Valerie, Anya Taylor-Joy qui joue son épouse, le fidèle Robert De Niro en Général, Mike Myers en agent du MI-6 sous couverture qui fait équipe avec Michael Shannon agent des services secrets américains mais aussi Timothy Olyphant, Zoe Saldana ou bien encore la chanteuse Taylor Swift dans le rôle de Liz Meekins. Ça se bouscule désormais pour jouer sous la direction de David O. Russell et tout cet ensemble a été impeccablement choisi.
Taillé pour les Oscars, Amsterdam à toutes les chances de raffler un maximum de nominations que ce soit pour son trio de tête que pour son incroyable brochette de seconds rôles. C’est aussi un film magistralement mis en scène aux décors, aux costumes et à la direction photo formidables. L’intrigue du film risque cependant de laisser plus d’un spectateur sur le carreau et il faudra certainement plus d’un simple visionnage pour en capter tous les tenants et le aboutissants. Amsterdam est cependant tellement réussi que nous y replongerons avec plaisir.
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