HALLOWEEN ENDS de David Gordon Green [Critique Ciné]
HALLOWEEN ENDS de David Gordon Green [Critique Ciné]
Halloween Ends signe la fin de la trilogie de David Gordon Green qui n’aurait jamais dû voir le jour.
Bien mal partie avec son premier épisode, cette idée du réalisateur David Gordon Green de donner une suite au film culte de John Carpenter à travers une nouvelle trilogie semblait vouloir corriger le tir avec une suite bien plus gore et convaincante qui semblait largement inspirée par le requel de Rob Zombie par sa sauvagerie. Nous ayant au final laissé peu de souvenirs, c’est sans aucun engouement que l’on accueille la sortie ce mercredi 12 octobre 2022 du troisième et ultime épisode bien nommé Halloween Ends.
Alors que les deux premiers films se déroulaient durant la même nuit d’horreur, Halloween End se passe. Quatre ans plus tard, Laurie Strode a emménagé avec sa petite fille Allyson dans une nouvelle maison et semble enfin prête à tourner la page en écrivant ses mémoires. Mais en faisant connaissance avec le jeune Corey, qui avait accidentellement tué l’enfant qu’il gardait dans un jeu qui a mal tourné, elle va à nouveau faire entrer le mal dans sa vie. Irrésistiblement attirée par lui, Allyson ne se rendra pas compte du monstre qui sommeille en Corey tandis que Laurie n’est pas dupe.
C’est à se demander si David Gordon Green n’est pas un brin schizophrène tant aucun des trois épisodes de sa trilogie ne se ressemblent. Un peu comme le reste de la saga d’ailleurs qui est parti dans tous les sens. Alors que nous nous attendions a une dernière traque jusqu’à la mort de Michael Myers, c’est une toute autre histoire que le réalisateur et scénariste a voulu nous raconter dans ce dernier opus misant à nouveau plus sur la psychologie que sur l’horreur pure. Ce film aurait bien mieux mériter le titre d’Halloween : l’Héritage tant il met plus en avant Corey un nouveau personnage sorti de nulle part choisi comme une sorte d’héritier spirituel par le croquemitaine en personne qui n’est plus qu’un vieil homme affaibli par quatre années passées terré dans un égout.
David Gordon Green nous donne l’impression qu’il n’avait en fait plus rien à raconter dans ce nouvel opus tant il prend son temps à développer l’histoire de ce nouveau personnage qui n’a aucun rapport ce qui était raconté dans les deux premiers films mais qui occupe bien plus l’écran que Jamie Lee Curtis. Il y aura de quoi finir par trouver le temps long tant ce nouvel Halloween n’a presque rien d’un film d’horreur. Comme si ce n’était pas lui qui avait réalisé le sauvage Halloween Kills, les meurtres se feront à nouveau bien trop rares et seront bien moins gore. Signe des temps guère rassurante, nous pourrons aussi regretter l’absence totale de nudité dans ce reboot aseptisé alors que l’on sait bien que le mélange de pulsion de meurtre et de sexe font tout le sel de ce genre de longs métrages lorsqu’ils sont réussis. Difficile de croire que John Carpenter puisse approuver un tel naufrage même s’il est habitué maintenant à voir la franchise décliner d’épisodes en épisodes.
Il faudra vraiment attendre les dernières scènes d’Halloween Ends pour voir enfin Laurie Strode affronter réellement Michael Myers après avoir finalement conclu de manière expéditive l’histoire de Corey. Cet ultime affrontement dans une cuisine ressemble tellement à tant d’autres scènes du même genre vues précédemment qu’il ne sera clairement pas l’apothéose tant attendue. Totalement ridicule et pour le moins improbable, il ne pourra satisfaire aucun des fans du Croquemitaine. Et que dire de la scène qui suivra, une ridicule procession avec le corps de Michael Myers sur le toit d’une voiture pour des funérailles très particulières pour s’assurer que le cauchemar soit bel et bien terminé.
Au final, nous pouvons maintenant dire que David Gordon Green n’aura vraiment pas réussi à faire mieux avec sa trilogie que tous la majorité des films qui ont suivi les deux premiers Halloween. C’est même plutôt ces trois derniers longs métrages que l’on aura envie d’oublier très vite tant ils n’ont strictement rien apporter de neuf à la saga. Il y aurait pourtant eu matière dans ce troisième volet à développer le background de ce Michael Myers qui restera au final ici qu’un tueur lambda aux motivations inconnues que Laurie Strode aura eu le malheur de croiser quarante cinq ans plus tôt. Heureusement nous pouvons espérer qu’il y aura bien encore un producteur ou un réalisateur plus inspiré et talentueux pour redonner vie à Michael Myers dans un futur plus ou moins proche.
N’ayant clairement plus rien à raconter David Gordon Green s’égare totalement dans cet Halloween Ends avec une histoire sans originalité ni crédibilité où l’horreur n’est clairement pas au rendez vous. Et que dire de cet affrontement final promis qui ne se montre clairement pas à la hauteur pour marquer comme il se doit la fin de cette saga mythique. Heureusement les monstre du cinéma ne restent pas souvent mort très longtemps…
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