CinémaCritique CinéJapanimation

LA CHANCE SOURIT A MADAME NIKUKO de Ayumu Watanabe [Critique Ciné]

LA CHANCE SOURIT A MADAME NIKUKO de Ayumu Watanabe [Critique Ciné]

La Chance Sourit à Madame Nikuko

Ayumu Watanabe est de retour au cinéma trois ans après Les Enfants De La Mer avec La Chance Sourit à Madame Nikuko.

Réalisateur des séries Space Brothers et Après La Pluie, Ayumu Watanabe nous avait  réellement surpris avec son magnifique premier long métrage Les Enfants De La Mer qui en faisait un nouveau digne successeur d’Hayao Miyazaki. C’est encore plus flagrant avec son second film La Chance Sourit à Madame Nikuko adapté cette fois-ci d’un roman de Kanako Nishi. Présenté en avant première au Festival d’Annecy en 2021 au moment de sa sortie au Japon, c’est finalement un ans plus tard que nous pouvons enfin le découvrir à notre tour à partir de ce mercredi 08 juin 2022.

Le titre français La Chance Sourit A Madame Nikuko ne reflète pas vraiment l’histoire de ce long métrage car ce n’est pas Nikuko qui est l’héroïne du film mais sa fille Kikurin. C’est elle qui sert de narratrice et que l’on suivra dans son quotidien de jeune collégienne pleine d’amour pour sa mère même si celle-ci se montre parfois si embarrassante qu’on ne sait pas parfois qui est l’adulte et qui est l’enfant. L’introduction du film nous montrera que la chance n’a pas souvent sourit à Madame Nikuko qui a connu au contraire bien des déboires avec les hommes dont elle est tombée amoureuse durant toute sa vie. En s’installant dans un petit port de pêche, Kikurin et Nikuko ont enfin trouver le lieu parfait pour vivre.

La Chance Sourit à Madame Nikuko

Si le réalisateur Ayumu Watanabe nous avait déjà surpris avec le style graphique très particulier des Enfants De La Mer, il récidive dans un style différent avec les personnages de ce nouveau film. Petite dame d’1m 57 pour 67 kilos, Kikuro est souvent comparée à Totoro où à une poupée russe. Pour souligner son caractère enjoué et très enfantin, le personnage est dessiné de manière très cartoon qui détonne avec le reste de cet univers et apporte beaucoup d’humour. De l’autre coté sa fille Kikurin a des traits bien plus réalistes proches des personnages des Enfants De La Mer et se montre aussi bien plus sérieuse.

Il ne faut pas s’attendre à une histoire très élaborée dans La Chance Sourit A Madame Nikuko. Il s’agit vraiment d’une tranche de vie de la jeune Kikurin, très mignonne collégienne au style androgyne avec ses cheveux courts et son corps qui ne s’est pas encore développée tout le contraire de sa meilleure amie aux belles robes et à la coiffure soignée. C’est leurs histoires d’écoles entre les rivalités entre les filles et l’intérêt naissant pour les garçons, en passant par l’incontournables rituel du festival d’été et l’habituelle compétition sportive que nous suivrons lorsque Kikurin n’est pas au restaurant où travaille Nikuko.

La Chance Sourit à Madame Nikuko

Mais alors que nous profitions bien de cette jolie histoire, une révélation surprenante finira par tomber un peu comme un cheveu sur la soupe dans le dernier acte du film. Même si on se doutait un peu de cette révélation, il y a de quoi se demander pourquoi elle n’est confirmée que si tard dans le film au lieu de nous être présenté dès le début. Cela donne l’impression que le réalisateur a voulu subitement rendre son récit plus dramatique pour sa conclusion alors que nous étions jusque là dans le registre de la comédie légère. Entre les moments où l’on se demande ce que cherche à raconter le film et cette révélation tardive, le scénario de ce long métrage est le point faible de ce long métrage qui ne manque cependant pas de bonnes idées.

Visuellement très différent des Enfants De La Mer dans son style graphique et dans son histoire bien plus simple, La Chance Sourit à Madame Nikuko pourra sans peine séduire un large public tant il se montre plus accessible. Les influences du Studio Ghibli sont ici flagrantes et clairement revendiquées. Voir toutes ces séquences sublimes de cuisson de viande en gros plan nous ouvrira l’appétit et de nombreuses scènes provoqueront de véritables éclats de rire. Indéniablement une nouvelle grande réussite pour Ayumu Watanabe et le Studio 4°C dont on attend avec impatience le prochain film.

La Chance Sourit à Madame Nikuko

La Chance Sourit A Madame Nikuko est une très jolie tranche de vie sur la relation entre une mère exubérante qui cache les nombreux malheurs qu’elle a eu dans la vie par une invraisemblable joie de vivre permanente et une jeune fille sur le point de devenir adolescente avec tout ce que cela entraîne. De quoi passer du rire aux larmes devant ce magnifique dessin animé qui mérite vraiment d’être découvert par le plus large public.

MON AVIS :
4/5

A Lire Aussi

Hopeless

HOPELESS de Kim Chang-Hoon [Critique Ciné]

Remarquable premier long métrage de Kim Chang-Hoo, Hopeless devrait séduire tous les fans de polars sombres et désespérés. Il sera

S.O.S. Fantômes : La Menace De Glace

S.O.S. FANTÔMES : LA MENACE DE GLACE de Gil Kenan [Critique Ciné]

Deuxième volet de la nouvelle génération de Ghostbusters, S.O.S. Fantômes : La menace de Glace déçoit par son scénario loin de ce que nous pouvions espérer du retour de la saga.

Rosalie

ROSALIE de Stéphanie Di Giusto [Critique Ciné]

Nadia Tereszkiewicz ose se laisse pousser la barbe pour la romance militante Rosalie.

La Malédiction : L'Origine

LA MALÉDICTION : L’ORIGINE de Arkasha Stevenson [Critique Ciné]

Dans la famille des prequels inutiles de films cultes voici venir La Malédiction : L’Origine

DRIVE-AWAY DOLLS de Ethan Coen [Critique Ciné]

Ethan Coen s’offre une escapade en solo avec le délirant road-movie lesbien Drive-Away Dolls.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.