MAXXXINE de Ti West [Critique Ciné]
Après X et Pearl, le réalisateur Ti West achève sa trilogie hommage au cinéma de genre avec le thriller Maxxxine.
Slasher sur le tournage d’un film porno qui tourne au carnage, X était une grande réussite par l’hommage qu’il portait aux classiques de l’horreur des années 70 tels que Massacre A La Tronçonneuse. Son réalisateur Ti West ne savait même pas encore que son long métrage serait si bien reçu lorsqu’il a eu l’idée d’en réaliser le prequel Pearl. Celui-ci a en effet été tourné dans la foulée alors que l’équipe de X était coincé sur les lieux du tournage à cause de la pandémie. Une deuxième film très diffèrent qui avait cette fois ci parmi ses influences Le Magicien d’Oz avant de réellement virer à l’horreur dans sa dernière partie.
Profitant cette fois ci des échos très positifs sur les deux premiers volets, Ti West a voulu battre le fer pendant qu’il était encore chaud en s’attelant très vite à un troisième film. Retrouvant les salles de cinéma grâce au distributeur Condor Entertainment après une sortie directe en Blu-Ray et DVD de Pearl par Universal, ce troisième volet Maxxine est cette fois ci bien la suite directe de X se déroulant quelques années plus tard. Un long métrage pensé comme une conclusion en grande pompes à ce qui est devenu au fil du temps une trilogie sur le cinéma de genre.
C’est cette fois en 1985 que nous retrouverons Maxine devenue une star de l’industrie porno. À désormais 33 ans, elle n’a en revanche pas encore réussi a devenir la véritable star du cinéma qu’elle rêve d’être. En réussissant à décrocher le premier rôle de la suite d’un film d’horreur à succès, elle sent que la chance est enfin de son coté mais elle ne va pas tarder à recevoir d’inquiétants courriers anonymes et voir de nombreux proches être les victimes d’un tueur en série satanique.
Comme s’il avait été tourné à l’époque, Maxxxine reproduit à la perfection l’ambiance des années 80 des films de John Carpenter et William Lustig pour recréer un Los Angeles lugubre où le danger est a chaque coin de rue. l’ambiance sonore est aussi bien respecté avec une bande son de classiques Rock, Pop et Metal de cette période et intègre à son récit les procès faits aux groupes de l’époque accusés de satanisme. Ti West y va aussi fort dans des effets spéciaux prosthétiques à l’ancienne particulièrement gore que nous aurions aimé plus nombreux.
Malgré ce qui est annoncé, ne vous attendez pas à vous trouver devant un film d’horreur avec Maxxxine au risque d’être déçu. Ce troisième volet est en réalité bien plus un thriller à la limite de la Série B qui rappelle encore une fois les classiques de l’époque tels que Maniac. En réalité, il sera bon de pouvoir voir au moins deux fois le film car au premier visionnage, il ne sera pas évident de savoir ce que cherche à lentement raconter Ti West. En revanche, le revoir permet de repérer plus de détails et d’apprécier à sa pleine mesure toute cette histoire. Vous en apprécierez aussi encore mieux la véritable déclaration d’amour du réalisateur au cinéma dans les nombreux clins d’œil et la visite de décors hollywoodiens mythiques. Il y a aussi plein de références discrètes à Pearl à retrouver comme des « easter eggs ».
Jusque là considéré bien souvent comme une actrice étrange cantonnée à des rôles bizarres, Mia Goth explose vraiment avec cette trilogie qui marquera durablement sa carrière. Elle incarne ici une Maxine plus mature qui n’a clairement plus peur de rien après ce qu’elle a vécue dans X. À l’image de son personnage, l’actrice devrait maintenant être beaucoup plus prisée après ce qu’elle démontre ici. Elle est en plus particulièrement bien entourée dans ce troisième film avec la présence d’acteurs plus réputés venus clairement s’amuser à incarner des personnages très singuliers : Kevin Bacon en détective privé, Elizabeth Debicki en réalisatrice à la réputation tyrannique Lily Collins en starlette, Bobby Carnavale et Michelle Monaghan en inspecteurs de police et Giancarlo Esposito en agent de stars sans compter des gueules que seuls les plus plus grands cinéphiles reconnaitront.
Maxxxine n’est clairement pas le film d’horreur que nous pouvions espérer mais une formidable déclaration d’amour aux studios Hollywoodiens doublé d’un excellent thriller de série B dans la lignée des grands classiques du genre des années 80. La dernière très bonne surprise d’une trilogie impeccable qui marquera durablement les carrières du réalisateur Ti West et de son actrice Mia Goth. De quoi clairement espérer un quatrième opus et plus encore.
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