TOXIC CASH de John Swab [Critique VO.D.]
TOXIC CASH de John Swab [Critique VO.D.]
Quand Le Loup De Wall Street croise Requiem For A Dream, cela donne Toxic Cash à voir en V.O.D. à partir du 11 octobre.
Le rêve américain va encore prendre un coup avec le film Toxic Cash. Dans la lignée du Loup De Wall Street, ce long métrage dénonce une pratique délictueuse qui permettait à certains escrocs de s’enrichir en profitant sans scrupules des primes faramineuses des assurances maladies pour le traitement de la toxicomanie. Sorti aux Etats Unis le 19 février 2021 sous le titre original Body Brokers, le long métrage sortira en France directement en V.O.D. le 11 octobre 2021 via l’éditeur L’Atelier D’Images.
Même s’il est mis en avant sur l’affiche pour attirer les spectateurs, Frank Grillo n’est pas le héros de Toxic Cash. Il joue l’escroc en chef à la tête d’un réseau profitant de ce système qu’il nous expliquera un peu trop rapidement en nous inondant de chiffres. Le vrai héros n’est même pas sur l’affiche, il s’agit de Jack Kilmer, le fils de Val Kilmer, qui jouait récemment dans Lords Of Chaos. Il incarne ici Utah, un jeune junkie qui va être repéré par Wood, un de ces profiteurs, qui va lui proposer de lui trouver gratuitement une place dans un centre de désintoxication. Ayant bien profité de cette cure et devenu ami avec Wood, Utah va être être recruté à son tour pour convaincre d’autres toxicomanes à se faire soigner.
Donnant par moment l’impression d’être devant un docu-fiction, Toxic Cash prend son temps pour nous montrer les différentes étapes de la désintoxication et la souffrance des patients et fait penser au film français La Fête Est Finie. En contraste, il nous montrera ensuite les magouilles de ces escroc appelés en anglais « Brokers » qui travaillent tels de véritables traders pour faire un maximum de profits sur le placement des junkies en centre. Le réalisateur et scénariste John Swab sait parfaitement de quoi il parle puisqu’il est lui même un ancien addict passé par les centres par le biais de ce genre d’escrocs.
Il y a aussi plusieurs histoires d’amour dans Toxic Cash. Celle plutôt malsaine et sans aucun avenir entre Utah et sa compagne toxico des débuts Opal jouée par Alice Englert, l’héroïne de Sublimes Créatures revue dans la série Ratched, qui le jettera comme un malpropre lorsqu’il va accepter décider d’intégrer le centre de désintoxication. Malgré tout, il ne pourra s’empêcher de garder des sentiments pour elle. Le temps passant il finira cependant par retrouver l’amour dans une relation bien plus saine avec May, la secrétaire du centre de désintoxication jouée par Jessica Rothe, l’héroïne du film d’horreur Happy Birthdead.
Ce n’est que dans sa dernière demi-heure que Toxic Cash délaissera l’aspect dramatique pour prendre vraiment une tournure proche du thriller que nous aurions aimé voir arriver plus vite pour rendre le film plus intrigant. C’est là que l’on retrouvera le Frank Grillo que l’on connait plus lorsqu’il viendra mettre un coup de pression à Woods et Utah. Un moment de suspense cependant de courte durée car le film reprendra un aspect plus dramatique dans une fin à laquelle on ne s’attendait clairement pas.
Très bien peuplé le film compte aussi dans son casting l’acteur Michael Kenneth Williams célèbre pour ses rôles dans les séries Sur Ecoute et Boardwalk Empire tient le rôle du broker Woods. Jouer dans ce film était important pour l’acteur lui même toxicomane et qui est d’ailleurs décédé d’une overdose accidentelle le mois dernier. Il y a aussi Melissa Leo, connue pour son rôle dans le film Fighter, qui joue ici une psychiatre du centre de désintoxication et Peter Greene qui jouait dans Pulp Fiction en inquiétant chirurgien.
Ce mélange de drame, de romance et de thriller avec cette conclusion abrupte nous laisse songeur sur les intentions réelles du réalisateur. Il cherche visiblement à dénoncer un système frauduleux tout en essayant aussi de nous dissuader de se droguer mais sur ce dernier point, le Requiem For A Dream de Darren Aronofsky se montrait bien plus convaincant. Toxic Cash se laisse malgré tout bien regarder
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