CinémaCritique Ciné

WONDER WOMAN de Patty Jenkins [Critique Ciné]

 

Wonder Woman

 

En gestation depuis plus de vingt ans, on avait fini par croire que les aventures de Wonder Woman étaient inadaptables au cinéma. Le développement du D.C. Universe par Warner Bros lui donne enfin la chance de devenir aujourd’hui une réalité mais est-ce pour autant une réussite ?

 

 

SYNOPSIS : Une photo envoyée par Bruce Wayne rappelle à Diana sa jeunesse de princesse des Amazones sur l’île de Themiscyra de sa formation de guerrière à sa rencontre avec Steve  Trevor, un espion anglais qui s’est écrasé sur l’île. En apprenant qu’une grande guerre frappe notre planète, la jeune guerrière décide de suivre Steve dans son monde pour y mettre un terme.

 

Il sont nombreux à dire que Wonder Woman est le premier film de super héroïne à voir le jour, c’est vite oublier le film Supergirl de 1984 ainsi que les plus récents Catwoman sorti en 2004 et Elektra sorti en 2005. Certes ces trois films n’ont pas été de franches réussites et mériteraient bien d’être oubliés mais ils existent bien pour autant. Ce qui est certains c’est qu’ils sont très probablement responsables de la réticence de la majorité des studios à produire plus de films avec des super héroïnes. Alors qu’on espère depuis longtemps que Marvel Studios et Disney nous propose un film consacré à Black Widow avec une Scarlett Johansson qui a pourtant prouvé avec Lucy et Ghost In The Shell qu’elle pouvait tenir un film d’action, c’est Warner Bros et D.C. Comics qui osent enfin faire revenir une super héroïne au premier plan d’un long métrage.

 

Wonder Woman

 

C’est dans leur plan pour contrer Marvel avec une grande saga autour de La Ligue Des Justiciers de D.C. Comics que Wonder Woman peut enfin avoir le droit à son long métrage après vingt ans d’hésitations et de valse de réalisateurs. C’est finalement à Patty Jenkins, révélée par le film Monster, qu’a été confiée la réalisation de ce long métrage. La réalisatrice un temps attachée à la mise en scène de Thor, Le Monde Des Ténèbres avant d’être limogée pour désaccord artistique prend donc ici sa revanche en prenant le relais de Zack Snyder pour prolonger le D.C. Universe. Certains voient une sorte d’exploit au fait que ce soit une femme qui se retrouve enfin à la tête d’un tel blockbuster mais à la vue du résultat, il n’y a clairement pas de quoi vraiment se réjouir car ce Wonder Woman ne sert clairement pas autant que ça la cause féministe que ce qu’on a voulu nous faire croire. De plus ce n’est pas la première fois qu’une réalisatrice s’attaque à un film de Super Héros puisque Lexi Alexander a déjà mis en scène Punisher : Zone De Guerre et avant cela Rachel Talaley avait signé l’adaptation de Tank Girl.

Tout d’abord, il est bon de préciser que le scénario de Wonder Woman a été écrit par un homme et pas n’importe qui puisqu’il s’agit d’Allan Heinberg. Un scénariste connu pour avoir écrit de nombreux épisodes de séries très Girly telle que La Vie à Cinq, Gilmore Girls, Sex And The City et Grey’s Anatomy qui n’est donc pas franchement un spécialiste de l’univers du Comic Book. Il a du suivre le fil d’une intrigue imaginée par Zack Snyder à la tête du D.C. Universe depuis Man Of Steel, suivi de Batman V. Superman auquel il a du ajouter une note plus sensible pour faire plus féminin mais celle ci est au fond bien maladroite.

 

Wonder Woman

 

Alors que Zack Snyder avait fait de Diana Prince, une femme forte qui se jouait de Bruce Wayne avant de venir lui sauver la mise en Wonder Woman face à Doomsday dans Batman V. Superman, Allan Heinberg nous montre dans cet origin story un coté niais et fleur bleu qui casse totalement l’image de la super héroïne. Délaissant le coté sombre des films de Snyder, Wonder Woman veut jouer la carte de l’humour en faisant de Diana une sorte d’ingénue qui découvre le monde et les hommes et qui ne voit pas de mal à mater Steve entièrement nu où le convier à dormir près d’elle. Si ce ton plus comique est assez plaisant, on déchantera plus en découvrant certaines scènes à l’eau de rose qui plombent le film. De plus loin d’en faire la femme forte capable de penser par elle même tel qu’on l’a toujours imaginé, elle semble ici totalement accroc à son prince charmant qui lui donne tous ses pouvoirs au nom de l’amour telle une magical girl à la Sailor Moon.

Alors qu’on l’avait laissé à la fin de Batman V. Superman partir à la recherche des Meta Humains en vu de former La Ligue Des Justiciers, Diana Prince se retrouve au début du film au Louvre à Paris où sans que l’on sache jamais pourquoi elle tient maintenant un boulot de conservatrice. L’histoire remonte ensuite plus de 100 ans plus tôt pour voir une Diana âgée de 8 ans tenir tête à sa reine de mère pour recevoir enfin un entraînement digne d’une véritable Amazone. L’histoire se déroulera ensuite en 1918 en pleine première guerre mondiale sans jamais revenir dans le présent. Mais que les fans d’Histoire ne s’offusquent pas, le film prend beaucoup de liberté sur la vérité historique avec son lot d’anachronismes et parfois du grand n’importe quoi. Il est assez insupportable par exemple de voir tout le monde s’exprimer en Anglais quelque soit leur nationalité. Même pour se faire passer pour un Allemand, Steve Trevor prend juste un accent allemand en continuant à parler anglais. Et que dire de l’espèce de charabia avec lequel s’exprime les soi-disant villageois français.

Question réalisation Patty Jenkins, qui n’avait signé de film d’action avant cela, semble s’être beaucoup inspiré du style de Zack Snyder avec des scènes d’actions offrant de nombreux ralentis et des chorégraphies insensées digne de 300. Elle a cependant tenu a faire un film moins sombre et beaucoup moins violent, pas de sang qui gicle où de plans gores et des couleurs bien plus lumineuses. A coté du Tu Ne Tueras Point de Mel Gibson, la scène sur le champ de bataille parait bien fade et même si les effets spéciaux sont réussis, le combat final n’aura lui aussi rien de transcendant. Même en Imax 3D, on aura du mal à vraiment être époustouflé par ses scènes de combat assez répétitives et les pouvoirs de la super héroïne qui sont loin d’être vraiment impressionnants. Dans le style, film de super héroïne bien bad ass, Zack Snyder nous avait bien plus impressionné avec Sucker Punch, au point que l’on regrette que le réalisateur trop débordé n’ait pas pu lui même s’occuper de ce spin off de Justice League.

 

Wonder Woman

 

Cette première aventure en solo de Wonder Woman donne aussi à l’actrice Gal Gadot son premier rôle en tête d’affiche. Un sacré challenge pour l’ex-Miss Israël révélée par son rôle dans Fast & Furious 5 et plus utilisée jusque là pour sa plastique avantageuse. On découvre ici qu’elle a un drôle d’accent qui ne colle pas vraiment à une demi-déesse inspirée de la mythologie grecque mais en dehors de cela, elle se montre toujours aussi convaincante dans le rôle que dans Batman V. Superman avec en plus une touche d’humour absente du film de Zack Snyder. Elle peut cependant parfois paraître écrasé par Chris Pine, trop célèbre Capitaine Kirk du reboot de Star Trek pour passer au second plan dans le rôle de Steve Trevor.

C’est un véritable plaisir de retrouver l’acteur Danny Huston dans un rôle de méchant aussi cruel que celui qu’il tenait  dans 30 Jours De Nuit  dont on attendra chaque apparition mais dommage, il ne sera malheureusement pas suffisamment exploité à sa juste valeur. Il est cependant bien secondé par Elena Anaya connue pour son rôle dans La Piel Que Habito en infâme Dr Maru. Le film met aussi en scène  du lourd du coté des Amazones avec Connie Nielsen en Reine  et Robin Wright en Général dans la première partie du film qui nous fera regretter que le film ne se soit pas focalisé sur cette période. On sera aussi agréablement surpris de retrouver notre Saïd Taghmaoui national exilé de longue date aux Etats Unis dans un rôle très amusant et loin d’être anecdotique.

 

Wonder Woman

 

Comme le Comic Book Wonder Woman créé pour séduire un public féminin en pleine seconde guerre mondiale pendant que leurs hommes se battaient, le film semble lui aussi vouloir plus séduire les femmes et un public moins attaché à l’action. Souffrant de la comparaison facile avec le premier Captain America qui était aussi un film de guerre, ce Wonder Woman ne se montre clairement pas à la hauteur. Le scénariste Allan Heinberg fait beaucoup de tort à la super héroïne que l’on avait imaginé bien plus forte et indépendante dans Batman V. Superman et qu’on espère retrouver tel quel dans Justice League en novembre plutôt que de devoir subir à nouveau des scènes niaises digne de Grey’s Anatomy. On est en tout cas bien loin du film féministe ultra réussi que l’on a essayé de nous vendre. Une nouvelle déception après Suicide Squad qui nous laisse craindre le pire pour le reste du D.C. Universe qui peine jusque là à nous convaincre là où Marvel fait pour le moment un sans faute.

 

MON AVIS : 2/5

 

 

P.S. : Pas la peine de rester jusqu’à la fin du générique car le film ne comporte étonnamment aucune scène supplémentaire pour nous préparer à la suite du D.C. Universe.

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  • RÉALISATRICE : Patty Jenkins
  • AVEC : Gal Gadot, Chris Pine, Danny Huston & Elena Anaya
  • SCÉNARISTE : Allan Heinberg
  • COMPOSITEUR :
  • GENRE : Super Héros / Action / Science Fiction
  • DURÉE :
  • NATIONALITÉ : Américain
  • DISTRIBUTEUR : Warner Bros. France
  • SITE OFFICIELhttp://wonderwomanfilm.com/
  • DATE DE SORTIE : 7 juin 2016

 

 

2 réflexions sur “WONDER WOMAN de Patty Jenkins [Critique Ciné]

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.