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L’IDÉAL de Frédéric Beigbeder [Critique Ciné]

 

L'Idéal

 

Dans la série on est jamais mieux servi que par soi même, Frédéric Beigbeder a choisi d’adapter lui même au cinéma L’Idéal, la suite de 99 Francs après avoir déjà porté son livre L’Amour Dure Trois Ans sur le grand écran il y a quatre ans.

 

 

SYNOPSIS : Après avoir travaillé dans la pub, Octave Parango a choisi de tout plaquer pour devenir Model Scout à Moscou. Son boulot consiste désormais à dénicher les plus belles femmes d’Europe de l’Est pour en faire les prochaines stars des podiums. Pris dans un énorme scandale avec leur égérie européenne, la grande marque de cosmétiques L’Idéal va faire appel à lui afin de trouver le nouveau visage de la marque.

 

La dernière fois que l’on a croisé Octave Parango, il se jetait dans le vide après un burn out provoqué par des années à arnaquer les consommateurs dans une agence de publicité. Visiblement pas mort, c’est un tout nouvel homme que l’on retrouve dans L’Idéal. Il a choisi maintenant d’exercer ses talents dans le monde de la mode, ce qui ne le change pas vraiment mais lui permet de côtoyer un maximum de jolies filles.

 

L'Idéal

 

Pour son second film, le romancier Frédéric Beigbeder a choisi d’adapter son livre Au Secours Pardon, suite officielle de 99 Francs. Rebaptisé L’Idéal pour sa sortie en salles, le film ne reprend en effet que le point de départ du livre et développe une seconde partie totalement différente. Même si pour  cela il a fait appel à quatre scénaristes supplémentaires, il faut bien reconnaître que cette deuxième partie est totalement ratée.

Là où la seconde partie du livre racontait l’histoire d’amour entre Octave Parango et une jeune russe de 14 ans qui devenait l’égérie de L’Idéal, le film raconte la recherche d’une nouvelle égérie. Mais au lieu d’imaginer une vraie recherche pleine de rebondissements, le film s’enlise dans une succession de scènes sans queue ni tête ni véritable enjeu. Le clou du spectacle est une fête dantesque qui commence par un tour en montagne russe rappelant les hallucinations de l’adaptation de 99 Francs par le réalisateur Jan Kounen mais qui en dehors de son aspect visuel très réussi n’apporte rien à l’intrigue.

Comme Nicolas Winding Refn dans The Neon Demon sorti la semaine précédente, Frédéric Beigbeder veut ici dénoncer les diktats de la mode mais là où le réalisateur danois use de subtilité,  le français lui sort les grosses ficelles et n’hésite pas à coller un peu partout de la femme nue. Si cela séduira forcement le public masculin lecteur de Lui, le public féminin pourra être plus choqué de voir les femmes traités ainsi comme des bouts de viande. Il y a aussi une sorte d’ambiguïté sur la pédophilie dont on pourra s’étonner que cela n’est pas encore fait scandale.

 

L'Idéal

 

Fort heureusement l’excellent casting du film permet au film de ne pas trop sombrer dans le graveleux. Déjà impeccable dans L’Amour Dure Trois Ans, l’humoriste Gaspard Proust remplace brillamment Jean Dujardin dans le rôle d’Octave Parango sorte d’alter ego de Frédéric Beigbeder dont il adopte le look cheveux longs, barbe et chemise largement ouverte. Il partage l’affiche avec Audrey Fleurot, elle aussi excellente au début du film dans le rôle d’une responsable autoritaire de L’Idéal mais qui perd de son intérêt au fur et à mesure qu’avance cette histoire.

Déjà présent dans L’Amour Dure Trois Ans, Jonathan Lambert incarne ici la grande patronne de L’Idéal. Un personnage qui rappelle ses transformations dans l’émission On N’est Pas Couché qui prouve tout le talent du comédien. C’est avec plaisir que l’on retrouve aussi l’ex-Deschiens Olivier Broche très drôle dans la meilleure scène du film. Il y a bien sur aussi toutes les jolies filles du film dont le nom n’est malheureusement pas annoncé dans le casting en dehors de Camille Rowe, l’ex-égérie de L’Idéal qui doit être remplacée.

 

L'Idéal

 

A peine plus convaincant que l’adaptation de 99 Francs, L’Idéal est un film trop bancal pour nous satisfaire pleinement. Très réussi dans sa première partie qui dénonce avec beaucoup d’humour les diktats de la mode et ne ménage pas une certaine célèbre marque de cosmétiques facilement reconnaissable, le film ne semble ne plus rien à voir à raconter dans sa seconde partie faute d’avoir oser adapter la véritable seconde partie du roman. Il cache aussi un faux discours féministe pour pouvoir servir des scènes de nues totalement gratuites et qui ne seront surement pas au goût de tout le monde. Sur le même sujet on lui préférera largement The Neon Demon.

 

MON AVIS : 2/5

 

 

FICHE TECHNIQUE :

  •  RÉALISATEUR : Frédéric Beigbeder
  • AVEC : Gaspard Proust, Audrey Fleurot, Jonathan Lambert & Anamaria Vartolomei
  • SCÉNARISTES : Frédéric Beigbeder, Nicolas Charlet, Bruno Lavaine, Yann Le Gal et Thierry Gounaud
  • GENRE : Comédie
  • DURÉE : 1h30
  • NATIONALITÉ : Française
  • SITE OFFICIELhttp://www.legende-distribution.com/prochainement/lideal/
  • DATE DE SORTIE : 15 juin 2016

 

 

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